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Luzège

La Luzège est une rivière française du Massif central, dont le cours se situe dans le département Corrèze. C'est un affluent abondant de la Dordogne en rive droite.

la Luzège
riou du pâtural grand
Illustration
Le viaduc des Rochers Noirs sur la Luzège.
Carte.
Cours de la Luzège (Version interactive)
Caractéristiques
Longueur 64,2 km [1]
Bassin 437 km2 [1]
Bassin collecteur la Dordogne
DĂ©bit moyen 9,9 m3/s (Soursac) [2]
Régime régime pluvio-nival
Cours
Source sur les pentes du puy Pendu 973 m
· Localisation plateau de Millevaches
· Altitude 930 m
· CoordonnĂ©es 45° 35′ 51″ N, 2° 07′ 16″ E
Confluence la Dordogne
· Localisation Barrage du Chastang
· Altitude 258 m
· CoordonnĂ©es 45° 13′ 34″ N, 2° 08′ 23″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Vianon
· Rive droite Saulière
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Corrèze
Arrondissements Ussel, Tulle
Cantons Plateau de Millevaches, Haute-Dordogne, Égletons
Régions traversées Nouvelle-Aquitaine

Sources : SANDRE:« P11-0400 », Géoportail, Banque Hydro

Étymologie : Luzit en celte = rivière qui luit

GĂ©ographie

La Luzège prend sa source Ă  930 mètres d’altitude, dans la partie mĂ©ridionale du plateau de Millevaches, sur les pentes du puy Pendu 970 m (l’un des deux points culminants du Limousin, situĂ© Ă  7 kilomètres au nord de Meymac), sur la commune de Meymac dont elle traverse ensuite le bourg.

Deux kilomètres au nord de Lapleau, Ă  l'aval immĂ©diat du confluent de la Luzège et du Vianon, se trouve le barrage de Saint PantalĂ©on construit en 1951. Cet ouvrage (annexe du barrage de l'Aigle sur la Dordogne) ne comporte pas d'usine hydroĂ©lectrique. Les eaux de la retenue sont dĂ©rivĂ©es par un tunnel bĂ©tonnĂ© de 6 km (section libre m2) dĂ©bouchant au pont de Lamirande. Ă€ noter que depuis 1974, le tunnel conduit Ă©galement les eaux du Pont Aubert dĂ©rivĂ©es par un captage vertical Ă  l'amont du plan d'eau de Soursac. Depuis 1993, le barrage est Ă©quipĂ© d'une vanne secteur Ă  grand dĂ©bit (60 m3/s) par laquelle transitent les dĂ©bits de crues hivernaux et permettant le dĂ©gravoiement de la retenue accumulant beaucoup de sĂ©diments issus notamment des pratiques forestières sur le bassin.

Ă€ km (dont km de retenue) Ă  l'amont du barrage EDF de Saint-PantalĂ©on, au niveau du Pont de la Noaille, se trouve une microcentrale Ă©difiĂ©e en 1987. Celle-ci est placĂ©e Ă  la sortie d'un canal de dĂ©rivation de 1,3 km.

Au niveau du Pont du Chambon, entre Lapleau et Soursac se trouvait une digue contemporaine du barrage de Saint Pantaléon destinée à maintenir la prise d'eau du moulin. À la suite de l'abandon du dernier droit d'eau (pisciculture fédérale), cet ouvrage a été effacé afin de garantir la libre circulation de la faune piscicole, notamment des truites.

La Luzège rejoint la Dordogne en rive droite, dans la retenue du barrage du Chastang, 4 kilomètres Ă  l'aval du village de Laval-sur-Luzège, au pied de la forĂŞt de FrĂ©tigne.

La longueur de son cours est de 64,2 km[1].

Communes et cantons traversés

Dans le seul département de la Corrèze, la Luzège traverse les douze communes suivantes de Meymac (source), Combressol, Maussac, Darnets, Palisse, Lamazière-Basse, Moustier-Ventadour, Saint-Hilaire-Foissac, Lapleau, Saint-Pantaléon-de-Lapleau, Soursac, Laval-sur-Luzège (confluence).

Soit en termes de cantons, la Luzège prend source dans le canton du Plateau de Millevaches, traverse le canton de Haute-Dordogne, conflue dans le canton d'Égletons, le tout dans les arrondissements d'Ussel et de Tulle.

Bassin versant

La Luzège traverse les zones hydrographiques P110, P111, P114, P115, P117, P118 pour une superficie totale de 437km2[1]. ce bassin versant est constitué à 69,37 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 28,44 % de « territoires agricoles », à 2,13 % de « territoires ertificialisés », à 0,11 % de « surfaces en eau »[1].

Affluents

Cascade de Neyrat Ă  Lapleau.

La Luzège a cinquante-deux tronçons affluents référencés[1] dont :

  • le ruisseau des Farges ou ruisseau du Cheny ou ruisseau d'Ambrugeat[3], 10,1 km (sur lequel se trouve la retenue du lac de Sèchemaille[4], plan d’eau touristique de 43 hectares Ă©tabli Ă  km de Meymac), conflue en rive droite au sud de Meymac ;
  • le Saulière Ă©galement appelĂ© la Soudeillette ou la Soudeille[5], rive droite, 26 km ;
  • le Vianon, rive gauche, 26,7 km ;
  • le Ruisseau de VassĂ©joux, de 10,1 km, conflue en rive droite, Ă  km au sud de Lapleau.

Hydrologie

La Luzège est une rivière fort abondante bénéficiant des importantes précipitations de la région du plateau du haut limousin.

La Luzège à Soursac

Son dĂ©bit a Ă©tĂ© observĂ© sur une pĂ©riode de 34 ans (1918-1951), Ă  Soursac, Ă  ?m d'altitude, localitĂ© du dĂ©partement de la Corrèze[2], situĂ©e peu avant son confluent avec la Dordogne, au niveau de l'actuel barrage de Lapleau. Depuis l'annĂ©e 1951, les choses ont fort changĂ© dans le bassin, une bonne partie du dĂ©bit ayant Ă©tĂ© dĂ©viĂ©e vers la retenue du barrage de l'Aigle tout proche, sur la Dordogne. La surface prise en compte est de 402 km2, soit plus de 95 % du bassin versant total de la rivière.

Le module de la rivière Ă  Soursac est de 9,9 m3/s.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : P1184010 - La Luzège Ă  Soursac pour un bassin versant de 402 km2 et Ă  ?m d'altitude[2]
(Données calculées sur 34 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

La Luzège prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit bien marquĂ©es. Les hautes eaux se dĂ©roulent en hiver et au printemps, et portent le dĂ©bit mensuel moyen Ă  des niveaux situĂ©s entre 12,1 et 16,2 m3/s, de novembre Ă  avril inclus (maximum en janvier et fĂ©vrier). Dès le mois de mai, le dĂ©bit diminue fortement ce qui conduit rapidement Ă  la saison des basses eaux. Celles-ci ont lieu en Ă©tĂ©, de juillet Ă  septembre, entraĂ®nant une baisse du dĂ©bit moyen mensuel allant jusqu'Ă  3,21 m3/s au mois d'aoĂ»t, ce qui reste d'ailleurs très confortable.

Étiage ou basses eaux

Cependant, le VCN3 peut chuter jusque 0,410 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche, soit 410 litres par seconde, ce qui n'est toujours pas trop sĂ©vère.

Crues

D'autre part, les crues peuvent ĂŞtre assez importantes. La sĂ©rie des QIX n'a pas Ă©tĂ© calculĂ©e, mais la sĂ©rie des QJX l'a bien Ă©tĂ©. Les QJX 2 et QJX 5 valent respectivement 66 et 93 m3/s. Le QJX 10 ou dĂ©bit journalier calculĂ© de crue dĂ©cennale est de 110 m3/s, le QJX 20 de 130 m3/s, tandis que le QJX 50 se monte Ă  150 m3/s.

Le dĂ©bit journalier maximal enregistrĂ© Ă  Soursac durant cette pĂ©riode, a Ă©tĂ© de 140 m3/s le . En comparant cette valeur Ă  l'Ă©chelle des QJX de la rivière, l'on constate que cette crue Ă©tait intermĂ©diaire entre les niveaux de crue vicennal et cinquantennal dĂ©finis par les QJX 20 et QJX 50, et donc destinĂ©e Ă  se reproduire en moyenne tous les 30 ans environ.

Lame d'eau et débit spécifique

La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans le bassin de la Luzège est de 780 millimètres annuellement, ce qui est très Ă©levĂ©, largement supĂ©rieur Ă  la moyenne d'ensemble de la France (320 millimètres par an), mais Ă©galement Ă  celle de l'ensemble du bassin versant de la Dordogne pourtant dĂ©jĂ  très Ă©levĂ© (623 millimètres par an Ă  Bergerac). Le dĂ©bit spĂ©cifique (ou Qsp) atteint 24,6 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin.

Biologie Écologie

La Luzège présente une typologie de rivière à salmonidés avec une pente assez importante et une alternance de gours (zones profondes et calmes) et de courants. Du reste, le peuplement piscicole est dominé par la truite et les cyprins d'eau vive (chevesne, vandoise, vairon). On trouve également des espèces d'accompagnement (chabots, loches...) ainsi que de l'écrevisse non autochtone. Dans le cours inférieur, le peuplement est perturbé par des populations de perches et de brochets issues des retenues de Saint Pantaléon (pourtant classée en première catégorie piscicole) et du Chastang (deuxième catégorie) ainsi que par des plans d'eau importants placés sur les affluents (lacs de Séchemailles, du Deiro, étangs de Lamazière Basse).

Si la qualité physicochimique des eaux est globalement bonne, l'habitat est en revanche très perturbé par l'apport massif de sédiments issus de l'érosion de la roche mère altérée, accentuée notamment par les pratiques forestières. Les vastes coupes rases suivies de dessouchage et l'ouverture de nombreuses voies forestières non stabilisées (pistes) favorisent l'entraînement des matériaux vers la rivière. La gestion de la retenue EDF de Saint Pantaléon consistant à évacuer massivement les sédiments accumulés (au moyen de chasses par vanne de fond à grand débit) influe notablement sur le cours aval de la Luzège. Depuis les années 90, le cours de la Luzège est globalement très ensablé ce qui réduit sensiblement l'habitat pour les macro-invertébrés (larves d'insectes, principalement) comme pour les poissons et affecte les zones de frai de la truite par colmatage. Les débits de crue déplacent le problème davantage qu'ils ne le règlent et l'habitat de la Luzège semble à jamais condamné, à tel point que les gestionnaires institutionnels (Fédération des AAPPMA, AAPPMA locale) se sont résolus à apporter ponctuellement des granulats de frai dans la rivière. La productivité piscicole de la Luzège peut, en outre, compter sur quelques petits affluents accessibles aux géniteurs et susceptibles de jouer un rôle pépinière bien qu'également très affectés par l'ensablement.

Divers

En 1986, la Luzège a donné son nom à un festival de théâtre qui connut un certain succès dans les années 90 avec des échos dans la presse nationale. Les premières représentations furent données sur le site du Roc du Gour Noir qui surplombe le gouffre éponyme de la Luzège, sur une scène adossée tantôt à l'église du XIIème, tantôt aux gorges de la rivière.

Ă€ voir

  • l'abbaye Saint-AndrĂ© de Meymac qui abrite deux musĂ©es : celui de la Fondation Marius Vazeilles (histoire du plateau de Millevaches) et le Centre d'art contemporain
  • les constructions mĂ©diĂ©vales de Meymac : le beffroi, la maison de ville des Ventadour, la halle
  • l'Ă©glise paroissiale Saint-Christophe Ă  Maussac
  • surplombant la rivière, l’ancienne Ă©glise (XII et XIIIème siècles) de Saint-PantalĂ©on-de-Lapleau, situĂ©e au Roc du Gour noir
  • le viaduc des Rochers Noirs, entre Soursac et Lapleau, monument historique qui enjambe les gorges de la Luzège Ă  92 mètres de hauteur, et dont la traversĂ©e est dĂ©sormais interdite aux vĂ©hicules comme aux piĂ©tons. InaugurĂ© en 1913 par le prĂ©sident Raymond PoincarĂ©, l'ouvrage permettait le franchissement des gorges de la Luzège par le TranscorrĂ©zien, tortillard Ă  voie Ă©troite reliant Tulle Ă  Ussel.
  • le bourg de Laval-sur-Luzège très pittoresque.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Luzège (P11-0400) » (consulté le )
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Luzège à Soursac-Lapleau (P1184010) » (consulté le )
  3. pour le Sandre, c'est le ruisseau d'Ambrugeat ; sur le site de la ville de Meymac, il s'agit du ruisseau des Farges
  4. Le lac de Sèchemaille
  5. pour le Sandre, c'est le ruisseau de Saulière ; sur la carte de promenade IGN no 48, il s'agit de la Soudeillette que l'on retrouve sous le nom de Soudeille sur le site de la Banque Hydro qui recense les stations hydrologiques
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