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MalecĂłn (La Havane)

Le MalecĂłn [ma.le'kon] en français : « la jetĂ©e Â» est une promenade de front de mer (en espagnol : paseo) de 8 kilomètres de long, situĂ©e au nord de La Havane, Ă  Cuba. Officiellement appelĂ©e « avenue Maceo Â», elle est composĂ©e d'une large chaussĂ©e et d’une digue Ă©rigĂ©e sur le cordon littoral rocheux.

Le MalecĂłn

Ce front de mer de forme sinueuse débute à l'entrée de la baie de La Havane, dans la vieille Havane, longe le côté nord de la municipalité de Centro Habana et se termine à l'embouchure de l'Almendares dans le quartier de Vedado vers l'ouest.

Histoire

Le premier tronçon du MalecĂłn fut construit de 1901 Ă  1902 sous le gouvernement militaire temporaire des États-Unis. D'une longueur de seulement 500 mètres, il s'Ă©tendait alors de la forteresse San Salvador de la Punta Ă  l’est jusqu’à la rue Crespo Ă  l’ouest[1]. Cette portion fait partie de la vieille ville de La Havane et son système de fortifications, classĂ©e au patrimoine mondial de l'Unesco.

Les gouvernements cubains postérieurs procédèrent au prolongement du Malecón vers l’ouest.

  • De 1902 Ă  1921, on le prolongea jusqu'au monument aux victimes du USS Maine en face des rues O et 19.
  • Enfin, de 1948 Ă  1952, on construisit le dernier tronçon aboutissant Ă  l'embouchure du fleuve Almendares.

À l’origine, le Malecón visait surtout à protéger La Havane contre les vagues et les vents du Nord « Los Nortes ». Mais il servit aussi, et sert encore, de lieu de promenade nocturne aux Havanais et de lieu de pêche récréative[1]. C'est aussi un moyen de subsistance pour les familles pauvres, car elles peuvent y pêcher leur nourriture.

En , des centaines de Cubains se rassemblent sur le Malecón pour essayer de quitter l'île, à la suite d'une rumeur infondée indiquant l'arrivée prochaine de bateaux américains. C'est le début de la manifestation du 5 août 1994 contre le régime castriste[2].

Le Malecón demeure un lieu très fréquenté par les Cubains, surtout par ceux dont les loisirs sont limités par leurs moyens financiers[1]. C'est aussi un lieu de prostitution sujet à une surveillance policière quasi permanente[1].

Les anciens bâtiments qui bordent le Malecón sont presque en ruines[1], malgré les efforts des habitants et des pouvoirs publics. Récemment, de nouvelles entreprises ont surgi sur ce front de mer grâce aux réformes économiques qui permettent maintenant aux Cubains de créer des entreprises privées[3], permettant ainsi de maintenir en état certains bâtiments.

Points d'intérêt

D’est en ouest, on trouve sur le Malecón, outre de nombreuses maisons particulières typiques des années 1930 à 1950, une succession de lieux et de monuments, récents ou anciens, dignes d’intérêt :

  • Le Castillo San Salvador de la Punta qui fait face au Castillo de los Tres Reyes Magos del Morro. Ces deux forteresses protĂ©geaient de leurs batteries de canons le goulet d’accès au port.
  • Le parc et la statue Ă©questre (rĂ©alisĂ©e par l'italien Boni), du Major GĂ©nĂ©ral Antonio Maceo, le « Titan de Bronze », hĂ©ros de l'indĂ©pendance de Cuba[4].
  • Le TorreĂłn de San Lázaro, une tour de guet construite par les Espagnols au XVIIIe siècle[4].
  • Proche de l'hĂ´tel Nacional on trouve le parc et le monument aux victimes du cuirassĂ© USS Maine.
  • La Plaza de la Dignidad avec sa statue de JosĂ© MartĂ­ et la tribune anti-impĂ©rialiste JosĂ© MartĂ­, le « Protestodromo », en face du bâtiment de l'ambassade des États-Unis.
  • C’est face Ă  ce symbole de l’impĂ©rialisme des États-Unis que le gouvernement cubain Ă©rigea en 2006 le Monte de las Banderas (le Mont des Drapeaux), constituĂ© de 138 mâts portant chacun un drapeau noir frappĂ© d'une Ă©toile blanche, en signe de deuil pour les 3 478 personnes qui avaient trouvĂ© la mort dans les 138 actes de terrorisme perpĂ©trĂ©s contre Cuba depuis 1959[4].
  • Ă€ quelques centaines de mètres vers l’ouest on trouve la statue Ă©questre (1959) qui rend hommage Ă  l'un des grands stratèges de l'indĂ©pendance de Cuba Calixto Garcia[4].
  • Plus loin encore, on trouve le parc de sports JosĂ© MartĂ­ parmi une succession d'Ă©quipements sportifs et de loisirs Ă©chelonnĂ©s le long du MalecĂłn.

Mexique

Ce pays compte de nombreux « malecón », notamment celui de Veracruz, dont la construction remonte à 1902[5] - [6].

Le plus long Malecón du monde (21 km) se trouve à Mazatlán[7].

Références

  1. (es) Tania Díaz Castro, « Historia del Malecón habanero », Primavera Digital,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Emmanuel Vincenot Histoire de La Havane 2016 pages 654 et suivantes
  3. (en) Cecilia Sanchez, « A generational divide widens in Cuba », The Seattle Times,‎ (lire en ligne).
  4. Portail Cubain du tourisme

Liens externes

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