Lucien Galan
Lucien Eugène Galan, né le au hameau de la Moissétie à Golinhac[1] dans le diocèse de Rodez et mort assassiné le près de Paksé au Laos, est un prêtre missionnaire français, membre de la Société des missions étrangères de Paris considéré comme martyr et bienheureux par l'Église catholique.
Lucien Galan | |
Bienheureux, martyr | |
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Naissance | 9 décembre 1921 Golinhac, Aveyron |
Décès | 12 mai 1968 Paksé, Laos |
Ordre religieux | Missions étrangères de Paris |
Béatification | 11 décembre 2016 par le cardinal Quevedo au nom du pape François |
FĂŞte | 12 mai |
Biographie
Lucien Galan naît dans une famille d'agriculteurs[2]. Il poursuit ses études secondaires au collège de l'Immaculée-Conception d'Espalion. Il entre en 1942[3] au grand séminaire de Rodez, puis poursuit ses études en 1946 au séminaire de la rue du Bac des missions étrangères de Paris, où il est ordonné prêtre le à l'âge de 26 ans. Il est nommé pour la mission de Xichang en Chine, dans le Sichuan, où il part en et après des étapes à cheval arrive le . Mais le pays est déchiré par les guerres révolutionnaires. En , les communistes, qui ont pris le pouvoir l'année précédente, s'emparent aussi de cette immense région reculée. Les chrétiens sont d'abord socialement persécutés et le culte étroitement surveillé dans un premier temps. En , alors qu'il revient d'une tournée discrète chez des villageois chrétiens isolés, il est arrêté par les autorités locales. Il est jeté en prison, subit des interrogatoires pendant de longs jours, avant d'être mis en résidence surveillée à Hweili (où il assure un travail au dispensaire avec un autre prêtre des Missions étrangères), puis expulsé de Chine[4] Il arrive à Hong Kong (alors colonie britannique) en . Il se fait soigner au sanatorium des Missions étrangères.
Lucien Galan est affecté quelques mois plus tard au Laos qui gagne son indépendance en 1953. Il est envoyé à la mission de Nason, tout près de Paksé[2]. À la fin de l'année 1953, il rejoint les populations montagnardes Kha qui vivent dans le haut plateau des Bolovens. Il construit une mission au sein de ce peuple méprisé en 1956, d'où il rayonne dans les hameaux isolés. Il s'appuie sur des catéchistes et des convertis. Régulièrement, il se rend aussi à Paksé pour évangéliser les Chinois installés parfois depuis plusieurs générations. Cependant la rébellion communiste appuyée par le Viet Minh installe son emprise dans les montagnes.
En , il prend la relève du bienheureux René Dubroux[5] assassiné par des factions laotiennes, alors qu'éclate le coup d'État de 1960. En 1962, il est affecté à Nong Khen, près de la zone contrôlée par le Pathet Lao, puis s'installe en 1964-1965 dans une mission de 647 baptisés à Nong Sim, à la limite des territoires rebelles.
En , le vicariat apostolique de Paksé est érigé avec le Basque Mgr Jean Urkia à sa tête. Le , Lucien Galan part visiter les villages de Nong Mot et Nong Lou à quelques kilomètres de Paksé, en remplacement d'un confrère pour y célébrer la messe et assurer le catéchisme. Le lendemain, dimanche , il repart et il est à une quinzaine de kilomètres de Paksé[6], lorsqu'il tombe dans une embuscade et sa voiture est mitraillée. Il est accompagné de deux élèves catéchistes: Thomas Khampheuane Inthirath, d'ethnie bolovên âgé de seize ans, qui est tué sur le coup, et un autre catéchiste qui est grièvement blessé et laissé pour mort[7]. Le Père Galan est achevé à coups de poignard. Un convoi militaire est organisé pour récupérer les corps. Les funérailles de Lucien Galan ont lieu le mercredi , à 7 heures 30, à la petite cathédrale de Paksé, célébrées par Mgr Étienne Loosdregt, avec le Père Chevroulet O.M.I.[8], et quatre missionnaires de Thakhek, des autorités civiles et militaires de la Province et de nombreux représentants de la population locale.
BĂ©atification
Le souvenir du dévouement du Père Galan, assassiné in odium fidei, est resté constant dans la région, malgré la mainmise du pouvoir sur les esprits. Son procès en béatification a été ouvert en 2008 et la cérémonie de béatification du Père Galan et de seize autres martyrs du Laos (dont son catéchiste Thomas), tués entre 1954 et 1970, se déroule le en la cathédrale de Vientiane. Le pape François y a délégué le cardinal Quevedo OMI. La cérémonie est célébrée en présence de tout le clergé du pays (quatre évêques et vingt-et-un prêtres) et un certain nombre d'évêques et prêtres étrangers, des supérieurs des OMI et des Missions étrangères de Paris (onze des dix-sept martyrs faisant partie de ces congrégations), ainsi que de six mille fidèles et des membres survivants des familles des martyrs[9].
Notes et références
- Biographie sur Nominis
- Biographie des M.E.P.
- Biographie des M.E.P.
- Avec Mgr Stanislas Baudry, et deux confrères prêtres, MM. Valtat et Boccat
- Présentation des dix-sept martyrs du Laos
- Biographie sur Nominis
- Évacué ensuite, c'est lui qui racontera les détails de l'attaque menée par des rebelles locaux et des Vietcongs
- Provincial des oblats de Marie-Immaculée de Vientiane
- Missions étrangères de Paris, La béatification de dix-sept martyrs du Laos célébrée à Vientiane augure d'un avenir renouvelé pour l'Église locale, 12 décembre 2016
Voir aussi
Bibliographie
- Roland Jacques o.m.i., Biographies des premiers témoins de l'Église du Laos , établies par le P. Roland Jacques O.M.I., postulateur diocésain, éd. Postulation des martyrs du Laos, 34 rue du Cdt J. Duhail; 94210 Fontenay-sous-Bois, 2008