M'Pongo Love
M'Pongo Love, de son vrai nom Alfride M'Pongo Landu est une chanteuse congolaise née le à Boma et morte le à Kinshasa (RDC).
Naissance | |
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Décès |
(Ă 33 ans) Kinshasa |
Nom de naissance |
Alfride M'Pongo Landu |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
Gilbert Pongo (en) |
Genre artistique |
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Elle est connue plus pour sa voix aigüe, douce et mélancolisée associée à sa beauté naturelle malgré son handicap physique, et elle est considérée avec Abeti Masikini, comme les deux grands noms dans la catégorie dame de la musique congolaise. M’pongo Love est son nom de scène qu’elle prend à l’âge de 19 ans pour sa carrière musicale, son style musical est la rumba et elle chante en lingala[1].
Situation personnelle
Enfance
Elle naît le dans une ville portuaire sur la côte ouest de la République démocratique du Congo, fille de Gilbert-Pierre Pongo (en), un ancien officier de l’armée zaïroise.
Lorsqu’elle a quatre ans, en 1960, elle connait une suite tragique, d’abord une paralysie causée par une injection de pénicilline mal administrée, et quelque temps après, le décès de son père survenu dans un règlement de comptes politico-militaire[2].
M’pongo Love ne retrouve l’usage de ses jambes qu’en 1962, soit deux ans plus tard, mais partiellement. C’est à Notre-Dame de Boma pendant ses études primaires qu’elle prend goût à la musique au sein de la chorale paroissiale[3].
Carrière musicale
M’pongo Love, aidée par l’une de ses amies, proche de Empompo Loway (en) le saxophoniste de l’orchestre African fiesta national de Tabu Ley Rochereau, se convertit à la musique pendant qu’elle évoluait dans la société Districars de feu Dokolo (Concessionnaire automobile) en tant que secrétaire de direction. Soutenu par Deyess Empompo Loway qui devient son encadreur et arrange sa musique, elle crée son propre orchestre qu’elle nomme le Tcheke Tcheke Love[3].
Son premier Tube « Pas possible Maty » sorti en , lui donne un succès auprès du grand public kinois qui est ému et séduit au premier coup par cette nouvelle célébrité de la musique congolaise[4].
Elle fait ensuite des tournées au Zaïre et à l'étranger après son premier concert au Cinépolis de Kinshasa vers le Boulevard du , avec Empompo accompagnant son groupe musical. Elle se fait une figure emblématique grâce à sa musique de qualité[3].
Elle participe aux côtés de Franco Luambo dans l'orchestre national du Zaïre (ONAZA) mis sur pied depuis le Festac '77 par le Ministère de la culture et des arts de la République du Zaïre, collaborant avec l’orchestre « Les Ya Tupa’s » et plusieurs auteurs et compositeurs de l’époque, notamment Kapela, Bastia Nama, Bopol Mansiamina, Ray Lema, Lutumba Simaro, Pepe Manuaku, Alfred Nzimbi, Bony Mbikayi, Freddy Mayaula Mayoni, Souzy Kaseya, Ndombe Opetum, Youlou Mabiala, Checain Lola, Michel Boyinbanda, Josky Kiambukuta, Pajos, Michelino Mavatiku, Decca, Flavien Makabi, Depuissant et Desoin, lui prêtant ainsi main-forte[5].
Elle enregistre aussi à Paris signant avec Safari Ambiance, après sa séparation d’avec Empompo Loway, s’associant à Merry un ancien Directeur artistique de l’orchestre de l’armée Orfaz, au professeur Oscar Diyabanza et à Bopol Mansiamina. Elle se produit sous le label « Love’s Music », donnant des concerts, ainsi qu'une série de tournées en Afrique de l'Ouest[3].
Retraite et mort
Vers la fin de sa carrière musicale, elle s’installe au Gabon et c’est là qu’elle souffre de méningite cérébrale. Elle est transférée plus tard à Kinshasa pour hospitalisation et s’éteint le quelques jours après la mort de Vadio Mambenga (un autre artiste du Zaïre ayant vécu également avec handicap physique), précédant à son tour de quelques jours celle de son ancien mentor Deyess Empompo.
M’pongo Love laisse à l’âge de 33 ans une œuvre qui a eu un écho et continue d’émerveiller les mélomanes dans toute l'Afrique. Toute sa carrière est saluée par son style et son intelligence mettant de coté son handicap physique. Elle représente l’icône de l’émancipation féminine en Afrique et du courage[6].
Vie privée
Mpongo Love avait 2 frères, 3 demi-frères et une demi-sœur. Femme pudique, réservée et très respectée, M'Pongo Love, était discrète sur sa vie privée. Elle a eu 3 enfants : Sandra M'pongo Ndo, Ritchy Pongo Landu et Grâce Pongo Otina[5].
Discographie
Albums
- 1977 : L’Afrique danse avec M’Pongo Love – éditions African Music 360.102
- 1982 : M’Pongo Love – Safari Sound SAS 036
- 1983 : M’Pongo Love – Safari Sound – SAS 047
- 1985 : Mokili Compliqué – Rythmes et Musique REM 440
- 1986 : Une Seule Femme – New King Productions NK 5113
- 1986 : Gina – TLI Production – TLI 106
- 1987 : Exclusivité Ya L’Amour (with Alexandre Sambat) – Melodie DK 006
- 1987 : Partager – Syllart Records SYL 8386
La fondation M'Pongo Love
Sandra, la fille aînée de M'Pongo Love crée en 2005 une fondation dénommée ONG M'Pongo Love[7] pour honorer la mémoire de sa mère, aussi, de venir en aide aux personnes, femmes et enfants, handicapées dont M’Pongo Love représentait également un modèle de parfaite intégration et de réussite sociale.
Notes et références
- « Mort de: 30 ans déjà », sur Afrik.com, (consulté le )
- Terre de la chanson : la musique zaĂŻroise, hier et aujourd'hui, 1996, p. 189.
- « Rumba on the River », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Malgré son handicap physique, ma mère aimait la vie... », sur Digitalcongo, Kinshasa,
- « Mpongo Love : une voix partie à fleur d'âge », sur www.congoplanete.com (consulté le )
- « Souvenirs : l’album « L’Afrique danse avec M’Pongo Love » | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur adiac.netisse.eu (consulté le )
- « Mort de Mpongo Love: 24 ans déjà », sur Radio Okapi, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Antoine Manda Tchebwa, Terre de la chanson : la musique zaïroise, hier et aujourd'hui, Duculot, (ISBN 2-8011-1128-7 et 978-2-8011-1128-4, OCLC 36725417, présentation en ligne), p. 189-190
- (en) Gary Stewart, Rumba on the river : a history of the popular music of the two Congos, Verso, (ISBN 978-1-85984-744-2, présentation en ligne), « Must come down : Abeti, M'Pongo Love, Papa Wemba, Franco, and Tabu Ley, 1975-1978 »
- (en) Gary Stewart, « M'Pongo Love (Landu, M'Pongo) » [archive du ], sur Web home of the Book Rumba on the River,
- (en) Frank Tenaille, Music is the weapon of the future : fifty years of African popular music, Lawrence Hill Books, (ISBN 1-55652-450-1, OCLC 48920137, présentation en ligne), « M'Pongo love : the feminist who "tickles" men »Traduction d’un ouvrage en français : Le swing du caméléon
Liens externes
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