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Maison des TĂȘtes de Toulon

La maison des TĂȘtes, Ă  Toulon, Ă©tait un immeuble de cinq Ă©tages, bĂąti au XVIIIe siĂšcle et situĂ© sur la place Ă  l'Huile. Elle Ă©tait ainsi nommĂ©e en raison des sculptures de tĂȘtes en bois qui ornaient les linteaux des fenĂȘtres.

BĂątiment actuel construit Ă  l'emplacement de la Maison des tĂȘtes avec inclusion de certaines clefs de voĂ»te.
Plaque commémorative.

Le , à 14 h 26, une explosion d'origine indéterminée, qui est ressentie dans toute la ville, détruit la maison, faisant treize morts et une quarantaine de blessés. Il n'y a qu'un seul survivant, Wulfran Dherment. Plusieurs hypothÚses furent avancées pour expliquer cet accident, qui, plus de trente ans aprÚs les faits, n'a toujours pas trouvé d'explication définitive[1].

HypothĂšses et enquĂȘte

Une enquĂȘte est ouverte immĂ©diatement aprĂšs l'accident. La premiĂšre cause envisagĂ©e est une fuite de gaz ou un suicide par gaz. Le , c'est-Ă -dire deux jours plus tard, une premiĂšre version est prĂ©sentĂ©e par les mĂ©dias.

Version officielle

AprĂšs l'Ă©tude des impacts de dĂ©bris sur les immeubles environnants, il apparaĂźt que l'explosion a eu lieu au troisiĂšme Ă©tage, au niveau de l'appartement d'Annette Wazerstein, adjudant-chef Ă  la retraite. Il est Ă©tabli par l'enquĂȘte que madame Wazerstein Ă©tait dĂ©pressive, l'autopsie de son corps rĂ©vĂšle des brĂ»lures caractĂ©ristiques d'une explosion au gaz.

La thĂšse du suicide est appuyĂ©e par le fait que le compteur Ă  gaz de l'appartement, rĂ©cupĂ©rĂ© dans les dĂ©combres, indique que les occupants ont consommĂ© 43 m3 de gaz de plus qu'Ă  leur habitude.

L'enquĂȘte officielle conclut Ă  une explosion provoquĂ©e par une fuite de gaz ou par un suicide au gaz avec comme origine « un tuyau de gaziniĂšre arrachĂ© ou largement fendu »[2].

Contre-enquĂȘte et thĂ©orie du « missile fou »

Les Ă©lĂ©ments rĂ©coltĂ©s Ă  l'occasion d'une contre-enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par les familles des victimes[3] prĂ©sentent des faits nouveaux comme la gaziniĂšre de l'habitante du 3e Ă©tage qui n'a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©e[2], le fait que les vĂȘtements des victimes aient Ă©tĂ© incinĂ©rĂ©s par erreur[4] et que les dĂ©combres aient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es sur un site qui n'Ă©tait pas fait pour cela oĂč des familles de victimes retrouveront des effets personnels de leurs proches[2] - [4].

L'USS Austin était présent dans la baie de Marseille, le .

Sur la base notamment de tĂ©moignages d'habitants du quartier et de victimes affirmant avoir vu un flash lumineux et entendu un bruit sifflant avant l'explosion[5] - [4] - [6] et de prĂ©lĂšvements sur les dĂ©combres rĂ©vĂ©lant des traces de tungstĂšne entrant dans la composition d'explosifs[7], des familles de victimes envisagent une autre hypothĂšse que celle de l'explosion au gaz. Au moment de l'explosion et selon les sources officielles du gouvernement amĂ©ricain, le , dans la rade de Marseille, une opĂ©ration militaire du nom de Phinia[8] avait lieu en collaboration avec la marine française. Étaient prĂ©sents sur place le USS Austin, ainsi que 11 hĂ©licoptĂšres (2 Super Frelon, 5 Lynx, 4 Alouette)[6].

Relance des enquĂȘtes

En 2014, le journaliste Max Clanet publie une enquĂȘte de cinq ans dans son livre Blessures de guerre : comment l'explosion de la maison des TĂȘtes de Toulon a Ă©tĂ© Ă©touffĂ©e pour raison d'État, prĂ©facĂ© par Patrick Poivre d'Arvor.

Il soutient la thĂ©orie d'un « missile fou » sur la base de son enquĂȘte appuyĂ©e par le fait que certaines informations ont depuis Ă©tĂ© classĂ©es dĂ©finitivement secret DĂ©fense, c'est-Ă -dire qu'elles ne pourront pas ĂȘtre consultĂ©es ni divulguĂ©es pendant 100 ans[6].

En 2015, Danielle de March-Waller, conseillĂšre municipale d’opposition au moment de l'explosion, demande au prĂ©sident de la RĂ©publique la levĂ©e du « secret DĂ©fense »[9] - [10] - [11] - [12].

Notes et références

  1. https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/video-explosion-de-la-maison-des-tetes-il-y-a-30-ans-a-toulon-1549968749
  2. « Trois ans aprĂšs l'explosion qui a fait treize morts Les familles des victimes de la " Maison des tĂȘtes " Ă  Toulon se pourvoient en cassation », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. La Marseillaise, « Maison des TĂȘtes : « Nous voulons juste connaĂźtre la vĂ©ritĂ© » », sur www.lamarseillaise.fr (consultĂ© le )
  4. La rĂ©daction, « La dĂ©classification des archives va-t-elle permettre de rĂ©soudre le mystĂšre de l'explosion de la Maison des tĂȘtes Ă  Toulon en 1989? », sur Var-Matin, (consultĂ© le ).
  5. « Drame de la Maison des tĂȘtes : la piste du missile fou », sur L'HumanitĂ©, (consultĂ© le )
  6. « Toulon : les 25 ans de l'explosion de la maison des tĂȘtes », sur France 3 Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur (consultĂ© le ).
  7. « Vingt-cinq ans aprĂšs l'explosion de Toulon, Hollande appelĂ© Ă  rouvrir le dossier », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Journal officiel, questions écrites » AccÚs libre [PDF], sur https://archives.assemblee-nationale.fr/, p. 53
  9. La rĂ©daction, « Maison des tĂȘtes Ă  Toulon: la levĂ©e du secret dĂ©fense de nouveau demandĂ©e », sur Var-Matin, (consultĂ© le )
  10. DOSSIER. Drame de la Maison des tĂȘtes Ă  Toulon: vingt-six ans de doutes | Toulon | Var-Matin
  11. La rĂ©daction, « Justice: vingt-six ans aprĂšs, la Maison des tĂȘtes garde ses mystĂšres Ă  Toulon », sur Var-Matin, (consultĂ© le )
  12. La rĂ©daction, « Le mystĂšre de la Maison des tĂȘtes Ă  Toulon Ă  nouveau Ă©tudiĂ© », sur Nice-Matin, (consultĂ© le )

Voir aussi

Article connexe

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