Magora Kennedy
Magora Elmira Kennedy [1] née Magora Ernestine Molineaux le [2], est une ministre de culte américaine et militante des droits civiques LGBT qui a participé au soulèvement de Stonewall[3]. Elle est une ancienne Black Panther et est impliquée dans les mouvements des droits civiques et des droits des femmes[4]. Elle se définit comme lesbienne noire, déesse de la vieillesse et femme de Dieu[5].
Biographie
Enfance
Magora Kennedy naît le à Albany, New York et grandit à Saratoga Springs, à New York[1]. Son père est blanc et antillais et sa mère est autochtnone d'Amérique et noire. L'histoire de sa tribu peut être retracée aux moments historiques de High Rock Park. Son père est un jockey en Angleterre mais il fait face à la discrimination raciale aux États-Unis pour exercer son métier, les Afros-américains ne pouvant monter des chevaux de courses[6].
Kennedy comprend qu'elle est lesbienne dès son plus jeune âge[2]. À 14 ans, elle est démasquée et, pour tenter de « guérir » son homosexualité, sa mère lui offre le choix de se marier avec un homme, ou d'être institutionnalisée[7] à l'hôpital d'État d'Utica. Elle épouse un homme de 21 ans son aîné[8] - [9]. Le mariage est consommé, mais plus tard annulé en raison de son âge[2] - [10]. Elle épouse ensuite un homosexuel, avant de divorcer et de se révéler publiquement lesbienne[11].
Carrière
Kennedy fréquente l'Université de Boston et travaille comme comédienne et chanteuse (connue pour sa perruque en platine) avant de déménager à New York pour assister au séminaire[5]. Elle retourne à Boston, où, en 1970, elle est ministre de l'Universal Life Church et secrétaire du Boston Black Action Committee. Elle organise une chorale d'enfants appelée « Little Wonders » à Way of the Cross Holy Church of God à Roxbury, mais on lui demande de partir lorsque son lesbianisme est découvert[11].
Kennedy participe au soulèvement de Stonewall à New York en 1969[12]. Elle est en train de conduire en direction de Provincetown lorsqu'elle entend que des personnes LGBT se battent contre une descente de police au Stonewall Inn, elle fait alors demi-tour et rejoint le soulèvement[1]. Elle est également membre du comité des fiertés de Boston lors de sa première marche des fiertés en juin 1971[5]. Au premier arrêt de la marche au drag bar Jacques Cabaret, Kennedy formule une liste de revendications :
Parce que nous ne pouvons aller nulle part ailleurs, parce qu'en tant que femmes gays, nous avons été particulièrement ghettoïsées ici à Boston, et parce que les conditions dans les bars gays sont dans l'ensemble déterminées par le monde hétéro, ceux qui contrôlent savent qu'ils peuvent être aussi oppressifs qu'ils le veulent. Jacques est terriblement encombré et présente un risque d'incendie le week-end. Les femmes qui entrent dans le bar sont sujettes à railleries de la part d'hommes [hétéros], qui non seulement [prennent] une place dont elles ont grandement besoin, mais s'amusent également à regarder et à faire des propositions aux femmes ici. Les conditions sanitaires n'existent pratiquement pas. Nous sommes effectivement ghettoïsés, car danser entre membres du même sexe et d'autres comportements, que la loi considère comme obscènes et lascifs, sont illégaux[13].
En 1971, elle apparait dans The David Susskind Show avec d'autres militants LGBT, s'opposant à la désignation de l'homosexualité comme trouble mental par l'Association américaine de psychiatrie, et militant en faveur de son retrait du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)[14].
En 1975, elle fait partie du groupe de travail sur le racisme de la Commission d'action sociale chrétienne de l'Église de la communauté métropolitaine[15].
HĂ©ritage
L'intérêt pour la vie de Kennedy a augmenté en raison de sa participation à des interviews et à des expositions sur le 50e anniversaire du soulèvement de Stonewall et sa participation au documentaire CURED. Elle est l'ancienne aumônière de la Stonewall Veterans Association[16] et est impliquée dans le National Action Network.
Magora Kennedy décrit sa philosophie de la vie dans son livre This Goddess Has Landed: Does She Have a Message For YOU! :
- La Déesse Mère/Dieu Père vous aime tel que vous êtes.
- Alors apprenez Ă vous aimer pour de vrai, en tant que star que vous ĂŞtes.
- L'amour est la force la plus puissante de l'univers.
- La fraternité est puissante[2] !
Son livre suivant s'intitule Shades of Stonewall [4]-
Elle apparait dans le film Cured de 2020 réalisé par Patrick Sammon et Bennett Singer[17] qui retrace la lutte du mouvementt LGBT pour faire retirer par l'American Psychoanalytic Association (APA) du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) l'homosexualité en tant que maladie[14].
Articles connexes
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Magora Kennedy » (voir la liste des auteurs).
- « Rev. Magora Elmira Kennedy », StonewallVets.org (consulté le )
- Magora Kennedy, This Goddess Has Landed: Does She Have A Message for YOU!, CreateSpace Independent Publishing Platform, (ISBN 978-1508524069)
- Edwards, « New BK Photo Exhibit of LGBTQ Seniors Counts Years 'Lost' Hiding Authentic Self », BKReader, (consulté le )
- « Rev. Magora Kennedy », The Forum on Workplace Inclusion (consulté le )
- « #BlackHistoryMonth: Reverend Goddess Magora Kennedy », The History Project (consulté le )
- (en-GB) Thomas Dimopoulos, « The Gay Rights Pioneer Who Grew Up in Saratoga Springs », sur saratogatodaynewspaper.com (consulté le )
- (en-US) Alisha Haridasani Gupta, « The Stories of Those Who Lost Decades in the Closet », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « The People », CURED (consulté le )
- « Reverend Goddess Magora Kennedy », Not Another Second (consulté le )
- (en) Julianne McShane, « New film chronicles fight to remove homosexuality's 'mental disorder' label », sur NBC News (consulté le )
- Eron, Carol (1970-07-21). "To be Young, Gift, Gay & Black". Boston Phoenix.
- (de) Leonie Markovics et ORF TV Wissenschaft/Simon Hadler, « „Pride Month“: Als Homosexualität „krank war“ (PD2) », sur news.ORF.at, (consulté le )
- 2079762, « 2015 Boston Pride Guide - History Supplement », Issuu (consulté le )
- Dr Warren J. Blumenfeld, « PBS’s new film “Cured” tells the story of how LGBTQ people stopped being sick », sur LGBTQ Nation (consulté le )
- 1108793, « October - 1975 - In Unity », Issuu (consulté le )
- « S.V.A. Photo Album Index », StonewallVets.org (consulté le )
- Patrick Sammon et Bennett Singer, Cured, Singer & Deschamps Productions, Story Center Films, (lire en ligne)