Accueil🇫🇷Chercher

Mala Pasqua!

Mala Pasqua! (en français : « Mauvaise Pâques ! ») est un opĂ©ra en trois actes, composĂ© par Stanislao Gastaldon, sur un livret de Giovanni Domenico Bartocci-Fontana. Le livret est basĂ© sur la pièce de Giovanni Verga, Cavalleria rusticana (Chevalerie rustique) que Verga avait adaptĂ© de son court rĂ©cit du mĂŞme nom. Mala Pasqua! a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le au Teatro Costanzi de Rome, six semaines avant l'opĂ©ra de Pietro Mascagni, Cavalleria rusticana qui est Ă©galement Ă©tĂ© basĂ© sur la pièce de Verga. Le livret de Bartocci-Fontana ajoute quelques Ă©lĂ©ments qui n'Ă©taient pas dans l'original de Verga et Ă©tend sur les autres. Le nom du personnage Santuzza a Ă©galement Ă©tĂ© modifiĂ© en Carmela, mais l'intrigue de base et le cadre restent le mĂŞme. Son titre fait rĂ©fĂ©rence Ă  la malĂ©diction que Carmela lance contre Turiddu, l'amant qui l'a Ă©conduite: « Mala Pasqua a te Â» (« Mauvaise Pâques pour toi! Â»). Après sa crĂ©ation Ă  Rome, Mala Pasqua! a Ă©tĂ© peu reprĂ©sentĂ© Ă  PĂ©rouse et Ă  Lisbonne, mais l'Ĺ“uvre a Ă©tĂ© complètement Ă©clipsĂ©e par le succès phĂ©nomĂ©nal de l'opĂ©ra de Mascagni. Après la reprĂ©sentation en 1891 Ă  Lisbonne, elle n'a pas Ă©tĂ© rejouĂ©e jusqu'en 2010 quand elle a Ă©tĂ© donnĂ©e dans une reprĂ©sentation semi-scĂ©nique Ă  Agrigente, Sicile.

Le Museum Régional d'Archéologie à Agrigente où Mala Pasqua! a été redonné en 2010, 120 ans après sa création.

Mala Pasqua!
Description de cette image, également commentée ci-après
Livret de 1890
Genre opéra
Nbre d'actes 3 actes
Musique Stanislao Gastaldon
Livret Giovanni Domenico Bartocci-Fontana
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
nouvelle de Giovanni Verga
Création
Teatro Costanzi de Rome

Représentations notables

Ă  Agrigente

Personnages

  • Carmela, une jeune paysanne (soprano)
  • Turiddu, un jeune paysan (tĂ©nor)
  • Mamma Lucia, la mère de Turiddu (contralto)
  • Alfio, un charretier (baryton)
  • Lola, la femme d'Alfio (mezzosoprano)
  • Brasi, un palefrenier
  • Camilla, Ă©pouse de Brasi

Historique

La nouvelle Cavalleria rusticana a été publiée par Giovanni Verga dans Vita dei campi en 1880, un ensemble d'histoires courtes qui décrivent la vie paysanne sicilienne. L'histoire est presque entièrement exposée au travers du dialogue de ses personnages: Lola, Turiddu (amant de Lola), Alfio (époux de Lola), Santa (amante rejetée par Turiddu) et Nunzia (la mère de Turiddu). Sous la pression de l'actrice Eleonora Duse, Verga a adapté l'histoire pour le théâtre, doublant sa longueur et développant l'intrigue. Santa est devenu Santuzza et sa place est devenue beaucoup plus centrale que ce qu'elle était dans la nouvelle. Quatre nouveaux personnages ont été ajoutés: Brasi, Camilla, Filomena et Pipuzza, les villageois qui commentent les actions des protagonistes. Cavalleria rusticana, un drame en un acte et neuf scènes, est créé, avec Duse dans le rôle de Santuzza, le , au Teatro Carignano de Turin et est devenu le plus grand succès de Verga.

L'énorme succès de la romance de 1881, Musica proibita et ainsi que ses compositions ultérieures avaient rendu célèbre Stanislas Gastaldon dans toute l'Italie. En 1887, à 26 ans, il travaille à la composition de son premier opéra, Fatma, opéra-ballet en quatre actes. Toutefois, en 1888, l'éditeur de musique Sonzogno annonce un concours pour des opéras en un acte, ouvert à tous les jeunes compositeurs italiens qui n'avaient pas encore eu un opéra exécuté sur scène. Les trois lauréats (sélectionnés par un jury de critiques et de compositeurs de premier plan) auraient leur opéra représenté à Rome à la charge de Sonzogno. Gastaldon décide de participer au concours avec un opéra basé sur Cavalleria rusticana. Son librettiste Giovanni Domenico Bartocci-Fontana, avocat de formation et poète par inclination, avait écrit à Verga pour demander la permission d'adapter la pièce. Verga lui a répondu le pour dire qu'il était heureux de donner son autorisation, mais a ajouté que le sujet comme il a été traité dans la pièce, ne lui semble pas approprié pour un livret d'opéra. À l'insu de Verga, un autre jeune compositeur, Pietro Mascagni, est entré dans la même compétition pratiquement à la dernière minute avec son opéra Cavalleria rusticana, également basé sur la nouvelle. Gastaldon se retire dès le début de la compétition, quand il a reçu une offre du rival de Sonzogno, Ricordi, qui lui a promis de le publier et de monter l'opéra au Teatro Costanzi de Rome. Gastaldon a allongé sa version originale, passant d'un acte à deux actes, puis à trois. Bartocci-Fontana a ajouté dans le livret certains éléments qui n'étaient pas présents dans le texte original de Verga et a développé d'autres scènes; il a aussi modifié le nom du personnage de Santuzza en celui de Carmela. Toutefois, l'intrigue et le découpage sont restés les mêmes. Et il a choisi comme titre Mala Pasqua! d'après le cri de malédiction que Santuzza lance à Turiddu dans la pièce originale, Mauvaise Pâques à toi!. La célèbre soprano roumaine Elena Teodorini, qui avait déjà chanté lors de la première de plusieurs nouvelles œuvres en Italie, ayant lu la partition, a décidé de créer le rôle de Carmela.

Représentations

Mala Pasqua! a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le au Teatro Costanzi Ă  Rome avec Elena Teodorini et Giuseppe Russitano dans les rĂ´les de Carmela et Turiddu. L'opĂ©ra a Ă©tĂ© jouĂ© quatre fois. La recette des trois premières reprĂ©sentations est allĂ©e au comitĂ© du Tiro a Segno Nazionale (Association nationale italienne pour le tir) qui a participĂ© au financement de la production. Parmi le public lors de la première se trouvait la princesse Odescalchi, Lina Crispi (Ă©pouse du Premier ministre Francesco Crispi) et plusieurs politiciens de premier plan, y compris Paolo Boselli, Federico Seismit-Doda (en) et Luigi Miceli (en)[1]. Bien que les critiques aient eu une apprĂ©ciation dĂ©daigneuse Ă  l'Ă©gard de l'opĂ©ra, on peut noter que l'opĂ©ra a eu la faveur du public le soir de la première avec des acclamations et des demandes pour que Gastaldon vienne devant le rideau. Le journal catholique, La CiviltĂ  Cattolica, n'a pas rendu-compte de la crĂ©ation, mais a manifestĂ© son indignation face Ă  la reprĂ©sentation sur la scène de l'opĂ©ra d'une procession religieuse avec un prĂŞtre portant l'Eucharistie, mĂŞlĂ© Ă  des « affaires sordides d'adultère ». Le journal a qualifiĂ© l'Ĺ“uvre d'« insulte sacrilège et vile Â». Selon la revue, les catholiques pratiquants sont sortis Ă  ce moment, laissant un public largement composĂ© de « francs-maçons, tirailleurs, et d'un assortiment de gens vulgaires Â»[1].

Au mĂŞme moment, l'opĂ©ra Cavalleria rusticana de Mascagni a remportĂ© le concours Sonzogno. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© six semaines après Mala Pasqua! dans le mĂŞme théâtre. L'opĂ©ra de Mascagni a eu un succès phĂ©nomĂ©nal et a complètement Ă©clipsĂ© celui de Gastaldon. Au moment de la mort de Mascagni en 1945, son opĂ©ra a Ă©tĂ© jouĂ© 14 000 fois rien que dans la seule Italie[2]. Il y a eu quelques autres reprĂ©sentations de Mala Pasqua! au Teatro Morlacchi Ă  PĂ©rouse en et au Teatro SĂŁo Carlos Ă  Lisbonne en , avec Teodorini dans le rĂ´le de Carmela dans les deux cas[3]. Après cela, il a sombrĂ© dans l'oubli, si bien que certains la fin du XXe siècle ont affirmĂ© que la partition avait Ă©tĂ© perdue. En fait, elle a Ă©tĂ© publiĂ©e par Ricordi en 1890 et se trouve dans plusieurs bibliothèques aux États-Unis et en Europe[4]. Le , Mala Pasqua! a reçu sa première reprĂ©sentation depuis 120 ans au MusĂ©e rĂ©gional d'archĂ©ologie Ă  Agrigente. Elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans un format de concert semi-scĂ©nique avec accompagnement au piano, dans le cadre d'une confĂ©rence lors d'une journĂ©e intitulĂ©e «  Mala Pasqua! Le Cavalleria oubliĂ© ». La production a Ă©tĂ© montĂ©e par le Théâtre Pirandello Ă  Agrigente et dirigĂ©e par Paolo Panizza. Elena Candia et Piero Lupino Mercuri ont chantĂ© les rĂ´les de Turiddu et Carmela avec Claudio Onofrio Gallina au piano et Loredana Russo conduisant le Stesicoro Choir [5].

RĂ´les

Elena Teodorini (1854-1926) qui a créé le rôle de Carmela
Role Voix Distribution lors de la création,
(Chef d'orchestre: Vincenzo Lombardi)
Carmela soprano Elena Teodorini
Lola mezzo-soprano Flora Mariani
Turiddu ténor Giuseppe Russitano
Alfio, mari de Lola baryton Aristide Franceschetti[6]
Nunzia, mère de Turiddu soprano
Brasi, un palefrenier
Camilla, Ă©pouse de Brasi

Synopsis

Cadre: Un village sicilien du XIXe siècle le dimanche de Pâques

Turiddu et Lola sont amants. L'ancienne amante de Turiddu, Carmela, le rencontre au matin de Pâques à l'extérieur de l'église du village; elle le maudit dans une rage jalouse, puis raconte l'affaire à Alfio, le mari de Lola. Pour préserver son honneur, Alfio défie Turiddu dans un combat au couteau et le poignarde à mort.

Références

  1. La CiviltĂ  Cattolica (1890) pp. 345-346
  2. Schweisheimer (Avril 1946)
  3. d'Amico (1975) p. 825
  4. Hiller (2009) p. 128
  5. Lorgio (23 juin 2010); Di Bartolo (23 juin 2010)
  6. Noter que dans le livret publié avant la première, Antonio Cotogni était prévu pour le rôle d'Alfio. Voir Salvagno (2009) p.32. Cependant un compte-rendu de la première publié dans Le Ménestrel (10 avril 1890) p. 126 confirme que Franceschetti a chanté le rôle.

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.