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Manufacture de Capodimonte

La porcelaine de Capodimonte est une porcelaine produite par la manufacture royale du mĂŞme nom Ă©tablie, en 1743, sur la colline de Capodimonte, Ă  Naples.

Le jugement de Pâris, musée du Capitole, Rome.

Influencée par la porcelaine de Meissen, elle est célèbre pour ses personnages et ses fleurs décoratives appliquées sur des tasses ou des vases.

Historique

La manufacture ouvre ses portes, à Naples, en 1743 sous l'égide de Charles de Bourbon, roi de Naples et futur Charles III d'Espagne. Avec sa femme, la reine Marie-Amélie[1], ils instituent la Manufacture royale de Capodimonte attenante au palais de Capodimonte, ancienne résidence royale d'été. À cette époque, le chimiste Livio Ottavio Schepers améliore la composition de la pâte tendre et, surtout, le sculpteur Giuseppe Gricci et le décorateur Casella créent des œuvres d'art d'envergure, dont la plus importante est le boudoir de la reine Marie-Amélie entièrement décoré de porcelaines, des murs jusqu'aux lampes.

Grâce à cette manufacture, les monarques donnent naissance à l'une des célèbres formes d'art italiennes. Le roi collectionne les chefs-d'œuvre au musée de Capodimonte.

Lorsque Charles de Bourbon monte sur le trône d'Espagne, il fait démolir la manufacture sise au palais de Capodimonte pour la transférer en Espagne avec ses artistes et leur matériel. Une nouvelle production voit le jour à la Fabrique royale de porcelaine du Buen Retiro située à Madrid.

Après le décès du roi Charles III, son fils, Ferdinand IV continue de soutenir la production de cette porcelaine décorative avec la Real Fabrica Ferdinandea qui ouvre ses portes en 1771 à Portici. Sous la direction de l'artiste Domenico Venuti la manufacture connaît son âge d'or ; période au cours de laquelle sont produits des services de table qui ornent la table du roi. Une quantité de ces plateries sont maintenant exposées au musée de Capodimonte.

À la fin du XVIIIe siècle, la manufacture développe des collections de céramiques antiques, notamment des services de style étrusque car ce style est recherché à cette époque par les riches particuliers[2].

Au cours de la période napoléonienne, Murat préfère dépenser son argent dans les guerres impériales et entraîne un changement dans la production d'objets en porcelaine. L'important service de table n'intéressant pas le souverain français, la production s'oriente vers les objets décoratifs faits de fleurs qui sont plus prisés par la classe moyenne. C'est l'origine de ce style particulier appelé Capodimonte. La porcelaine de Capodimonte se distingue finalement par des tasses, vases et, plus généralement, par des objets comportant des fleurs. Tous sont décorés par des artistes napolitains expérimentés qui ont donné naissance aux premières usines artisanales.

De la tradition aux temps modernes

Marque de la manufacture Majello.

La porcelaine de Capodimonte a survécu au temps grâce à la créativité des artistes napolitains. De fait, les premiers artisanats sont apparus au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Chacun était géré par les membres de la famille. Alfonso Majello, élevé au rang de Cavaliere del Lavoro (« Chevalier du travail») fonde la manufacture Majello.

De nos jours, après quatre générations, le sculpteur Lucio Majello et ses fils perpétuent l'une des plus célèbres formes de l'art italien connue dans le monde entier grâce à la collection de pièces du musée de Capodimonte qui émerveille les amateurs d'art mais également grâce à la production active d'objets en porcelaine de Capodimonte qui représentent un souvenir caractéristique de l'Italie pour les touristes au même titre que l'art du verre de Murano à Venise.

  • Composition florale.
    Composition florale.
  • Lustre.
    Lustre.
  • Plat imitant des spaghettis.
    Plat imitant des spaghettis.

Notes et références

  1. Marie-Amélie de Saxe est la fille d'Auguste III de Pologne et la petite fille de l'électeur de Saxe Auguste II de Pologne, dit Auguste le Fort, qui a créé la première manufacture européenne de porcelaine dure à Meissen, Allemagne.
  2. Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 31.

Bibliographie

  • (it) Ugo Pons Salabelle et Luisa Ambrosio, Porcellane di Capodimonte : la real fabbrica di Carlo di Borbone 1743-1759, Naples, Electa, , 239 p. (ISBN 978-88-435-4646-6)
  • (es) JosĂ© Miguel Travieso Alonso, Presepium. En torno al belĂ©n napolitano del Museo Nacional Colegio de San Gregorio de Valladolid, AsociaciĂłn Cultural Domus Pucelae, , 154 p. (ISBN 978-84-612-8103-9)
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