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MĂ©moires de prison (film)

Mémoires de prison (titre original : Memórias de cárcere) est un film brésilien réalisé par Nelson Pereira dos Santos, sorti en 1984. Le film est une adaptation du roman éponyme de Graciliano Ramos, paru en 1953.

MĂ©moires de prison

Titre original Memórias de cárcere
RĂ©alisation Nelson Pereira dos Santos
Scénario Graciliano Ramos (roman)
N. Pereira dos Santos
Acteurs principaux

Carlos Vereza
GlĂłria Pires

Pays de production Drapeau du Brésil Brésil
Durée 185 minutes
Sortie 1984

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

En , le film est inclus dans la liste établie par l'Association brésilienne des critiques de cinéma (Abraccine) des 100 meilleurs films brésiliens de tous les temps[1].

Synopsis

Brésil. Mars 1936, durant le Gouvernement constitutionnel de Getúlio Vargas. Au lendemain du soulèvement militaire des officiers de gauche, et en vertu de la loi 38 de Sécurité nationale, l'intellectuel communiste Graciliano Ramos, directeur de l'enseignement public de l'État d'Alagoas (Nordeste) est arrêté chez lui. Las d'une activité professionnelle dépourvue d'intérêt et de la jalousie quasi obsessionnelle de son épouse, Ramos est surtout préoccupé de sauvegarder le manuscrit de son futur roman. À la caserne de Recife, il partage sa cellule avec un officier, opposant de l'Alliance Nationale Libératrice (ANL). Là, sa femme lui rend visite et les sentiments qu'il nourrit à son égard s'améliorent.

Transféré vers Rio de Janeiro, il subit un nouveau choc. Dans les cales d'un navire surchargé, il découvre, dans la promiscuité, ses compagnons d'incarcération. Désormais, l'écrivain aura pour objectif de restituer l'humanité de ces prisonniers, confinés dans un environnement moite et nauséabond. Puis, à la prison, il constate, à sa grande stupéfaction, que les voleurs n'ont de cesse de voler, les brutes de cogner et les détenus politiques de s'affronter selon leurs clivages idéologiques.

Grâce à la pression de ses amis écrivains, Ramos pourra être libéré, mais, à la veille de son élargissement, il est, à nouveau, transféré arbitrairement au bagne d'Ilha Grande, une petite île proche de Rio de Janeiro. Ramos endure un troisième choc, plus terrible encore. Privé d'écriture, il devient un mort-vivant. Pourtant, un miracle se produit : sa réputation d'écrivain se répand. Des gardiens et des droits communs, désireux de figurer dans son roman, l'aident à surmonter ses souffrances. Toutes les violences dont il a été la victime ou le témoin seront contenues dans cette œuvre accusatrice.

Lors de sa libération, Ramos sera fouillé en pure perte. Les feuilles capitales, écrites par le romancier, auront été dissimulées sous les loques de plusieurs détenus. Ramos pourra donc récupérer son manuscrit[2].

Fiche technique

  • Titre du film : MĂ©moires de prison
  • Titre original : MemĂłrias de cárcere
  • RĂ©alisation et scĂ©nario : Nelson Pereira dos Santos, d'après l'Ĺ“uvre homonyme de Graciliano Ramos
  • Photographie : JosĂ© Medeiros, Antonio Luiz Soares - Couleur
  • Son : Jorge Saldanha
  • Musique : JoĂŁo do Vale, Noel Rosa
  • DĂ©cors : Irenio Maia
  • Costumes : Ligia Medeiros
  • Montage : Carlos Alberto Camuyrano
  • Production : Embrafilme, Luiz Carlos Barreto Produçoes Cinematográficas, Regina Filmes
  • Pays d'origine : Drapeau du BrĂ©sil BrĂ©sil
  • Langue originale : Portugais
  • DurĂ©e : 185 minutes
  • Dates de sortie : mai 1984 au Festival de Cannes ; au BrĂ©sil

Distribution

  • Carlos Vereza : Graciliano Ramos
  • GlĂłria Pires : HeloĂ­sa, son Ă©pouse
  • JosĂ© Dumont : Mario Pinto
  • Joffre Soares : Soares
  • Nildo Parente : Emanuel
  • Wilson Grey : GaĂşcho
  • Fábio Barreto : Siqueira Campos

Autour du film

  • Au moment de la sortie du film en France, Nelson Pereira dos Santos dĂ©clarait : « MemĂłrias de cárcere a nĂ©cessitĂ© deux ans d'enquĂŞtes, sur les prisons, auprès de ceux qui avaient vĂ©cu la prison politique, auprès des survivants de cette Ă©poque. [...] J'ai travaillĂ© longtemps avec l'acteur qui devait jouer le rĂ´le de Graciliano Ramos, un travail de discussion, pour penser le personnage, fixer une conception d'ensemble, mais pas de dĂ©tails. [...] Valvido Onofre, de son cĂ´tĂ©, avait travaillĂ© avec les figurants pour les prĂ©parer, pour toutes les scènes qui se dĂ©roulent au pĂ©nitencier d'Ilha Grande. Le tournage a durĂ© 16 semaines, la finition 8 semaines. C'Ă©tait un vieux projet auquel je songeais depuis Vidas Secas en 1963. »[3]
  • Dans l'adaptation cinĂ©matographique, Nelson Pereira dos Santos opère une modification sensible de l'Ĺ“uvre de Graciliano Ramos. Il rĂ©duit Ă  trois les quatre parties de l'original. La première heure du film correspond Ă  la première partie du rĂ©cit : Voyages. La deuxième heure englobe les seconde et quatrième parties du livre : Pavillon des prisonniers et Maison de correction qui ont pour cadre la prison de Rio de Janeiro. La troisième heure est consacrĂ©e au bagne d'Ilha Grande, lequel occupait, dans l'ouvrage, la troisième partie. Si cette restructuration du plan original schĂ©matise le propos de Graciliano Ramos, il le rend nĂ©anmoins dramatiquement plus efficace. La modification structurelle effectuĂ©e dans le film vise Ă  renforcer la progression des souffrances imposĂ©es au prisonnier - grâce notamment Ă  l'expressivitĂ© propre aux images - et sert une thĂ©matique chère au rĂ©alisateur : confĂ©rer au peuple brĂ©silien sa grandeur et sa dignitĂ©. L'Ĺ“uvre de Graciliano Ramos n'en ressort, pour autant, nullement altĂ©rĂ©e[4].

Notes et références

  1. (pt) « Abraccine organiza ranking dos 100 melhores filmes brasileiros », sur abraccine.org, (consulté le )
  2. D'après un texte d'Anne Kieffer paru dans Jeune Cinéma, juillet 1994.
  3. Interview, Paris, 5 juin 1965 in : Films des Amériques latines, Éditions du Temps, 2001.
  4. Ronald F. Monteiro in : Le cinéma brésilien, Éditions du Centre Georges-Pompidou, Paris, 1987, p. 163.

Liens externes

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