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Marc Lesage

Marc Lesage est un sociologue canadien, né à Trois-Rivières (Québec) le . Il est professeur au campus Glendon de l'Université York à Toronto[1].

Marc Lesage
Marc Lesage, en 2014.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie

Marc Lesage fait ses humanités au collège des Franciscains de Trois-Rivières (Séminaire Saint-Antoine) et étudie, au début des années soixante-dix, la sociologie, à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Entre 1983 et 1985, il complète des études de maîtrise en sociologie à l’Université Concordia (Montréal) d’où il obtient également, sous la direction du professeur Hubert Guindon (1929-2002), un doctorat (PhD) en lettres et sciences humaines (1995). Conseiller syndical à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) à Québec (1975-1978), puis à Montréal (1978-1983), il collabore à la rédaction de nombreux documents. Professeur agrégé en sociologie au campus Glendon de l'Université York, Marc Lesage y enseigne depuis 1991.

Il est l’auteur de différents ouvrages dont Les vagabonds du rêve (1986) et Microcité (1997). Il est également producteur du film de Philippe Lesage, Pourrons-nous vivre ensemble (2006), long métrage documentaire sur les violences urbaines de 2005 en France, avec la participation d’Alain Touraine.

Contribution à l’analyse sociétale

Lesage prolonge en effet les analyses d’Alain Touraine. Son apport concerne surtout l’analyse du monde du travail réel, l’inadéquation des approches traditionnelles et la mutation nécessaire du syndicalisme :

  • Lesage observe l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© croissante du prolĂ©tariat : Ă  cĂ´tĂ© des salariĂ©s aux emplois stables, il note la croissance – surtout parmi les jeunes et les femmes - des emplois prĂ©caires, mal payĂ©s, mal protĂ©gĂ©s par les syndicats[2].
  • Le non-travail ne peut plus ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un temps passif, une simple transition entre deux situations d’actifs : pour beaucoup, il est devenu une composante Ă  part entière des trajectoires sociales[3]
  • La vie de ces « nouveaux prolĂ©taires », qui proviennent de toutes les classes sociales, ne se caractĂ©rise pas uniquement par la prĂ©caritĂ© de l’emploi, mais aussi par la prĂ©caritĂ© des relations familiales, des relations amoureuses et mĂŞme – avec le dĂ©litement des croyances religieuses de leurs parents – prĂ©caritĂ© des certitudes. Vagabonds de l’emploi, ils sont aussi « vagabonds du rĂŞve »[4]. Leur conscience ne se rĂ©duit pas Ă  la sphère du travail[5]. Le « nĂ©o-prolĂ©taire » est aussi fortement concernĂ© par la qualitĂ© de la vie, notamment hors du travail, les problèmes environnementaux, le sens mĂŞme de la vie. Pour eux, les mutations sociologiques sont accompagnĂ©es de mutations dans le domaine psychologique[2].
  • Le monde du travail tel que se le reprĂ©sentent les syndicats diffère de plus du monde rĂ©el du travail, du semi-travail, des « petits boulots » et du non-travail. Se pose alors le problème de l’inclusion des exclus et des marginalisĂ©s dans le mouvement syndical[2].

Publications

Ouvrages

  • MicrocitĂ©. EnquĂŞte sur l’amour, le travail et le sens de la vie dans une petite ville d’Occident, MontrĂ©al, Fides, 1997, 248 p. (PrĂ©face de Hubert Guindon).
  • L'Exil de Sullivan, (roman) MontrĂ©al, Quinze, 1991, 134 p[6].
  • Les Vagabonds du rĂŞve : Vers une sociĂ©tĂ© de marginaux ?, MontrĂ©al, BorĂ©al, (1986) 1990, 173 p[2] - [7].
  • Trente ans de RĂ©volution tranquille. Entre le je et le nous, itinĂ©raires et mouvements, codirecteur avec Francine Tardif, MontrĂ©al, Bellarmin, 1989, 223 p.

Textes en collaboration

  • CSN, Du droit au travail pour tout le monde. Manifeste des travailleurs et travailleuses victimes des fermetures d’entreprises et de licenciements collectifs, MontrĂ©al, 1982, 64 p.
  • CSN, Rapport du ComitĂ© d’orientation pour le congrès spĂ©cial sur la question nationale, MontrĂ©al, 1979, 106 p.
  • CSN, Analyse du livre blanc sur la souverainetĂ©-association prĂ©sentĂ© par le comitĂ© d’orientation au conseil confĂ©dĂ©ral, 29 et , 1979, 23 p.
  • CSN, Pour les droits et libertĂ©s des travailleurs et de leurs organisations, ĂŞtre prĂ©sent dans la lutte contre l’oppression nationale ; rapport du comitĂ© d’orientation, MontrĂ©al, 1978, 60 p.
  • CCSNQ, Comprendre, s’organiser, se battre, QuĂ©bec, 1976, 110 p.
  • CCSNQ, Lutter c’est vaincre, QuĂ©bec, 1975, 125p.

Notes et références

  1. http://gl.yorku.ca/glprofprofiles.nsf/Unique/GGAT-7NJQ6J?OpenDocument&subnavigation=faculty
  2. Hurtebise, Yves Les vagabonds du rêve. Vers une société de marginaux ? Compte-rendu, Service social, vol. 35, no 3, 1986, p. 475-478.
  3. Houle, Marc-André « TNT : Un dossier explosif. Les valeurs et les pratiques des jeunes face au travail et au non-travail ». ROCAJQ, 1995, 63 pp.
  4. Guindon, Hubert « La révolution tranquille et ses effets pervers ». Société [Montréal], no 20-21, été 1999, p. 1-38.
  5. Lesage distingue deux volets dans la conscience du « néo-prolétaire » : celle du « néo-prolétaire scandaleux » (figure de rupture, traversée par le refus viscéral du travail abrutissant) et celle du « néo-prolétaire alternatif » (figure qui tend à vivre autrement). Voir René, Jean-François Les jeunes et le rapport au travail : le point sur la littérature sociologique « Copie archivée » (version du 25 mars 2014 sur Internet Archive), Nouvelles pratiques sociales, vol. 6, no 2, 1993, p. 43-53.
  6. François Ouellet, Marc Lesage, L’exil de Sullivan, compte-rendu in: Nuit Blanche no 48, juin-août 1992, p. 28-29
  7. Robitaille, Jean Réinventer la vie. Vie ouvrière [Montréal], août 1989, p. 22.
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