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M28 (amas globulaire)

M28 (NGC 6626) est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire à environ 17 950 a.l. (5,5 kpc) du Soleil et à 8 800 a.l. (2,7 kpc) du centre de la Voie lactée[2].

M28
Image illustrative de l’article M28 (amas globulaire)
L'amas globulaire Messier 28 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Sagittaire
Ascension droite (α) 18h 24m 32,89s[1]
Déclinaison (δ) −24° 52 11,4 [1]
Magnitude apparente (V) 6,79[2]
Dimensions apparentes (V) 13,8[3]

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Astrométrie
Vitesse radiale 11,11 ± 0,60 km/s
Distance environ 5,5 kpc (17 900 a.l.)[2]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe IV[3] - [4]
Galaxie hôte Voie lactée
Magnitude absolue -8,16[2]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) Charles Messier[4]
Date [4]
Désignation(s) GCL 94
ESO 522-SC23[3]
Liste des amas globulaires

Histoire

En 1784, l'astronome français Charles Messier est le premier à avoir observé M28[5], mais il l'a décrit incorrectement comme une nébuleuse sans étoiles[6]. Les astronomes allemands Johann Elert Bode et Johann Gottfried Koehler l'ont aussi décrit comme une nébuleuse. C'est William Herschel en qui a été le premier à se rendre compte de sa nature en le décrivant comme une partie du ciel très riche en étoiles[7].

À partir de John Herschel a observé à trois reprises l'amas. Il l'a décrit comme un amas très brillant, vaste et graduellement très dense vers son centre avec des étoiles de magnitude allant de 14 à 16. En , William Henry Smyth a aussi observé cet amas, puis John Dreyer l'a inclus dans son catalogue, le New General Catalogue, sous la désignation NGC 6626[7].

Observation

Localisation de NGC 6626 dans la constellation du Sagittaire.

Messier 28 à moins d'un degré au nord-ouest de Kaus Borealis (Lambda Sagittarii), une étoile de magnitude 2,82.

Dans des jumelles, cet amas est faiblement visible comme une tache floue[8]. Dans une petit télescope de 8 cm, il apparaît comme une nébuleuse d'environ 11,2 minutes d'arc. Son noyau et quelques étoiles de sa périphérie deviennent visibles lorsqu'on utilise un télescope de 15 cm[9]. Un télescope de 25 cm permet de voir son noyau plus dense de taille égale 2 minutes d'arc[8].

Caractéristiques

Selon de récentes mesures effectuées par le satellite Gaia, la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à 11,11 ± 0,60 km/s[10] - [11]. La base de données Simbad indique aussi deux autres valeurs récentes de la vitesse : 11,0 ± 0,6 km/s et 10,5 ± 0,5 km/s. William W. Harris indique une vitesse un peu différente, soit 17 ± 1 km/s[2].

Cet amas est un peu allongé, ayant une ellipticité égale à 0,16 et la taille apparente de son noyau est de 13,8[3].

Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité de M28 est égale à -1,32 et sa masse est égale à 551 000. Dans cette même étude, la distance de l'amas est aussi estimée à environ 5,5 kpc (17 900 a.l.)[12].

Cinq valeurs de la métallicité comprises entre -1,21 et -1,70 sont indiquées sur Simbad[11]. La valeur indiquée par Harris est de -1,32. Une métallicité comprise entre -1,70 et -1,21 signifie que la concentration en fer de Messier 28 est comprise entre 2,0% et 6.2% de celle du Soleil. Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième (1%) à un dixième (10%) de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux [13]. Selon sa métallicité, M28 serait donc un amas relativement riche en métaux, âgé d'environ 12 milliards d'années[14].

Les étoiles de Messier 28

Les étoiles variables

En date de juin 2014, on avait découvert dans M28 22 étoiles variables de type RR Lyrae (13 RR0 et 9 RR1) et 10 autres étoiles variables. Parmi ces 10 étoiles, deux ont des périodes d'environ 13,5 s, trois dont la période approche 60 s et l'une à très longue période égale à 320 s[15].

Les pulsars

PSR 1821-24 est le premier pulsar découvert dans un amas globulaire en 1987[16] - [17] par A. G Lune et al.[18]. En 2007, Becker et Hui écrivaient dans un article qu'environ 10% des 1765 pulsars connus étaient des pulsars millisecondes dont la majorité sont situés dans des amas globulaires en raison de la densité énorme de population stellaire dans leur noyau et qu'alors M28 était le troisième amas globulaire après Terzan 5 et 47 Tucanae contenant le plus de pulsars.

En 2022, on avait découvert la présence de 14 pulsars dans M28 associés à des étoiles à neutrons[19], dont 13 sont des pulsars millisecondes et un de période intermédiaire égale à 79,83 millisecondes (voir table 2, page 4[19]).

Galerie

Notes et références

  1. (en) « Results for object NGC 6626 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  3. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 6600 à 6699 »
  4. (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6626 » (consulté le ).
  5. « Observatoire de Paris, Messier 28 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  6. (en) « NASA/ESA Hubble ; Nebulous, but no nebula » (consulté le )
  7. « Observatoire de Paris, Messier 28 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  8. (en) Barbara Fritchman Thompson et Robert Bruce Thompson, Illustrated Guide to Astronomical Wonders, O'Reilly Media inc., , 519 p. (ISBN 978-0596526856), p. 402
  9. (en) Mike Inglis, Astronomy of the Milky Way: The Observer’s Guide to the Northern Sky, Washington, D.C., Patrick Moore's Practical Astronomy Series, vol. 1, Springer, (ISBN 978-3319490816), p. 21
  10. H. Baumgardt, M. Hilker, A Sollima et A Bellini, « Mean proper motions, space orbits, and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 482, no 4, , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
  11. (en) « M 28 -- Globular Cluster Cluster » (consulté le )
  12. J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1, , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
  13. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
  14. M. Koleva, Ph. Prugniel, P. Ocvirk, D. Le Borgne et C. Soubiran, « Spectroscopic ages and metallicities of stellar populations: validation of full spectrum fitting », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 385, no 4, , p. 1998-2010 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.12908.x, lire en ligne [PDF])
  15. (en) CHRISTINE M. CLEMENT, « Department of Astronomy and Astrophysics University of Toronto; Catalogue of Variable Stars (NGC 6626 / Messier 28 / C1821-249) » (consulté le )
  16. R. S. Foster, D. C. Backer, J. H. Taylor et W. M. Goss, « Period derivative of the millisecond pulsar in globular cluster M28 », Astrophysical Journal, vol. 326, no Letters to the Editor (ISSN 0004-637X), , L13-L15 (Bibcode 1988ApJ...326L..13F, lire en ligne [PDF])
  17. W. Becker et C. Y. Hui, « A search for X-ray counterparts of the millisecond pulsars in the globular cluster M28 (NGC 6626) », The Astrophysical Journal, vol. 730, no 2, , p. 5 pages (DOI 10.1088/0004-637X/730/2/81, lire en ligne [PDF])
  18. (en) « Nature, The discovery of a millisecond pulsar in the globular cluster M28 » (consulté le )
  19. Eda Vurgun, Manuel Linares, Scott Ransom, Alessandro Papitto, Slavko Bogdanov, Enrico Bozzo, Nanda Rea, Domingo García-Senz, Paulo Freire et Ingrid Stairs, « The Neutron Star Population in M28: A Joint Chandra/GBT Look at Pulsar Paradise », The Astrophysical Journal, vol. 941, no 1, (DOI 10.3847/1538-4357/ac9ea0, lire en ligne [PDF])

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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