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Marcel Dubois (géographe)

Marcel Dubois, né le à Paris et mort le , est un historien et géographe français. Il est, à partir de 1893, professeur de géographie coloniale à la faculté des lettres de Paris. Il développe alors un courant français de géographie coloniale, économique et appliquée, très actif au début du XXe siècle.

Marcel Dubois
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Edmond Marcel Dubois
Nationalité
Formation
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Distinctions

Biographie

Élève de l'École normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris, dans la promotion 1876, Dubois y côtoie Bertrand Auerbach (1856-1942) et Paul Dupuy (1854-1948), tous deux devenus géographes par la suite, mais aussi les futurs historiens Georges Lacour-Gayet (1856-1935), Salomon Reinach (1858-1932) et Gustave Lanson (1857-1934). Ses enseignants sont notamment Numa Denis Fustel de Coulanges et Paul Vidal de La Blache.

Major au concours de l'agrégation d'histoire et géographie (1879), il est immédiatement nommé élève de l’École française d'Athènes où il prépare sa thèse d'État en histoire grecque antique (Dubois, 1884 et 1885)[1].

D'abord maître de conférences d'histoire et d'antiquités grecques à l'université de Nancy en 1882, il devient maître de conférences de géographie générale en 1885, puis professeur de géographie coloniale à la Sorbonne en 1892 : il y poursuit le reste de sa carrière. Décrit comme particulièrement charismatique et populaire chez les étudiants parisiens de la Belle Époque[2], il y forme de nombreux élèves (parmi lesquels Henri Schirmer, mais surtout Augustin Bernard), et y développe toute une pensée de géographie coloniale, marquée par une certaine hétérogénéité et de nombreux ouvrages (en particulier de géographie scolaire) et articles, dans des revues érudites comme dans la presse. Il est également maître de conférences à l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres pendant près de trente ans[3].

En 1891, il fonde avec son maître Vidal de la Blache la revue des Annales de géographie. Il en quitte la direction en 1895, sans doute pour des raisons de divergence d'opinions scientifiques. Il a également été vice-président de la Société de géographie[4].

À la fin du XIXe siècle, il s'engage résolument comme antidreyfusard, essentiellement par nationalisme : il fait partie des fondateurs de la Ligue de la Patrie française et occupe une place certaine dans les premières années du mouvement[2]. Ceci augmente certainement (sans en être la cause immédiate) la distance et la rivalité qui le séparent de Vidal et de ses disciples "légitimes", en particulier Lucien Gallois.

Ĺ’uvres

  • 1884 :
    • De Insula Co, Paris, Berger-Levrault.
    • Notions Ă©lĂ©mentaires de gĂ©ographie gĂ©nĂ©rale, Paris, G. Masson.
  • 1885 : Les Ligues Ă©tolienne et achĂ©enne. Leur histoire et leurs institutions, nature et durĂ©e de leur antagonisme, Paris, Ernest Thorin, Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, fascicule 40.
  • 1886 : GĂ©ographie de l’Europe, Paris, G. Masson.
  • 1887 : GĂ©ographie de la France. GĂ©ographie physique, gĂ©ographie historique, politique et Ă©conomique, Ă©lĂ©ments de gĂ©ographie coloniale, Paris, G. Masson.
  • 1888 :
    • « L’avenir de l’enseignement gĂ©ographique », dans Revue internationale de l’enseignement, vol. XV, p. 449-477.
    • GĂ©ographie gĂ©nĂ©rale de l’Europe : cours de gĂ©ographie pour l’enseignement secondaire spĂ©cial, Paris, G. Masson.
  • 1889 :
    • GĂ©ographie Ă©conomique de l'Afrique, l'Asie, l'OcĂ©anie et l'AmĂ©rique, 732 pp.
  • 1890 : PrĂ©cis de la gĂ©ographie Ă©conomique des cinq parties du monde, Paris, G. Masson.
  • 1891 :
    • « Strabon et Polybe », dans Revue des Ă©tudes gĂ©ographiques, vol. 4, no 16, p. 343-356 Lire en ligne.
    • Examen de la gĂ©ographie de Strabon, Paris, Armand Colin.
    • « OcĂ©anographie et OcĂ©anie. I. Progrès les plus rĂ©cents de notre connaissance de l’OcĂ©anie », dans Annales de gĂ©ographie, tome 1, no 1, p. 81-101.
    • « Le rĂ´le des articulations littorales : Ă©tude de gĂ©ographie comparĂ©e », dans Annales de gĂ©ographie, tome 1, no 2, p. 131-142.
  • 1892 :
    • GĂ©ographie de la France et de ses colonies, Paris, G. Masson.
    • « L’hydrographie des eaux douces. MĂ©thodes employĂ©es pour l’étudier : recherche d’une meilleure classification I », dans Annales de gĂ©ographie, vol. 2, no 5, p. 1-10.
  • 1894 : « Leçon d’ouverture du cours de gĂ©ographie coloniale »", dans Annales de gĂ©ographie, no 10, p. 121-137.
  • 1895 : Systèmes coloniaux et peuples colonisateurs. Dogmes et faits, Paris, Plon.
  • 1902 : Les colonies françaises. Un siècle d'expansion coloniale, Paris, Challamel, prix Marcelin GuĂ©rin de l’AcadĂ©mie française.
  • 1912 : La crise maritime, Paris, E. Guilmoto, prix Auguste-Furtado de l’AcadĂ©mie française.
  • 1914 : « GĂ©ographie et gĂ©ographes (Ă  propos d’une thèse) », dans Le Correspondant, avril-mai, no 2, p. 833-863.
  • En collaboration :
    • 1881 : avec AmĂ©dĂ©e Hauvette-Besnault, « Inscriptions de l’île de Cos », dans Bulletin de correspondance hellĂ©nique, vol. 5, no 1, p. 201-240 Lire en ligne.
    • 1891 :
      • avec A. Parmentier, GĂ©ographie gĂ©nĂ©rale du monde, Europe, Asie, Afrique, OcĂ©anie, AmĂ©rique, Ă©tude spĂ©ciale du bassin de la MĂ©diterranĂ©e, classe de Sixième, Paris, G. Masson.
      • avec A Thalamas, GĂ©ographie Ă©lĂ©mentaire des cinq parties du monde, classe de huitième, Paris, G. Masson.
      • avec Paul Vidal de la Blache, « Avis au lecteur », dans Annales de gĂ©ographie, tome 1, no 1, p. 3-6.

Notes et références

  1. Nicolas Ginsburger, « Des îles grecques à la géographie coloniale : Marcel Dubois à la conquête de la Sorbonne (1876-1895) », Cybergeo : European Journal of Geography,‎ (ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.28368, lire en ligne, consulté le )
  2. Nicolas Ginsburger, « La Belle Époque d’un géographe colonial : Marcel Dubois, universitaire et figure publique, entre Affaire Dreyfus et Entente cordiale (1894-1905) », Cybergeo,‎ (ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.29138, lire en ligne, consulté le )
  3. Numa Broc, « Nationalisme, colonialisme et géographie : Marcel Dubois (1856-1916) », dans Annales de géographie, tome 87, no 481, 1978, p. 326-333.
  4. Christophe Charle, « 35. Dubois (Edmond, Marcel) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1,‎ , p. 64–65 (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Lucien Gallois, « Marcel Dubois » (nĂ©crologie), dans Annales de GĂ©ographie, tome 25, no 138, 1916. p. 466 Lire en ligne.
  • Numa Broc, « Nationalisme, colonialisme et gĂ©ographie : Marcel Dubois (1856-1916) », dans Annales de gĂ©ographie, tome 87, no 481, 1978, p. 326-333.
  • Christophe Charle, « 35. Dubois (Edmond, Marcel) », dans Les professeurs de la facultĂ© des lettres de Paris – Dictionnaire biographique 1809-1908, Paris : Institut national de recherche pĂ©dagogique, 1985, p. 64-65 Lire en ligne.
  • (en) Hugh Clout, « Marcel Dubois », dans Geographers : biobibliographical Studies, vol. 30, 2011, p. 134-151.
  • Nicolas Ginsburger :
    • « Des Ă®les grecques Ă  la gĂ©ographie coloniale : Marcel Dubois Ă  la conquĂŞte de la Sorbonne (1876-1895) », dans Cybergeo : European Journal of Geography, 2017 [En ligne] Lire en ligne.
    • « La Belle Époque d’un gĂ©ographe colonial : Marcel Dubois, universitaire et figure publique, entre Affaire Dreyfus et Entente cordiale (1894-1905) », dans Cybergeo : European Journal of Geography, 2018 (En ligne) Lire en ligne

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