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Luxmanda

Luxmanda est un site archĂ©ologique situĂ© dans le district de Babati au centre-nord de la Tanzanie, dĂ©couvert en 2012. Les fouilles ont permis d'identifier ainsi le plus grand et le plus mĂ©ridional des sites appartenant au NĂ©olithique pastoral de savane (NPS), une culture pastorale du centre de l'Afrique de l'Est qui exista durant la pĂ©riode appelĂ©e NĂ©olithique pastoral (env. 5000–1200 AP)[1]. Les datations par le carbone 14 du charbon de bois, du collagène humain et des matières organiques contenues dans les artefacts en cĂ©ramique indiquent que Luxmanda fut occupĂ© entre 3 200 et 2 900 ans auparavant[1]. Des cĂ©ramiques (du type Narosura), des outils en pierre, des os travaillĂ©s, de l'ivoire et des Ĺ“ufs d'autruche ont Ă©tĂ© dĂ©couverts[2]. Les habitants de Luxmanda Ă©taient des bergers pastoralistes, qui dĂ©pendaient des bovins, des ovins, des caprins et des ânes pour leur subsistance[1]. On ne connaĂ®t pas leur langue, mais les historiens de la linguistique pensent qu'ils parlaient une langue couchitique. Le nĂ©olithique pastoral fut suivi de l'âge du fer pastoral et de l'expansion bantoue[3].

Luxmanda
Localisation
Pays Drapeau de la Tanzanie Tanzanie
RĂ©gion Manyara
District Babati
CoordonnĂ©es 4° 15′ 24″ sud, 35° 18′ 38″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Tanzanie
(Voir situation sur carte : Tanzanie)
Luxmanda
Luxmanda
Histoire
Époque Néolithique pastoral

Analyse d'ADN fossile

L'analyse de l'ADN fossile d'un squelette de bĂ©bĂ© fĂ©minin datĂ© de 3 100 ans, exhumĂ© Ă  Luxmanda, a rĂ©vĂ©lĂ© sa proximitĂ© gĂ©nĂ©tique avec la culture NĂ©olithique prĂ©cĂ©ramique du Levant[4]. Des donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques ultĂ©rieures suggèrent que cette proximitĂ© est probablement due soit Ă  la migration vers l'Afrique de descendants des cultivateurs de la culture prĂ©cĂ©ramique du Levant, soit qu'il s'agit de la descendance commune d'une population ancestrale non africaine qui aurait habitĂ© l'Afrique ou le Proche-Orient plusieurs millĂ©naires auparavant. Tous les mâles testĂ©s pour l'ADN du chromosome Y prĂ©sentent le sous-clade E1b1b, ainsi que deux sous-clades A1b, quoique cette dernière information soit moins sĂ»re en raison d'un manque de collagène[5].

La part africaine de l'ADN de l'individu de Luxmanda est fortement apparentĂ©e Ă  celle d'une population de chasseurs-cueilleurs qui habitait l'Éthiopie vers 4500 AP. Dans un scĂ©nario de mĂ©lange de deux populations, 62,2 Ă  62,8 % des composantes gĂ©nĂ©tiques viendraient des chasseurs-cueilleurs et 37,2 Ă  37,8 % de populations du NĂ©olithique prĂ©cĂ©ramique B. L'autre hypothèse est que ces populations seraient apparentĂ©es aux Dinka, dans un scĂ©nario Ă  trois populations, avec une proportion infĂ©rĂ©e de 39 ± 1 % de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique hĂ©ritĂ© d'ancĂŞtres venus du Levant[4]. En outre, l'analyse des haplogroupes a montrĂ© que le spĂ©cimen de Luxmanda portait l'haplogroupe L2a1 (ADNmt). Les scientifiques avaient prĂ©cĂ©demment datĂ© l'arrivĂ©e en Afrique de l'Est des populations venant de l'Eurasie occidentale, largement rĂ©pandues de nos jours, de 3000 AP environ. Les nouvelles donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques suggèrent que les populations Ă  l'origine du NĂ©olithique pastoral de savane seraient Ă©galement responsables de la diffusion d'un matĂ©riel gĂ©nĂ©tique venu du Levant dans la rĂ©gion des lacs, lorsqu'elles s'y sont installĂ©es. La population Ă  laquelle appartient l'individu de Luxmanda a probablement Ă©galement introduit l'Ă©levage en Afrique australe, puisqu'un individu, datĂ© de 1 200 ans, appartenant Ă  une sociĂ©tĂ© pastoraliste, trouvĂ© dans la rĂ©gion du Cap-Occidental en Afrique du Sud, s'est avĂ©rĂ© prĂ©senter des similitudes avec l'Ă©chantillon de Luxmanda[4].

Références

Bibliographie

  • (en) Mary E. Prendergast et al., « Ancient DNA reveals a multistep spread of the first herders into sub-Saharan Africa », Science, vol. 365, no 6448,‎ (DOI 10.1126/science.aaw6275).
  • (en) Katherine Grillo et Mary Prendergast, « Pastoral Neolithic settlement at Luxmanda, Tanzania », Journal of Field Archaeology, vol. 43, no 2,‎ , p. 102–120 (lire en ligne).
  • (en) Michelle C. Langley, Mary E. Prendergast et Katherine M. Grillo, « Organic technology in the Pastoral Neolithic: osseous and eggshell artefacts from Luxmanda, Tanzania », Archaeological and Anthropological Sciences, vol. 11,‎ , p. 1–14 (DOI 10.1007/s12520-017-0528-z).
  • (en) Alison Crowther, Mary E. Prendergast, Dorian Q. Fuller et Nicole Boivin, « Subsistence mosaics, forager-farmer interactions, and the transition to food production in eastern Africa », Quaternary International, vol. 489,‎ , p. 101–120 (DOI 10.1016/j.quaint.2017.01.014).
  • (en) Pontus Skoglund et al., « Reconstructing Prehistoric African Population Structure », Cell, vol. 171, no 1,‎ , p. 59–71.e21 (DOI 10.1016/j.cell.2017.08.049).
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