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Maol rubha

Maol rubha, ou Maolrubha, ou MaĂ«lrub, parfois Morubha ou Malruibhe (irlandais : Máel ruba, vieil irlandais : Máelrubai, latin : Rufus) est un moine gaĂ«l nĂ© en Irlande en 642 et mort en Écosse en 722.  Son nom gaĂ©lique signifie « chauve roux » et lui vient probablement d'un sobriquet dĂ» Ă  sa tonsure monastique. Il est originaire de Beannchar, dans le comtĂ© de DĂşin en Irlande et a fondĂ© un monastère dans le Comraich (« le Sanctuaire », anglais : Applecross) du Ros (anglais : Ross), l'un des monastères chrĂ©tiens les plus connus de cette Ă©poque[1] - [2] - [3].

Maol Rubha
Image illustrative de l’article Maol rubha
Saint, moine, Abbé, fondateur
Naissance 642
région de Derry (Beannachar)
Décès 722
Applecross (A' Chomraich)
Nationalité Gaël
Vénéré par Église catholique, Église épiscopalienne écossaise
FĂŞte 21 avril

Biographie

Maol rubha naĂ®t dans la rĂ©gion de Doire Chaluim Chille (« Doire de Columba », anglais: Derry) et suit un enseignement monastique Ă  l'abbaye de Beannchar (anglais : Bangor), dans le comtĂ© du DĂşin (anglais : Down) en Irlande. En 671, Ă  trente ans, il quitte le Dal Riata irlandais avec un groupe de moines et traverse la mer avec pour mission d'Ă©vangĂ©liser le Dal Riata d'Écosse et les Pictes. Ils dĂ©barquent d'abord dans l'Earra-GhĂ idheal (littĂ©ralement « la terre des Gaels », anglais : Argyll), puis remontent vers le nord. Le beul-aithris (tradition orale) veut que Maol Rubha et ses moines aient d'abord touchĂ© terre sur une petite Ă®le au large de Camas Tearach (anglais : Camusterrach), connue aujourd'hui sous le nom de Saint Island. Ils finissent par s'installer un peu plus au nord, dans une vallĂ©e fermĂ©e, plus vaste et plus fertile, tournĂ©e vers la mer. Il la nomment le « Sanctuaire ». On ne sait pas si elle Ă©tait dĂ©jĂ  occupĂ©e par des populations gaels ou pictes, mais les moines Ă©vangĂ©listes en font l'acquisition, d'une manière ou d'une autre. Maol Rubha dĂ©clare que dans un rayon d'une dizaine de kilomètres, les terres appartiennent au monastère nouvellement fondĂ©[4] - [5]

Le monastère du Sanctuaire devient vite un haut lieu culturel et religieux et pendant une soixantaine d'années, il constitue une base pour toutes les missions du moine évangéliste. Maol Rubha et sa mission écossaise sont mentionnés dans les annales irlandaises. On sait par exemple qu'il a aussi évangélisé des populations sur les îles de Skye et de Leodhas (anglais : Lewis).

Le folklore veut que Maol Rubha ait été tué par des vikings quelque part, dans le Srath Nabhair (vallon du Nabhair, anglais : Strathnaver). Il aurait construit une cellule près d'Inbhir Sgail (« Embouchure du Skail », anglais : Inverskail) là où le torrent Skail se jette dans le fleuve Nabhair. Une pierre marquée d'une croix marquerait l'emplacement de sa sépulture, près du Nabhair. Une autre légende veut qu'une croix dite « du prêtre roux », marque le lieu de son meurtre. Ces assertions restent très controversées, notamment parce qu'au Royaume-Uni, les premiers raids vikings connus datent des années 790, soit 70 ans après sa mort.

Une autre tradition, trouvée dans le bréviaire d'Aberdeen, est qu'il a été tué à Urquhart et enterré à Abercrossan. C'est probablement une erreur découlant d'une confusion de noms de lieux gaéliques. Les sources les plus fiables sont les annales irlandaises contemporaines, qui indiquent qu'il serait mort dans le Sanctuaire, à 80 ans[5] - [4].

Culte et postérité

Eaglais a' Chlachain, "l'Ă©glise des pierres", dans le Sanctuaire.

Maol Rubha est considĂ©rĂ© comme l'un des principaux moines Ă©vangĂ©listes gaels dont on ait des traces. Sa prĂ©sence en Écosse est Ă  l'origine de nombreux toponymes, Ă  commencer par le Sanctuaire : le toponyme gaĂ©lique A' Chomraich vient du fait que les terres du monastère Ă©taient bornĂ©es de croix (le toponyme anglais : Applecross, en revanche, ne vient pas de ces croix, mais du gaĂ©lique Abarcrosain, du nom picte du fleuve qui traverse la vallĂ©e). Le monastère fondĂ© par Maol Rubha aurait existĂ© pendant un siècle et demi. On en conserve quelque traces, malgrĂ© les raids vikings et le fait que les populations locales successives aient rĂ©utilisĂ© les pierres pour leurs constructions. Des ruines existent encore et au XXe siècle, des fragments de pierres gravĂ©es ont Ă©tĂ© exhumĂ©s. Ils sont aujourd'hui exposĂ©s Ă  l'Heritage Centre du Sanctuaire. La ruine la plus importante est une grande pierre gravĂ©e qui se trouve Ă  gauche de la porte du cimetière. Elle marque l'emplacement de la tombe de Ruaraidh Mor MacAogan (« Ruraidh le grand, fils de Aogan »), qui fut abbĂ© du sanctuaire et qui, selon les Annales de l'Ulster, serait dĂ©cĂ©dĂ© en 801, alors qu'il Ă©tait devenu l'AbbĂ© de Doire Chaluim Chille. Les dĂ©tails de cette pierre prouvent que le monastère du Sanctuaire Ă©tait puissant et que son influence s'Ă©tendait sans doute bien au-delĂ  de ses terres.

Maol Rubha a été révéré dans de nombreux autres endroits qu'il avait évangélisés. Des toponymes lui sont attribués à Diùranais et dans le Farr, sur la côte nord de l'Écosse. L'île Maolruibhe sur le Loch Maree, abrite les restes d'une chapelle, d'un cimetière, d'un puits sacré et d'un arbre sacré, qui sont considérés comme l'un des ermitages occupés par le moine. Cette île a été pendant de nombreuses années un lieu de pèlerinage pour les personnes atteintes de troubles mentaux. Thomas Pennant, qui avait visité l'endroit en 1772, avait déclaré que les malheureux étaient forcés de boire l'eau bénite du puits sacré et ont ensuite creusé trois fois dans le loch tous les jours pendant trois semaines. La pratique aurait continué au XIXe siècle, à ceci près que vers 1838, les personnes souffrantes faisaient le tour de l'île dans une barque[4].

Sources

Les sources principales connues concernant Maol Rubha et le Sanctuaire sont:

  • Un manuscrit non publiĂ© de Coinneach MacRath (anglais : Kenneth MacRae), qui Ă©tait originaire du Sanctuaire et membre de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Londres (http://www.applecrossheritage.org.uk/christian.html).
  • The Mackenzie Lairds of Applecross, par K. D. Macdonald. University of Glasgow
  • The Rising of the Stewarts, par Agnes Muir Mackenzie
  • The Passing of the Stewarts, par Agnes Muir Mackenzie
  • Celtic Myths and Legends par T. W. Rolleston
  • Highland Clearances Trail par R. Gibson

Littérature

Somhairle MacGill-Eain (anglais : Sorley maclean) fait référence à Maol Rubha dans son poème Sgreapadal:

Sgreapadal an crò ’s a’ bhuaile

Le ballachan a deas ’s an iar ’s a tuath,

Agus an ear an linne

A-null gu Comraich Ma Ruibhe.

Références

  1. « Applecross, St Maelrubha's Monastery », sur Canmore (consulté le )
  2. « Eaglais a’ Chlachain », sur BBC Alba (consulté le )
  3. « Bailtean Fraoich, episode 2 », sur BBC Alba
  4. « Christianity and St Maelrubha », sur Applecross Heritage (consulté le )
  5. « Clachan Church & Cross, Applecross », sur Britain Express (consulté le )
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