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Maison du chevalier de Saint-Georges

La maison du chevalier de Saint-Georges (en allemand Haus zum Ritter St. Georg) ou auberge du chevalier de Saint-Georges est une maison à pignon sur rue construite en 1592 pour Charles Bélier, un marchand huguenot, selon l'architecture de la période et, la plus ancienne maison existant encore à Heidelberg, en Allemagne. Située sur la Hauptstraße (rue Principale), en face de l'église du Saint-Esprit dans la vieille ville, elle est le seul édifice privé qui ne fut pas détruit lors du sac du Palatinat en 1688-1689.

Maison du chevalier de Saint-Georges
Haus zum Ritter St. Georg
Présentation
Destination initiale
Maison d'habitation
Destination actuelle
HĂ´tel
Style
Construction
1592
Commanditaire
Charles BĂ©lier
Patrimonialité
Localisation
Pays
Land
Commune
Coordonnées
49° 24′ 43″ N, 8° 42′ 33″ E
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Localisation sur la carte du Bade-Wurtemberg
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Architecture de l'Ă©difice

Cette maison de six étages est construite en grès rouge. La façade comporte de nombreuses sculptures et inscriptions latines[1]. Le nom de la maison provient du buste du chevalier saint Georges qui surmonte le pignon.

Affectation de l'immeuble

Depuis la fin de la guerre de Trente Ans en 1648, la maison du chevalier de Saint-Georges est utilisée comme auberge ou hôtel, à l'exception de la décennie 1693-1703 pendant laquelle elle faisait office de mairie (Rathaus)[1].

Destruction de la ville de Heidelberg

De 1689 à 1693, un conflit dynastique et religieux, dans lequel le royaume de France est engagé, oppose les monarchies européennes. Le , François Michel Le Tellier de Louvois, dit Louvois, ministre de Louis XIV, transmet l'ordre de détruire Heidelberg et Mannheim[2]. Durant la dévastation des villes du Palatinat, au moment de la retraite des troupes françaises, en janvier, puis mai-[3], la ville de Heidelberg est complètement détruite[4], à l'exception de l'auberge du chevalier de Saint-Georges qui prend dès lors une valeur symbolique.

« Le matin, je m’en vais, et d’abord (pardonnez-moi une expression effrontément risquée, mais qui rend ma pensée), je passe, pour faire déjeuner mon esprit, devant la maison du chevalier de Saint-Georges. C’est vraiment un ravissant édifice. Figurez-vous trois étages à croisées étroites supportant un fronton triangulaire à grosses volutes bouclées à jour ; tout au travers de ces trois étages deux tourelles-espions à faîtages fantasques, faisant saillie sur la rue ; enfin toute cette façade en grès rouge, sculptée, ciselée, fouillée, tantôt goguenarde, tantôt sévère, et couverte du haut en bas d’arabesques, de médaillons et de bustes dorés. Quand le poète qui bâtissait cette maison l’eut terminée, il écrivit en lettres d’or, au milieu du frontispice, ce verset obéissant et religieux : Si Jehova non ædificet domum, frustra laborant ædificantes eam.
C’était en 1595. Vingt-cinq ans après, en 1620, la guerre de trente ans commença par la bataille du Mont-Blanc, près de Prague, et se continua jusqu’à la paix de Westphalie, en 1648. Pendant cette longue iliade dont Gustave-Adolphe fut l’Achille, Heidelberg, quatre fois assiégée, prise et reprise, deux fois bombardée, fut incendiée en 1635.
Une seule maison échappa à l’embrasement, celle de 1595.
Toutes les autres, qui avaient été bâties sans le seigneur, brûlèrent de fond en comble. »

— Victor Hugo, Le Rhin : lettre XXVIII, p. 1-47[5].

Notes et références

  1. (de) « Haus zum Ritter St. Georg », sur Stadt Heidelberg (consulté le )
  2. Jacques Bernot, Les Palatins, princes d'Europe, Nouvelles Éditions Latines, , 308 p. (ISBN 978-2-7233-2019-1, présentation en ligne)
  3. Maximilian Samson Friedrich Schöll, Cours d'histoire des états européens depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789, Gide, fils, (présentation en ligne)
  4. Charles Dollfus, Revue germanique, publ. par C. Dollfus et A. Nefftzer [afterw] Revue germanique, française et étrangère [afterw.] Revue germanique et française [afterw.] Revue moderne, (lire en ligne)
  5. Victor Hugo, Le Rhin : lettre XXVIII, t. 3, Paris, J. Hetzel, (BNF 42179667), p. 1-47.
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