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Louise Chardon

Louise Marie Chardon, prostituée et écrivaine française née le à Saint-Étienne[1], a été condamnée le par la Cour d'assises de la Loire à la peine capitale pour complicité dans l’assassinat de son oncle Jean Joly[2]. Sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité sur grâce du président de la République, Émile Loubet.

C'est depuis la prison de Saint-Joseph à Lyon qu'elle écrit son autobiographie, Vie d'une femme galante. Elle a 25 ans et revient sur les événements qui l'ont conduite à participer à l'assassinat de son oncle.

Biographie

Louise a 11 ans quand elle quitte l'école pour devenir apprentie chez une échantillonneuse. Abusée sexuellement par un parent de sa patronne, sa vie prend un chemin cahoteux : elle est arrêtée plusieurs fois pour vagabondage et est placée dans différentes maisons de refuge. Finalement, elle est recueillie par son oncle et sa femme, M. et Mme Joly, qui vivent à Saint-Étienne. Louise devient malgré elle la maîtresse de son oncle et préfère s’enfuir de la maison. Elle se prostitue pour vivre, rencontre un employé de chemin de fer qu’elle épouse en mars 1898 mais qu’elle quitte très vite pour partir vivre à Paris. Elle prend le nom de Louise de Marsay et continue de se prostituer. Le , à court d'argent, Louise revient à Saint-Étienne accompagnée de son amant Jean Lejour. Elle retourne chez son oncle, la rencontre se passe mal : Jean Lejour poignarde à 27 reprises le vieil homme[3]. La police, alertée par les voisins qui ont entendu des cris, arrive au domicile de l’oncle et le découvre mort. Louise et Jean paniqués n’ont pas le temps de s’enfuir. Ils sont arrêtés sur-le-champ.

À l'issue de leur procès, ils sont tous deux condamnés à mort par la cour d'assises. Le , Louise Chardon apprend qu'elle est graciée par le président Loubet[4], tandis que Jean Lejour est exécuté, place Saint-Jean à Montbrison[5]. Quelques jours plus tard, la cour d'appel de Lyon entérine la grâce de Louise Chardon, ainsi que celle des deux codétenus de Lejour, Louis Teissier et Pierre Tavernier, condamnés à mort en septembre pour l'assassinat d'une femme[6] - [7].

Ouvrage

Dans sa cellule, Pierre Tavernier a beaucoup entendu parler de Louise par Jean Lejour. Passionné par la jeune fille qu’il a croisée une fois à l’occasion d’une visite au palais de justice, il lui consacre ses pensées, s’imagine même l’épouser un jour et lui écrit régulièrement. Pierre Tavernier rencontre un célèbre criminologue, Alexandre Lacassagne. Professeur de médecine légale à Lyon, il collecte les récits des détenus pour valider ces thèses criminologiques. Il demande à Pierre Tavernier de consigner par écrit ses impressions. Pierre écrira sur son crime, sa vie en prison et sur son amour pour Louise. C’est sûrement ce qui motive Alexandre Lacassagne à rendre visite à Louise et à lui proposer d’écrire.

Son manuscrit, Vie d’une femme galante, n’a jamais été édité mais il est conservé à la bibliothèque municipale de Lyon.

Source

Références

  1. Archives de la Loire, commune de Saint-Étienne, acte de naissance no 2332, année 1875 (avec mention marginale de mariage) (consulté le 27 septembre 2014)
  2. Article de la Lanterne du 9 septembre 1901 page 2/4 (Ă  droite)
  3. Archives de la Loire, commune de Saint-Étienne, acte de décès no 1641, année 1901 (consulté le 27 septembre 2014)
  4. « Une exécution capitale », sur Gallica, Gil Blas, (consulté le ), non paginé (vue 3/4)
  5. « Exécution capitale », sur Gallica, Le XIXe siècle, (consulté le ), non paginé (vue 2/4)
  6. « Lyon », sur Gallica, Le Radical, (consulté le ), p. 3
  7. « Double condamnation à mort », sur Gallica, Le Temps, (consulté le ), non paginé (vue 3/4)
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