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Ludu Daw Amar

Ludu Daw Amar (orthographiĂ© aussi Ludu Daw Ah Mar; en birman á€œá€°á€‘á€Żá€’á€±á€«á€șအမာ, Ă  prononcer: [lĂčdáč” dɔ̀ ʔəmĂ ]), nĂ©e le et morte le , est une journaliste, femme de lettres et dissidente birmane. Elle est surtout connue comme journaliste, crĂ©atrice avec son mari du premier quotidien en langue birmane, dissidente, opposante tenace aux rĂ©gimes militaires, en plus de son travail sur les arts traditionnels birmans, le thĂ©Ăątre, la danse et la musique, et de ses traductions de l'anglais.

Ludu Daw Amar
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  92 ans)
Mandalay
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Ludu U Hla (en)

Biographie

NĂ©e dans une vieille famille de Mandalay Ă©tablie dans le nĂ©goce de tabac et de cheroots (cigares manufacturĂ©s), et engagĂ©e dans le monde politique[1] - [2], Amar est la quatriĂšme d'une famille de douze enfants[2]. Elle Ă©tudie Ă  la Mission Baptiste Ă©cole amĂ©ricaine, Ă  la Haute École Nationale dirigĂ©e Ă  l’époque proviseur Abdul Razak (qui est devenu ultĂ©rieurement ministre de l'Éducation dans le cabinet d'Aung San et a Ă©tĂ© assassinĂ© avec lui et d'autres en ), puis Ă  l’UniversitĂ© de Rangoun. Une de ses premiĂšres Ɠuvres est une traduction de Maurice Collis en 1938[2], mais elle publie aussi des articles, sous les noms de plume de Mya Myint Zu et Khin La Win, dans divers journaux et magazines, dont un pĂ©riodique de Rangoun dirigĂ© par le journaliste U Hla, son futur mari[1].

Lorsqu’une grĂšve Ă©tudiante Ă©clate en 1936, Amar et U Hla participent Ă  ce mouvement[3] - [4], qui campe notamment sur les terrasses de la pagode Shwedagon. En 1939, elle se marie avec U Hla. Ils implantent ensemble le siĂšge d’un groupe de presse et une imprimerie, la Kyipwa Press, (la presse du progrĂšs) Ă  Mandalay[1] - [2] - [4].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale se traduit par l’invasion japonaise du territoire birman, en 1942, la famille fuit vers le nord, mais continue Ă  publier son magazine. Daw Amar traduit l'un des trois rĂ©cits de guerre du soldat Ă©crivain japonais Hino Ashihei, éșŠăšć…”隊 (en français : Les BlĂ©s et les Soldats), publiĂ© en 1938 au Japon[2]. Elle traduit Ă©galement une Ɠuvre de l'auteure tchĂ©coslovaque Wanda Wasilewska en 1945. Les deux Ă©poux sont impliquĂ©s dans la rĂ©sistance contre l'occupation japonaise, et crĂ©ent l’organisation de rĂ©sistance Asha Lu Nge (La jeunesse asiatique) Ă  Mandalay[1].

En 1945, Ă  la fin de la guerre, U Hla lance un bimensuel appelĂ© Ludu (လူထု ဂျဏနယá€ș), avec Amar comme rĂ©dactrice en chef adjoint. Le Ludu Daily est lancĂ© avec succĂšs l'annĂ©e suivante, et est lu particuliĂšrement par les opposants Ă  l’occupation britannique[5]. C’est le premier quotidien en langue birmane[6]. Le couple est alors surnommĂ© Ludu U Hla et Ludu Daw Amar. Leurs commentaires et analyses politiques participent Ă  l'aspiration du pays Ă  l'indĂ©pendance[1].

Un matin de , peu aprĂšs l’obtention de l’indĂ©pendance par la Birmanie, l’imprimerie Kyipwa Yay Press Ă  Mandalay est dynamitĂ©e par les troupes gouvernementales : le couple Ludu leur semble trop radical et favorable aux communistes alors qu’une faction trotskiste du parti communiste birman dirigĂ©e par Thakin Soe, le Parti communiste du drapeau rouge, s’est insurgĂ©e dans la rĂ©gion de Naypyidaw [2][3].

En 1953, Amar voyage Ă  l'Ă©tranger Ă  la ConfĂ©rence de Copenhague, Ă  la ConfĂ©rence mondiale de la paix Ă  Budapest, et au 4e Festival mondial de la jeunesse et des Ă©tudiants dĂ©mocratique Ă  Bucarest. Au mĂȘme moment, le gouvernement de la Ligue anti-fasciste pour la libertĂ© du peuple (AFPFL) de U Nu arrĂȘte comme prisonnier politique son mari U Hla. Il passe plus de trois ans dans la prison centrale de Rangoun, jusqu'Ă  sa libĂ©ration en . Ils ont alors cinq enfants, le plus jeune Ă©tant Nyein Chan (surnommĂ© Nyi Pu Lay, nĂ© en 1952 et futur Ă©crivain)[2]. En , U Hla est arrĂȘtĂ© de nouveau, jusqu'en mai de l'annĂ©e suivante.

En 1962, les militaires prennent le pouvoir. Cette dictature militaire est dirigĂ©e par Ne Win, qui connait personnellement Ludu Daw Amar et son Ă©poux depuis les annĂ©es d’insurrection contre les britanniques. Ne Win met en place un systĂšme idĂ©ologique oĂč se mĂȘlent nationalisme, marxisme et bouddhisme, sous le nom de « Voie birmane vers le socialisme ». MalgrĂ© les liens passĂ©s avec ce nouvel homme fort, Ludu Daw Amar et son Ă©poux se rangent dans les opposants au rĂ©gime et n’échappent pas aux reprĂ©sailles[1]. En , le Ludu Daily et sa sociĂ©tĂ© d’édition sont fermĂ©s. Amar continue Ă  Ă©crire, mais prĂ©fĂšre se focaliser sur les chanteurs et acteurs birmans d'avant-guerre[2]. Deux de ses fils passent dans la clandestinitĂ©. Son fils aĂźnĂ©, nĂ© en 1941, est tuĂ© dans une purge sanglante, en 1967, au sein du parti communiste birman, un remous de la rĂ©volution culturelle en cours en Chine. Son deuxiĂšme fils, nĂ© en 1945, est Ă©galement arrĂȘtĂ© pour ses activitĂ©s politiques Ă  l'UniversitĂ© de Mandalay en . Il est dĂ©tenu sans inculpation ni jugement jusqu'au mois de . En 1978, Ludu Daw Amar est arrĂȘtĂ©e et emprisonnĂ©e durant plusieurs mois avec son mari et leur plus jeune fils, Nyi Pu Lay. Son mari U Hla meurt en 1982, aprĂšs 43 ans de mariage, cinq enfants et six petits-enfants. Une de leurs imprimeries brĂ»le en 1984, dans un grand incendie qui anĂ©antit le cƓur de Mandalay. Ne Win quitte le pouvoir et laisse la place Ă  d’autres gĂ©nĂ©raux. Le plus jeune fils de Ludu Daw Amar, Nyi Pu Lay, est de nouveau arrĂȘtĂ© en , et condamnĂ© Ă  10 ans de prison. Ludu Daw Amar reste pour autant une des opposantes emblĂ©matiques de la junte militaire[2] - [1].

À partir de 1985, annĂ©e de ses 70 ans, l'anniversaire de Daw Amar est cĂ©lĂ©brĂ© annuellement par le monde de l'art, de la littĂ©rature et du journalisme en Birmanie. L'Ă©vĂ©nement est devenu une convention non officielle des dissidents suivie par les yeux attentifs des services de renseignement militaire. Les cĂ©lĂ©brations de cet anniversaire ont lieu, plusieurs annĂ©es durant, au monastĂšre de Taung Laylone, Ă  Amarapura, Ă  11 km au sud de Mandalay, jusqu'en , oĂč les autoritĂ©s imposent un changement de lieu[7]. Ludu Daw Amar meurt le Ă  l'Ăąge de 92 ans[2].

Principales publications

  • Thamada Ho Chi Minh, sur le PrĂ©sident Ho Chi Minh) 1950.
  • Hsoshalit taingpyi mya tho, sur les pays socialistes, 1963.
  • Pyithu chit thaw anupyinnya themya, sur les artistes les plus populaires en Birmanie, 1964; couronnĂ© du Prix national de LittĂ©rature de la Birmanie la mĂȘme annĂ©e.
  • Aung Bala, Po Sein, Sein Gadoun, consacrĂ© Ă  des artistes du thĂ©Ăątre birman, 1967.
  • Shwe Yoe, Ba Galay, idem, 2 volumes, 1969.
  • Shweman Tin Maung, consacrĂ© de la mĂȘme façon Ă  la biographie d’un artiste birman renommĂ©, 1970.
  • Anyeint, spectacles traditionnels birmans en plein air, 2 volumes 1973.
  • Gaba akyizoun sa ouk (cĂ©lĂšbres monuments birmans), 1974.
  • Sayagyi Thakin Kodaw Hmaing une biographie du poĂšte, Ă©crivain, et homme politique birman Thakin Kodaw Hmaing, 1976.
  • Chindwin hma pinle tho Du Chindwin Ă  la Mer : un rĂ©cit de voyage, 1985.
  • Myanma Mahagita, musique classique birmane, 1989.
  • Sayleik nĂš Lutha, consacrĂ© au tabac, co-Ă©crit avec U Hla, 1990.
  • Mandalaythu Mandalaytha mya, 1991.
  • Yadanabon Mandalay, Mandalay, Kyama do Mandalay, sur Mandalay, 1993
  • Thathana dazaun Sayadaw gyi mya, religieux bouddhistes, 1994.
  • Kyama do nge nge ga, « Quand nous Ă©tions jeunes », 1994.
  • Myanma hkithit bagyi, sur l’art birman moderne, 1997
  • Amei shaysaga – « Les vieilles paroles de la mĂšre », 2 volumes en 1997, volume 3 en 2007.
  • ShissĂš thoun hnit shissĂš thoun gun, «Quatre-vingt trois ans Quatre-vingt trois mots » 1998
  • Taung Asha badinbauk mya, « FenĂȘtre sur l’Asie du sud », 1990
  • Nge ga kyun dĂš hkinpunthe tho, « Mon mari, mes jeunes annĂ©es », 2001
  • Lwanthu sa, « Nostalgie », 2003.
  • Mya Myint Zu Short Stories, 2006

Principales traductions d’ouvrages Ă  partir de leur Ă©dition en anglais

Notes et références

Notes

    Références

    1. Shwe Demaria 2013, p. 2656.
    2. Allott 2008, The Guardian.
    3. Myint 2014, Himal Southasian.
    4. Allott 2015, p. 1467.
    5. Shwe Demaria 2013, p. 2656-2657.
    6. Robert 2005, Radio France internationale.
    7. RSF 2006.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Par date de parution.

    Liens externes

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