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Graciliano Ramos

Graciliano Ramos de Oliveira (Quebrangulo, - Rio de Janeiro, ) est un écrivain brésilien.

Graciliano Ramos
Description de cette image, également commentée ci-après
Graciliano Ramos dans les années 1940.
Naissance
Quebrangulo, Drapeau du Brésil Brésil
Décès
Rio de Janeiro, Drapeau du Brésil Brésil
Activité principale

Ĺ’uvres principales

  • SĂŁo Bernardo
  • Angoisse

Biographie

Il passe les premières années de sa vie dans différentes villes du Nordeste, avant de terminer ses études secondaires à Maceió, puis de partir pour Rio de Janeiro, où il décroche un emploi de journaliste.

En , il retourne dans le Nord pour accompagner son père, marchand à Palmeira dos Índios, Alagoas. Cette même année, il épouse Maria Augusta de Barros, qui meurt en 1920, lui laissant quatre enfants.

Élu maire de Palmeira dos Índios en 1927, il entre en fonction l'année suivante et remplira sa charge durant deux ans avant de démissionner en 1930.

Entre 1930 et 1936 il est directeur de l'Instruction publique de l'État, tout en menant de front une carrière de romancier, chroniqueur et journaliste. En 1934, en pleine dictature de Getúlio Vargas, il publie São Bernardo, et se prépare à publier son prochain ouvrage, lorsqu’il est arrêté par la police et emprisonné. En cette période de grand trouble international, l'État est obnubilé par la menace d'une conspiration communiste orchestrée par Moscou. Avec l'aide d'amis, dont José Lins do Rego, il parvient à publier Angoisse en 1936, considéré par de nombreux critiques comme son chef-d’œuvre.

Libéré en 1937, il tire de son expérience des travaux forcés, un ouvrage qui sera publié à titre posthume, Mémoires de prison (1953), qui dénonce les excès et les incohérences de la dictature de Getúlio Vargas en particulier, mais aussi de toutes les dictatures en général, tandis que l’Europe vibre sous les harangues de Hitler et Mussolini et que la guerre d’Espagne entre dans sa phase critique.

En 1938, il publie Sécheresse, puis s'installe à Rio de Janeiro, au titre d'inspecteur fédéral de l'éducation. En 1945, devenu membre de l'ancien Parti communiste du Brésil - PCB (qui dans les années 1960 sera divisé en Parti communiste brésilien - PCB - et Parti communiste du Brésil - PCdoB) d'orientation soviétique et sous le commandement de Luis Carlos Prestes. La même année, il publie Enfance, son autobiographie.

En 1952, invité à Moscou pour les célébrations du 1er mai, il fera quelques voyages à travers l’Europe en compagnie de sa seconde femme, Heloisa Ramos Medeiros, un séjour européen qu’il relatera dans Viagem qui paraît en 1954.

Rongé par un cancer du poumon, il meurt le , à l’âge de 60 ans.

Graciliano Ramos est aujourd'hui considéré comme le plus important écrivain brésilien de la première moitié du XXe siècle.

Le style

Jacqueline Penjon, linguiste et spécialiste de la littérature lusophone, décrit l'œuvre ainsi :

« Toute son Ĺ“uvre est profondĂ©ment marquĂ©e par un Nord-Est dĂ©pourvu d’exotisme: ni description complaisante des paysages, ni vision paternaliste des problèmes, mais attitude critique, Ă©tude de l'homme dans son milieu, sa lutte pour la survie, dans ses souffrances et ses aspirations. Les trois premiers romans, Ă©crits Ă  la première personne, se livrent Ă  une dissection psychologique de l'ĂŞtre. Un peu timide dans CaetĂ©s, oĂą le hĂ©ros, employĂ© de commerce, Ă©crivain ratĂ©, nourrit une passion coupable pour la femme de son patron, elle s'affine dans SĂŁo Bernardo et Angoisse. L'homme est seul, confrontĂ© au mal, sans perspective de salut, dans une sociĂ©tĂ© moralement et politiquement corrompue. Dans SĂ©cheresse, seul roman Ă  la troisième personne, l'analyse psychologique cède le pas Ă  l'Ă©tude des conditions de vie. Dans les mĂ©moires, Enfance et MĂ©moires de prison, biographie et fiction se mĂŞlent Ă©troitement dans l'injustice et l'incomprĂ©hension de certaines situations de l'enfance, comme dans la violence et l'arbitraire de la prison sous la dictature de G. Vargas. Ă€ l'image de l'univers hostile, le style est sec et dĂ©pouillĂ©. L'adjectif est banni, G. Ramos recherche la concision, le mot juste; les expressions populaires sertanejas font leur entrĂ©e en littĂ©rature. Il s'Ă©lève contre le langage pĂ©dant et fleuri des « bacheliers Â». Ramos a su capter l'essentiel de la personnalitĂ© humaine, rĂ©conciliant rĂ©gionalisme et universalitĂ©. »[1]

Ĺ’uvre

Romans

  • CaetĂ©s (1933)
  • SĂŁo Bernardo (1934)
    Publié en français sous le titre São Bernardo, traduit par Geneviève Leibrich, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1986 ; réédition, Paris, Gallimard, « L'Imaginaire », 2015
  • AngĂşstia (1936)
    Publié en français sous le titre Angoisse, traduit par Geneviève Leibrich et Nicole Biros, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1992
  • Vidas Secas (1938)
    Publié en français sous le titre Sécheresse, traduit par Marie-Claude Roussel, Paris, Éditions Gallimard, « La Croix du Sud », 1964 ; réédition, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1989 ; nouvelle édition sous le titre Vies arides, traduit par Mathieu Dosse, Paris, Éditions Chandeigne, 2014
  • BrandĂŁo Entre o Mar e o Amor (1942), en collaboration avec Jorge Amado, JosĂ© Lins do Rego, AnĂ­bal Machado et Rachel de Queiroz

Recueils de nouvelles et contes

  • Dois dedos (1945)
  • HistĂłrias Incompletas (1946)
  • InsĂ´nia (1947)
    Publié en français sous le titre Insomnie, [Contient : « Insomnie » ; « Un voleur » ; « L'horloge de l'hôpital » ; « Paulo » ; « Luciana » ; « Minsk » ; « L'arrestation de J. Carmo Gomes » ; « Deux doigts » ; « Le témoin » ; « Jalousie » ; « Un pauvre diable » ; « Une visite » ; « Silveira Pereira »] traduit par Michel Laban, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1998

Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse

  • A Terra dos Meninos Pelados (1939)
  • HistĂłrias de Alexandre (1944)
  • Alexandre e Outros HerĂłis (1962), publication posthume
  • O Estribo de Prata (1984), publication posthume

Autobiographie

  • Infância (1945)
    Publié en français sous le titre Enfance, traduit par Georges Gougenheim, Paris, Éditions Gallimard, « La Croix du Sud », 1956 ; réédition, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1991
  • MemĂłrias do Cárcere (1953), publication posthume
    Publié en français sous le titre Mémoires de prison, traduit, préfacé et annoté par Antoine Seel et Jorge Coli, Paris, Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1988

Chroniques

  • Viagem (1954), publication posthume
  • Linhas Tortas (1962), publication posthume
  • Viventes das Alagoas (1962), publication posthume

Correspondances

  • Cartas (1980), publication posthume
  • Cartas de amor Ă  HeloĂ­sa (1992), publication posthume

Autre publication

  • Garranchos (2012), publication posthume

Adaptations cinématographiques

Notes et références

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