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Louis la Guigne

Louis Ferchot, surnommé Louis la Guigne à cause de son manque de chance, ancien bagnard, apparait pour la première fois dans le magazine Circus en 1982. Créé par Frank Giroud au scénario et Jean-Paul Dethorey au dessin, la série marque fortement sa période. Dès 1982, la série est reprise en albums aux éditions Glénat. C’est en effet à cette même période que naît, au sein de la maison d’édition, la bande dessinée historique, avec par exemple Les passagers du vent, de Bourgeon, Les sept vies de l'épervier de Patrick Cothias, et André Juillard, ou encore Masque rouge, des mêmes auteurs. Le thème historique restant ensuite comme l’une des principales caractéristiques de la maison. Après avoir été publié dans le magazine Circus, les auteurs de Louis la Guigne rejoignent Vécu, une nouvelle collection des éditions Glénat créé en 1985 et spécialisée dans la bande dessinée historique. Rapidement la revue Vécu devient une collection à part entière, où sont publiés les albums de bande dessinée de style historique, à l'image de Louis la Guigne.

Auteurs

Parcours

Frank Giroud, scénariste de Louis la Guigne, est né en 1956. Très vite, pris de passion pour l’écriture et le dessin, il se lance dans le métier d’auteur professionnel (1979). Ses premières publications paraissent aux éditions Fleurus, Larousse et Milan. Il s’agit principalement d’histoires courtes qui lui permettent d’appréhender le métier.

Jean-Paul Dethorey est quant Ă  lui le dessinateur de Louis la Guigne. NĂ© en 1935, après s’être consacrĂ© Ă  la peinture, et exercĂ© plusieurs petits mĂ©tiers, il rejoint le monde de la bande dessinĂ©e en 1964. C’est dans le mensuel Amis-Coop qu’il rĂ©alise ses premiers pas, notamment avec plusieurs sĂ©ries comme Les Ă©nigmes de l’Inspecteur X (en collaboration avec Alain Laubry), ou encore Big Boogie,  un western humoristique pour lequel il s’associe avec Frank Giroud au dĂ©but des annĂ©es 80. IntĂ©grĂ© dans la presse catholique pour enfants, il travaille un temps pour Lisette (notamment pour des bandes dessinĂ©es comme ClĂ©mence AdĂ©laĂŻde de la Ficell, concierge, en association avec Claire Godet, ou encore Charlotte et Philippe avec Henriette Robitaille), J.2 Jeunes, J.2 Magazine ou encore Fripounet (pour lequel il rĂ©alise ses premiers essais d’auteur avec « Galurin, pĂŞcheur de chapeau » et « Les Contes du calumet magique »). Formidable coloriste, Jean Paul Dethorey s’avère avant tout ĂŞtre douĂ© d’une sensibilitĂ© de peintre qui se ressent dans son travail de dessinateur. Chaque vignette devient ainsi un tableau original et personnel, difficile Ă  imiter. Patrick Gaumer parle ainsi du "trait documentĂ© et personnel de Jean Paul Dethorey"[1].

L’année 1982 est un tournant décisif dans la carrière des deux artistes : c’est la création du premier tome de Louis La Guigne, publié chez Glénat. Frank Giroud rédige le scénario, tandis que Jean Paul Dethorey illustre les mésaventures de Louis la Guigne. Ce premier tome de la série permet rapidement à l’auteur et au dessinateur de se faire remarquer, et permet notamment au scénariste de se consacrer seulement à l’écriture.

Pour Jean-Paul Dethorey, c’est l’occasion de sortir de la bande dessinée humoristique pour laquelle il a travaillé durant ses premières années. Ainsi il se dirige vers des ouvrages plus adultes. C’est l’occasion pour lui de contribuer à de nouvelles bande dessinées, comme Le Voyageur du bateleur, en 1987, écrit par Jean-Pierre Autheman pour Vécu, ou encore Coeur brûlé. Il signe ensuite, dans la collection Aire Libre, ses œuvres les plus personnelles, comme l’Oiseau noir (scénario de Serge le Tendre) ou encore l’Exécution en 1996, qui évoque les milieux artistiques du dix-neuvième siècle, et enfin le début de« Passage de Vénus », publié en deux volumes qui évoque les grandes explorations scientifiques et maritimes d’antan, écrite par Jean-Pierre Autheman.

MĂ©thode de travail

Frank Giroud, se documente beaucoup avant d’écrire les scĂ©narios des diffĂ©rents tomes de Louis la Guigne. Il dĂ©clare dans une interview donnĂ© en 2004 Ă  Actua BD « j’ai Ă©pluchĂ© une masse de documentation considĂ©rable, et je n’ai pas hĂ©sitĂ© Ă  me rendre sur place »[2]. En effet, Frank Giroud explique Ă  plusieurs reprises qu’il s’est rendu sur les lieux dans lesquels ces histoires se dĂ©roulent, il en profite pour rĂ©aliser des croquis et faire de nombreuses photos qu’il transmet ensuite au dessinateur. Dans le cadre de la crĂ©ation du cinquième tome de la sĂ©rie « L’Escouade Pourpre », Jean Paul Dethorey accompagne le scĂ©nariste Ă  Naples. Ainsi, les illustrations sont empreints de rĂ©alisme historique et s’inspirent d’une gĂ©ographie existante. La difficultĂ© d’analyse de la sĂ©rie est de rĂ©ussir Ă  discerner le vrai du faux. En effet Giroud a dĂ©veloppĂ© une grande rigueur intellectuelle Ă  travers ses Ă©tudes Ă  l'Ă©cole des Chartes ainsi que durant ses Ă©tudes d'histoire dont il est sorti agrĂ©gĂ©. Cela lui permet donc de fournir un dĂ©cor historique d’une grande crĂ©dibilitĂ©. Dans un entretien pour le site web Du9, Giroud explique que « le but, c’est de rendre mon histoire complètement crĂ©dible ; qu’il n’y ait aucun doute, que l’on soit complètement dupe de mes mensonges ! Un conteur c’est un menteur, je raconte des choses qui n’ont pas existĂ©, mais il faut que ce soit plausible, qu’il n’y ait pas une faille »[3]. Le scĂ©nariste rĂ©ussit ainsi Ă  crĂ©er une ambiguĂŻtĂ© entre les faits et personnages historiques (Hitler par exemple[4] - [5]) et la part de fiction. Le rĂ©sultat scĂ©naristique est davantage l’œuvre d’un passionnĂ©, que celui d’un  historien-chercheur.  

Synopsis

Les éditions Glénat présentent la série Louis la Guigne ainsi : « De 1921 à 1936, Louis Ferchot trimbale sa guigne et son surnom de Paris à Berlin, de Naples à New York, où se succèdent coups de cafard et coups du sort, coups de cœur et coups de sang... Épopée d'un siècle ravagé par les montées de fanatisme et des inégalités, Louis la Guigne est devenu un classique de la collection Vécu[6]. »

En effet, sur fond d’une histoire réaliste de l’entre-deux-guerres, Louis la Guigne rejoint une bande d’anarchistes avec laquelle il combat l’injustice et l’ordre mis en place. Face à lui, des politiciens véreux, qui l’amènent vite à quitter la France pour New York. Ce sont ses talents de saxophoniste lui permettent de rencontrer quelques musiciens de jazz noirs. Mais une fois encore, il est forcé de partir, cette fois accompagné par ses compagnons.

Biographie de Louis la Guigne

La bande dessinĂ©e raconte l’histoire de Louis Ferchot la Guigne. Le rĂ©cit s’ouvre sur le retour du personnage après deux ans de bagne sur l’île du Diable. Il est sanctionnĂ© pour avoir participĂ© aux mutineries de la mer Noire survenues Ă  la fin de la première guerre mondiale. Une centaine de marins, dont Louis la Guigne, sont condamnĂ©s par les tribunaux militaires aux travaux forcĂ©s. Au retour de ces annĂ©es de bagne, notre personnage rejoint un groupe anarchiste, les anarchistes de Marvejols.  

Il est né le en Corrèze. Il a une trentaine d’années au début du récit, c’est un homme solitaire. Il trouve dans ses aventures l’occasion de tout donner alors qu’il n’a plus rien à perdre.

Louis la Guigne est un homme blond aux yeux bleus, au physique imposant et tatoué à l’épaule gauche. Il mesure 1,80 m[6] - [7]. Il est souvent représenté la casquette de travers, avec une cigarette aux lèvres et une barbe mal taillée, représentatifs d’une époque et caractéristiques d’un personnage aventurier et marginal. Le personnage vieillit au fils des tomes, ce qui renforce l’aspect réaliste du dessin de Dethorey.

Analyse

Contexte historique

DĂ©butĂ©e dans les annĂ©es 1920, l’histoire de Louis la Guigne est le tĂ©moin d’une Ă©poque tourmentĂ©e. Une Ă©poque d'entre deux guerre mettant en scène un nazisme montant et l'apparition du fascisme en Europe. NĂ©anmoins, le parcours de Louis Ferchot ne se limite pas Ă  l’Europe. En effet, il se rend aux Etats Unis durant les tomes 6 Ă  8, ce qui permet de diversifier le contexte historique de son rĂ©cit.  Si Louis Ferchot et ses aventures sortent directement de l’esprit de l’auteur, le contexte dans lequel il Ă©volue est lui, proche de la rĂ©alitĂ© historique. Frank Giroud transpose ainsi ses connaissances d’historien dans une bande dessinĂ©e qu’on peut qualifier de semi-rĂ©aliste. Ainsi, les Ă©vènements historiques abordĂ©es dans la bande dessinĂ©e sont vĂ©rifiables historiquement. Comme par exemple l’évocation des mutineries de la mer Noire, qui ont rĂ©ellement eu lieu, dans lesquelles l’auteur intègre l’histoire et le passĂ© de son personnage de fiction.

Analyse scĂ©naristique et graphique 

Signé Frank Giroud, le scénario fait preuve d’un semi réalisme marquant qui en fait l’un « des chefs d’oeuvre du genre »[1]. L’idéalisme de Louis Ferchot, sa façon de penser une société plus juste et fraternelle lui permettent de vite capter l’affection du lecteur, malgré une violence bien présente. Il faut analyser les événements historiques et fictifs sous le prisme du point de vue des auteurs, qui s’incarne à travers le personnage de Louis la Guigne. Celui-ci revête un esprit anarchiste et libertin, qui s’oppose constamment aux régimes d’oppression, comme celui de Hitler, Mussolini, Franco. Louis s’insurge contre les maltraitances que peuvent subir les plus démunies, ainsi dans le tome 12 Les Parias, il condamne les conditions de vie des réfugiés de la guerre d’Espagne dans les camps de regroupement.

On trouve 46 planches par album, Ă  l’exception du tome 13 « Lo Zio » qui contient 48 planches. Les albums sont au format de 24 x 32 cm. En ce qui concerne le graphisme, Jean Paul Dethorey livre ici un trait documentĂ© et personnel, qui souligne le cĂ´tĂ© rĂ©aliste de la sĂ©rie. Dethorey travaille ainsi beaucoup avec le crayonnĂ© pour les ombres, ce qui lui permet de rythmer les actions. Le trait est prĂ©cis et dynamique et les personnages sont rĂ©alisĂ©s avec un certain rĂ©alisme, mĂŞme si dans les premiers albums (jusqu’au tome 10 plus prĂ©cisĂ©ment) il manque de lisibilitĂ©. En effet, le tracĂ©  est moins prĂ©cis que dans les albums suivants, ce qui permet de nuancer le rĂ©alisme du dessin de Dethorey. On reconnaĂ®t facilement les expressions des visages et les costumes sont assez dĂ©taillĂ©s, toujours pour rejoindre la volontĂ© d’historicitĂ©. De plus, Louis la Guigne est une sĂ©rie colorisĂ©e. Dethorey utilise ainsi les couleurs pour crĂ©er de vĂ©ritable ambiances dans laquelle il plonge le lecteur.  Par exemple, on trouve des dominantes de couleurs fortes, comme le bleu qui revient très rĂ©gulièrement dans tous les albums, que l’on peut associer Ă  une certaine mĂ©lancolie.

Publications

Titres parus

  1. Louis la Guigne (1982) : C'est en 1921, dans une France d’après-guerre que nous rencontrons le personnage de Louis la Guigne. Il rentre du bagne de Cayenne après 2 ans de travaux forcĂ©s. Il faisait en effet partie des mutineries ayant eu lieu lors de la Première Guerre Mondiale, en 1919, sur la mer Noire. Louis est condamnĂ© pour insubordination et purge sa peine. Quand il rentre, les mauvaises nouvelles se succèdent et il apprend que sa mère est morte, expulsĂ©e par un propriĂ©taire vĂ©reux et profiteur de guerre, fabricant d’obus : Marcillac. Il va, coup du sort, faire la connaissance d'une bande d'anarchistes, qui resteront pour la plupart ses compères pour le reste de ses aventures : Marvejols un ancien communard, Triple pattes un ancien de Verdun, CĂ©lestin Floque l'archiviste, BĂ©renzki le rĂ©volutionnaire russe, CaĂŻn la «brute » et un jeune peintre,Simon Soutine. Ensembles ils vont essayer de venger sa mère de Marcillac. C'est une entrĂ©e en matière rĂ©ussie pour Franck Giroud. Son rĂ©cit apparaĂ®t rapidement comme ancrĂ© dans l'histoire et fidèle Ă  celle-ci. Face Ă  des traumatismes de guerre indĂ©niables, psychologiques et physiques (Triple pattes est un estropiĂ© de guerre) Louis la Guigne reprĂ©sente cette gĂ©nĂ©ration d'anarchistes et de communistes influencĂ©e par les rĂ©volutions russes de 1917. Le scĂ©nario fictionnel de Giroud utilise l'Histoire comme une base, qu'il utilise pour donner aux lecteurs l'envie d'en savoir plus sur Louis la Guigne. Ainsi, il reprĂ©sente le contexte d'après guerre, et notamment la situation des logements. En effet, en 1918, un blocage des loyers en France est dĂ©crĂ©tĂ©. Cela entraine une crise des logements, empĂŞchant une reconstruction d'après-guerre efficace. La guerre engendre aussi une nouvelle catĂ©gorie de population : les anciens combattants et victimes de guerres (comme Triple Pattes, un personnage estropiĂ© rescapĂ© de guerre dans Louis la Guigne).
  2. Moulin rouge (1984) : Alors que Louis la Guigne rentre du travail, un vieil homme s’effondre dans ses bras. PoignardĂ© au dos, il est sur le point de mourir. PersuadĂ© qu’il va devenir le coupable idĂ©al, Louis Ferchot recueille les derniers paroles du mourant et s’enfuit laissant l’inconnu pour mort. La confession du vieillard met Louis la Guigne sur la piste du Moulin Rouge et d’une certaine Nadia Niczic, danseuse au Moulin rouge, qui deviendra sa bien aimĂ©e. Rapidement, le hĂ©ros se retrouve au cĹ“ur d’un complot serbe, plongĂ© dans une aventure qu’il aurait pourtant prĂ©fĂ©rĂ© Ă©vitĂ©e. L’histoire se dĂ©roule en majeure partie au Moulin Rouge. L’album fait part d’une certaine rĂ©alitĂ© sociale et historique. L’illustrateur met en scène un dĂ©filĂ© Ă  Paris qui rĂ©unit des troupes qui doivent ĂŞtre envoyĂ©es occuper la Ruhr. L’annonce de l’occupation provoque une crise d’opinion en France. C’est notamment le parti communiste qui condamne l’occupation et met en place une propagande pacifiste. Un peu plus loin dans le rĂ©cit, Louis la Guigne se retrouve au cĹ“ur d’une manifestation contre le Bloc national. Nous sommes en 1923, et cette annĂ©e-lĂ  est bien marquĂ©e par une grève des mineurs, qui s’opposent aux nouvelles rĂ©formes du bloc national et aux dĂ©cisions de Raymond PoincarĂ© devenu très impopulaire. Louis la Guigne observe ces manifestants qui crient un certain nombre de revendication dont « les huit heures pour de bon ».
  3. Un automne à Berlin (1985) : 1923 Berlin. Louis la Guigne accompagné de celle qu'il aime se rend à Berlin. Son objectif : sauver sa bien aimée. En effet, Nadia, qu'il rencontre à Paris dans le Tome 2 Moulin Rouge, est très malade, elle perd la tête. Un psychiatre peut l'aider mais il se trouve à Berlin, dans une Allemagne en difficultés et en proie à l'agitation. La République de Weimar, en place depuis 1918, présente des difficultés à stabiliser un pays en proie au chômage mais aussi à une crise économique sans précédent. Son premier président, Friedrich Ebert, est désigné par l'assemblée et non par le suffrage universel comme le prévoyait au départ la Constitution de Weimar, alors même que la volonté de cette nouvelle république est de créer un système plus démocratique (introduction du référendum d'initiative populaire). Dès le départ, la République de Weimar révèle ses faiblesses et provoque l'éclatement des partis et la perte d’efficacité. De plus, l'acceptation en 1919 du traité de Versailles, jugé comme humiliant, donne au régime une très mauvaise image, et fragilise un peu plus la démocratie. Enfin, l’occupation de la Ruhr par les Français entraîne des difficultés économiques pour l'Allemagne et une hyperinflation du mark. C'est dans ce contexte troublé que Louis va faire en sorte de sauver sa compagne mais aussi de faire face à l'engrenage politique provoquant des mouvements révolutionnaires et attaques contre la République : le NSDAP, parti nazi, se développe, tandis que les communistes se révoltent (Action de Mars).
  4. Le Jour des faucons (1986) : En 1923 Louis la Guigne se rend à Munich en compagnie de la jeune journaliste républicaine Elke Wendorl. Il se joue là bas une obscure machination fomentée par Brückner et ses collaborateurs. Les forces réactionnaires se rassemblent autour d’Hitler et cherchent à évincer la démocratie de la République de Weimar. Louis la Guigne, accompagné d’Elke, tente de déjouer ce complot tout en protégeant la fragile démocratie de Weimar. L’album est aussi l’occasion pour le scénariste de malmener son héros sentimentalement, et notamment par le départ successif de plusieurs femmes : Nadia, Elke ou encore Ellen. Ellen est une jeune aristocrate allemande, déjà présente dans Automne à Berlin (tome). Séduite par Ferchot, elle est la cause de sa rupture avec la danseuse. (Ainsi, c’est l’occasion pour Frank Giroud de plonger son héros au cœur de la tentative de putsch d’Hitler raté en 1923. Hitler, alors dirigeant du Parti national socialiste des travailleurs allemands, tente alors de prendre le pouvoir par la force en Bavière. Cependant, là encore Frank Giroud brosse un portrait réaliste de l’Histoire, en relatant les évènements traitant du putsch avec exactitude. Ainsi, il présente le rassemblement progressif autour d'Hitler des forces réactionnaires, face à une République de Weimar fortement fragilisée. Mais l'auteur relate aussi parfaitement, dans les pages de garde de l’album, de la situation dans laquelle se trouve l’Allemagne en 1923.
  5. L'Escouade pourpre (1987) : L’histoire se dĂ©roule Ă  Venise, l’étĂ© 1924. Mussolini vient de prendre le pouvoir et les Chemises Noires instaurent un règne de terreur et de rĂ©pression sur le pays. Une nouvelle fois, Louis Ferchot se retrouve au cĹ“ur d’un complot politique. Il rejoint les rangs d'antifascistes, manipulĂ©s par une autre organisation, elle, anarchiste et dit de "l’Escouade Pourpre" qui s’oppose radicalement au rĂ©gime du Duce. Le contexte historique  est respectueux de la rĂ©alitĂ©. L’histoire se dĂ©roule en 1924, deux ans après la Marche sur Rome et l’obtention des pleins pouvoirs par Mussolini, le . Les chemises noires qui constituent la milice officielle du rĂ©gime fasciste italien, sont une rĂ©alitĂ©. Cependant l’Escouade Pourpre que Louis la Guigne rejoint involontairement est une invention de l’auteur. Au cours du rĂ©cit, Louis empĂŞche un attentat perpĂ©trĂ© par un membre de l'Escouade Pourpre durant un discours de Mussolini. Cet Ă©vĂ©nement est purement fictionnel, d’autant que Louis la Guigne n’a jamais existĂ©. Cependant les Ă©vĂ©nements ne sont pas totalement en inadĂ©quation avec la rĂ©alitĂ©, en effet Mussolini a fait face Ă  de nombreux attentats perpĂ©trĂ©s par des opposants du rĂ©gime, souvent aux idĂ©es anarchistes. Le premier attentat se dĂ©roule durant l'annĂ©e 1925, donc un an après les Ă©vènements relatĂ©s par Franck Giroud et Jean Paul Dethorey. Mussolini est notamment victime d'une sĂ©rie de trois attentats au cours de l'annĂ©e 1926.
  6. Charleston : (1988) : Louis la Guigne se rend de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, Ă  New York. Le contexte des annĂ©es 1920 plonge le hĂ©ros au sein d’une sociĂ©tĂ© touchĂ©e par le racisme et la sĂ©grĂ©gation. Louis Ferchot est accueilli dans un groupe de jazz, dans lequel il passe des jours heureux. Seulement, la joie est de courte durĂ©e, Louis la Guigne se mĂŞle Ă  un complot digne d’un romain noir qui l’entraine dans une folle aventure. Dans cet album, Frank Giroud met en scène la violence qui se joue dans l’AmĂ©rique raciste des annĂ©es 1920. Ainsi, il retranscrit, par le biais de dialogue frappants : « Ho Blanche neige ! Dis Ă  tes chimpanzĂ©s de dĂ©gager vite fait » la rĂ©alitĂ© de la sĂ©grĂ©gation[8]. C’est en effet une pĂ©riode sombre, marquĂ©e par l’avènement d’organisations comme celle du Klux Klux Klan, qui malgrĂ© le dĂ©veloppement culturel et Ă©conomique des États Unis de l’époque, vient profondĂ©ment marquer les mĂ©moires et les comportements.
  7. Les Vagabonds (1989) : Le rĂ©cit plonge notre hĂ©ros derrière les barreaux de Sing Sing. Il y dĂ©couvre le milieu carcĂ©ral : ses violences et manigances, mais aussi l’esprit de camaraderie. La vie de Louis la Guigne est menacĂ©e, l’on cherche Ă  l’éliminer.  NĂ©anmoins, il ne perd pas espoir, le bagnard entend bien retrouver sa libertĂ©, et rejoindre Bonnie, compagne et mère de sa fille . La prison de Sing Sing dans laquelle notre hĂ©ros est incarcĂ©rĂ© existe, c’est une prison de l’État de New York, situĂ©e sur les rives de l’Hudson dans le village d’Ossining. Cette prison est classĂ©e comme Ă©tablissement de sĂ©curitĂ© maximale, elle prononce des peines d’exĂ©cution capitale jusque dans les annĂ©es 2000. La prison de Sin Sing est connue pour son caractère autoritaire, elle devient le tombeau de nombreux condamnĂ©s dont, parmi les plus connus, Charles Becker et Monk Eastman. Sing Sing est le lieu de châtiments corporels, pouvant aller parfois jusqu’à la torture. C’est tout naturellement que Frank Giroud dĂ©cide de faire prisonnier Louis Ferchot dans cette prison, symbole d’autoritĂ© et de dĂ©rive, Sing Sing a d’ailleurs Ă©tĂ© de nombreuses fois mise en scène au cinĂ©ma (Castle on the Hudson rĂ©alisĂ© en 1940 par Anatole Litvak ou 20 000 Years in Sing Sing en 1932 par Michael Curtiz). Louis la Guigne rend compte de l’angoisse de ce milieu carcĂ©ral, et en condamne les dĂ©rives.
  8. Fureur (1990) : L’histoire se dĂ©roule en , au cĹ“ur du Krach de Wall-Street. L’AmĂ©rique est brutalement rĂ©veillĂ©e par la crise, ainsi le rĂŞve dorĂ© amĂ©ricain est remis en question. Louis la Guigne se cache avec sa fille Karen sous le pseudonyme de Lewis Warmsteel. Il travaille en tant que saxophoniste dans un cabaret de luxe. Rapidement, le hĂ©ros est dĂ©masquĂ© par le tueur le plus terrifiant de la cĂ´tĂ© Est : le Quaker. C'est en effet un tueur Ă  gage, engagĂ© par Anthony Rosebud, ennemi de Louis la Guigne depuis son implication dans l'affaire Marcillac. Il se met Ă  traquer Louis, sa fille et leur ami Bix dans une course poursuite cauchemardesque. Un album violent, qui retranscrit l’ambiance de l’époque par le biais d’un scĂ©nario bien construit. Ainsi, Frank Giroud plonge Ă  nouveau le protagoniste dans un Ă©vènement marquant de l’Histoire, le krach boursier de 1929. Le fait de placer cette pĂ©riode très violente de la vie de Louis Ferchot au cĹ“ur de cet Ă©vènement n’est pas un hasard, le krach est d’une violence inouĂŻe pour une AmĂ©rique jusqu’alors en plein dĂ©veloppement. Prenant racine au cĹ“ur de la bourse de New York, il marque le dĂ©but de la Grande DĂ©pression et reprĂ©sente un Ă©chec du modèle Ă©conomique amĂ©ricain alors mĂŞme que l'industrie Ă©tait en plein essor. Ainsi, le cauchemar de Louis la Guigne se mĂŞle alors Ă  celui des AmĂ©ricains, et Frank Giroud parvient Ă  relater de cette violence brutale avec une profonde justesse, sĂ»rement dĂ» Ă  son bagage d’historien.
  9. LĂ©o (1993) : Louis la Guigne est de retour en France. Le rĂ©cit plonge le hĂ©ros en Octobre 1936 dans la France du Front populaire. Les socialistes et communistes rempli d’espoir, se retrouvent en proie d’une organisation terroriste qui recrute ses membres dans la haute sociĂ©tĂ©. L’organisation semble s’intĂ©resser au cas de notre hĂ©ros. Quant Ă  Louis la Guigne, il retrouve ses anciens amis, la bande Ă  Marjevols[6]. Il fait la rencontre d’un mystĂ©rieux personnage, LĂ©o, son frère aĂ®nĂ©, qui tente d’apporter des Ă©clairages sur le tumultueux passĂ© de Louis. Dans cet album, Frank Giroud oppose lien du sang Ă  volontĂ© politique, puisqu’il oppose les deux frères, entre anarchisme pour Louis et extrĂŞme droite pour LĂ©opold. Mais au-delĂ  des aventures de Louis la Guigne, c’est aussi l’occasion pour l’historien qu’est Frank Giroud d’évoquer la Cagoule, une organisation politique et militaire terroriste, qui intervient dans les annĂ©es 1930 en France.  Elle est l'auteur de nombreux crimes tel que des assassinats, des attentats Ă  la bombe ou encore du trafic d'arme. Cette dernière, qui a donc rĂ©ellement existĂ© et a sĂ©vi durant plusieurs annĂ©es, s’avère notamment avoir Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par des dissidents de l’Action française, tels que Jacques Corrèze, Gabriel Jeantet ou encore Jean Filiol. Ils entendent Ĺ“uvrer Ă  l'Ă©chec d'un "complot communiste" dont le Front Populaire serait la source. . Ainsi, on y trouve des membres d’extrĂŞme droite, anticommunistes, antisĂ©mites ou encore antirĂ©publicains, très bien rapportĂ©s par l’auteur.
  10. Etchezabal (1993): Louis la Guigne se retrouve une nouvelle fois la cible des polices françaises. Ainsi, il se réfugie dans un petit village du Pays Basque, proche de la frontière : Etchezabal, et se retrouve près des grondements de la guerre qui déchire l’Espagne. Très vite, son plan est simple, rejoindre New York par la mer, à bord d’un chalutier. Malheureusement, il est empêché par les armées allemandes, qui servant les franquistes, coulent les navires quittant le territoire basque. Plongé dans ce village aux engagements divers et qui s’opposent, Louis la Guigne tente de percer les mystères de l’âme du pays.
  11. La Cinquième Colonne (1995) : Louis Ferchot est plongé au cœur de la guerre civile qui fracture l’Espagne de 1937. Rallié au camp républicain, Louis la Guigne rejoint d’anciens compagnons, notamment Dieter[9], avec qui il se mêle au conflit, des brigadistes internationaux. Rapidement, le héros s’aperçoit que l’ennemi n’est pas toujours là où on l’attend. Accompagné de Kim, une photographe et journaliste américaine travaillant pour Newsweek et d’Alfio, un jeune volontaire, Louis Ferchot essaye de contrecarrer les attaques des saboteurs de l’arrière, ceux de la « cinquième colonne », ce qui l’amène au peloton d’exécution. Le scénario de Frank Giroud plonge le lecteur dans une histoire sans manichéisme, ce qui en rend son traitement de la guerre original et donne du réalisme à un contexte déjà fortement historique. En effet l’expression « cinquième colonne » désigne les partisans nationalistes cachés au sein du camp républicain. Louis la Guigne est alors intégré au cœur même de ce jeu de traitre, une véritable guerre psychologique qui manque cependant d’informations précises sur les manœuvres de cette organisation.
  12. Les Parias (1996) : L’histoire dĂ©bute au printemps 1939 et se dĂ©roule dans le camp d’Eskeron. Les compagnons de Louis, Diete Heiling et Alfio Campanelle sont prisonnier un de ces « centres de regroupement » oĂą est entassĂ© les rĂ©fugiĂ©s espagnols que la victoire de Franco a chassĂ© du pays. MalgrĂ© la fin de la guerre, les camarades de Louis Ferchot poursuivent la lutte et mettent en place une mission spĂ©ciale qui implique la prĂ©sence de leur ancien leader, Louis la Guigne. L’histoire se dĂ©roule dans le camp d’Eskeron, un “centre de regroupement”, ce camp en particulier n’a jamais existĂ©, cependant ces centres sont une rĂ©alitĂ© en France après la guerre civile espagnole (1936-1939). Les rĂ©fugiĂ©s espagnols, qui fuient le rĂ©gime de Franco, viennent trouver refuge en France. Cependant leur accueil ne fait l’unanimitĂ©, marquĂ©e par la crise Ă©conomique et la xĂ©nophobie, la sociĂ©tĂ© française offre aux rĂ©fugiĂ©s un accueil mitigĂ©. On craint l’arrivĂ© en France des mouvements rĂ©volutionnaires « rouges », ainsi que la propagation de maladies. C’est Édouard Daladier qui dĂ©cide d’ouvrir la frontière en . L’exode est pris en charge par le ministère de la DĂ©fense pour les soldats et par le Ministère de l’IntĂ©rieur pour les femmes et enfants. Les rĂ©fugiĂ©s sont entassĂ©s dans des camps marquĂ©s par la promiscuitĂ© et la surpopulation, les conditions de vie varient selon les rĂ©gions mais reste en gĂ©nĂ©rale largement prĂ©caire. Ainsi, l'historien Denis Peschanski Ă©voque ce sujet dans Les camps français d’internement, en 2000.
  13. Lo Zio (1997) : Dans l'ultime tome de la sĂ©rie, nous retrouvons Louis la Guigne en Italie. En effet Ă  la suite de sa mise en relation avec une membre du parti rĂ©publicain espagnol en exil, il se dĂ©cide Ă  rejoindre ses amis pour une mission. Conduire une partie de « l'Or de Moscou » de 1936 , dĂ©robĂ©e par les amis de Louis,  en lieu sĂ»r afin qu'il ne tombe pas entre les mains des soviĂ©tiques, qui depuis semblent se rapprocher l'Allemagne nazie. Mais Louis et ses amis se font attraper par les chemises Noires de Mussolini qui leur proposent soit le bagne des Ă®les Lipari, soit une mission Ă  au haut risque : supprimer le chef de la Camorra. Mais Louis n'a qu'une envie, quitter cette histoire qui ne le regarde pas. Encore une fois, Franck Giroud s'applique Ă  ancrer son rĂ©cit dans une rĂ©alitĂ© historique certaine. NĂ©anmoins, la partie concernant l'Italie et la prĂ©sence de la Camorra est Ă  nuancer, car dès 1922, sous l'influence fasciste, la mafia italienne fait face Ă  un phĂ©nomène de marginalisation. L'Ă©pisode du vol d'une partie du TrĂ©sor Espagnol, semble lui aussi servir un scĂ©nario fictionnel et non retranscrire la rĂ©alitĂ© des faits.

Hors séries

  1. Passeport (1985), publié aux éditions Glénat : il s’agit du passeport de Louis la Guigne
  2. Portraits (1993) : à l’occasion du dixième volume la maison d’édition Glénat propose aux lecteurs Portraits qui développe et présente les principaux personnages de la saga.

Tirages

L’auteur dĂ©clare dans une interview pour Du9 que les tirages moyens pour ses albums sont assez modestes. Environ 15 000 albums sont imprimĂ©s par tome. Cependant, les rĂ©assortiments sont constants, chaque fois qu’un nouveau tome sort, les premiers numĂ©ros se revendent. Ainsi, les premiers tomes de la sĂ©rie ont dĂ©passĂ© les 60 000 exemplaires[3]. De manière gĂ©nĂ©rale, le nombre d’exemplaires tirĂ© pour chaque album se trouve entre 30 000 et 35 000. Louis la Guigne ne fait pas partie des plus gros succès de Frank Giroud, en effet, Le DĂ©calogue publiĂ© entre 2001 et 2003 a Ă©tĂ© vendu Ă  plus d’un million d’exemplaires. NĂ©anmoins, la sĂ©rie Louis la Guigne a su s’affirmer sur le long terme.

Postérité

Louis Ferchot : la sĂ©rie de Louis la Guigne s’achève en 1997 Ă  la suite de la mort de Jean-Paul Dethorey. Frank Giroud contracte ensuite une nouvelle collaboration avec le dessinateur Didier Courtois. Ils crĂ©ent la sĂ©rie Louis Ferchot, qui raconte la jeunesse  de Louis la Guigne. Le rĂ©cit dĂ©bute en 1910 jusqu’aux premières annĂ©es du conflit mondial de 1914-1918.

  1. L’usine (1998)[10] : En 1910, à la mort de son père, Louis Ferchot, dix-neuf ans alors, est plongé dans les dures réalités de la vie. Travailleur dans une usine automobile, il est d’abord l’employé modèle respectueux de l’ordre et des règles de la société. Mais c’est en tentant d’enquêter sur la mort de son père, tombé lors d’une grève alors qu’il se rendait à l’usine, que se construit la prise de conscience de Louis Ferchot, qui se rend peu à peu compte des défauts du système, et des inégalités de la Belle époque. Se révèle ainsi, tout au long de l’album, la personnalité de celui qui sera ensuite Louis la Guigne, au travers d’une enquête sur la mort de son père qui ne s’avère être sûrement pas accidentelle. Ce premier album sur la jeunesse de Louis Ferchot permet notamment à Frank Giroud de poser les bases de ce personnage attachant. Par son histoire, il évoque aussi les conditions de travail difficile dans les usines de l’époque et le sentiment d’insécurité qui peut y régner, face à des patrons en toute puissance.
  2. Le fusil (1999) : L’album débute le au son des trompettes nationalistes. Confronté à la maladie de sa mère et les dettes qu’elle occasionne, Louis Ferchot se voit alors proposer de passer en Autriche pour y amener des pamphlets anarchistes et révolutionnaires, contre une coquette somme d’argent. Animé par un idéal révolutionnaire, Louis Ferchot qui pensait cette mission facile fait alors face à la manipulation et aux obstacles qui se multiplient. C’est alors en effet l’occasion pour Frank Giroud de confronter son personnage aux charmes d’une femme et les doutes d’un officier, mais aussi de le plonger dans une affaire d’espionnage dont ses réflexions sur la société ne sortiront pas totalement indemne.
  3. La caserne (2000) : En , c’est l’heure du service militaire pour le jeune Louis Ferchot. En plein cœur d’une crise marocaine, Louis découvre alors le monde de la caserne, entre camaraderie, découverte des armes et manipulation de quelques-uns. Chargé d’espionner un de ses compagnons pour des soupçons de trahison car il est Polonais, le jeune homme réalise qu’il s’agit du frère de la première femme qu’il pourrait aimer. Cette situation complique la mission de Louis, qui est alors confronté à un véritable cas de conscience, face à un contexte tendu puisque des mouvements de troupes françaises sont signalées à l’état major allemand. Face à la pression de la hiérarchie, on assiste ici à la première révolte de Louis Ferchot, prémices d’un caractère rebelles qui lui vaudront une mutation en Afrique.
  4. Le chasseur (2001) : L’histoire se dĂ©roule Ă  Fort-Baudin, un poste militaire français situĂ© entre Fouta-Toro et le pays de Bambara. Louis Ferchot est soldat dans les colonies d’Afrique Noire. Des tensions apparaissent  chez les colons, qui rejettent la prĂ©sence militaire française. Louis Ferchot s’éprend de la femme du capitaine Maury, qui les surprend en pleine Ă©bats. Le hĂ©ros doit faire face Ă  un problème d’un nouveau genre.
  5. L’île rouge (2002) : En 1911, Ă  Paris, une querelle Ă©clate entre deux clients d’un bordel, Lucien et Raoul. La situation dĂ©gĂ©nère, et Lucien tue son adversaire d’une balle dans la tĂŞte. Deux ans plus tard, au palais du gouverneur gĂ©nĂ©ral, des notables dĂ©battent autour de l’envoi de soldats malgaches en Europe. En parallèle, des convoyeurs de fonds se font braquer par des escrocs qui se prĂ©tendent anarchistes. La bande Ă  Bonnot est accusĂ©e Ă  tort et doit faire face Ă  un procès. Au milieu de ces histoires croisĂ©es, Louis Ferchot est envoyĂ© Ă  Madagascar, « l’île rouge ». La situation politique lĂ -bas est sur le point de basculer…
  6. Trahisons (2003) : Le rĂ©cit dĂ©bute Ă  Madagascar durant l’étĂ© 1913. Louis Ferchot est chargĂ©, avec sa troupe, d’acheminer un convoi d’armes et de munitions Ă  Fort-Louvois. Les camions s’embourbent. Ainsi, Louis Ferchot, accompagnĂ© de son ennemi Sagnol, est envoyĂ© chercher de l’aide. AlertĂ©, les deux individus sentent qu’une embuscade se prĂ©pare. Ils retournent au convoi, mais arrivent trop tard, leurs compagnons sont blessĂ©s et leurs bien dĂ©robĂ©s. C’est contre cette bande d’indĂ©pendantiste que Louis Ferchot va lutter durant ce tome. Mais rapidement les choses se compliquent, il rĂ©alise que la femme dont il est Ă©pris appartient au mouvement terroriste…
  7. Le soldat inconnu (2005) : Paris, . Madame Ferchot s’inquiète. En effet, elle n'a pas de nouvelles de son fils depuis des mois. Les cortèges de morts, de blessés mais pas de trace de Louis. Elle va donc décider de partir à sa recherche et à celle de ces compagnons de guerre. Entre hospices militaire et hôpitaux, petit à petit l'espoir va renaître dans le cœur de Madame Ferchot. En parallèle, nous retrouvons un jeune s'appelant Louis Ferchot, à Lyon, en recherche d'emploi. Il aurait été démobilisé pour raisons psychologiques. Mais très vite, il se retrouve victime de maîtres-chanteurs. Ceux-ci sont convaincus qu'il n'est pas vraiment démobilisé, mais bien un déserteur avec de faux papiers.
  8. Le DĂ©serteur (2005) : , AmĂ©lie Ferchot est toujours en train de rechercher son fils Ă  travers la capitale. MalgrĂ© quelques maigres pistes, son enquĂŞte piĂ©tine. Toujours Ă  Lyon, Louis se retrouve face Ă  toujours plus de problèmes. Muni d'un certificat d'invaliditĂ© qui se rĂ©vèle ĂŞtre faux, au nom de Louis Ferchot, il lutte avec des ouvriers qui ne lui font aucun cadeau et des maĂ®tres-chanteurs qui profitent de sa dĂ©sertion pour lui prendre son argent. NĂ©anmoins, un doute plane sur la rĂ©elle identitĂ© du narrateur, qui, quoi qu'il en soit semble dans une situation bien compliquĂ©e et sans issue.

Bibliographie

Ouvrages

Gaumer Patrick, Dictionnaire mondial de la bande dessinée, Larousse, 2011.

Liens externes

Collectif « Louis la Guigne » sur bedetheque.com :  https://www.bedetheque.com/BD-Louis-la-Guigne-HS1-Passeport-35095.html

Collectif « Passeport » sur bedetheque.com : https://www.bedetheque.com/BD-Louis-la-Guigne-HS2-Portraits-21872.html

Collectif « Portraits » sur bedetheque.com : https://www.bedetheque.com/serie-5288-BD-Louis-la-Guigne.html

Collectif « Louis Ferchot » sur bedetheque.com : https://www.bedetheque.com/serie-2373-BD-Louis-Ferchot.html

Maison d’édition Glénat : « Louis la Guigne » sur glenat.com

Webzine « Franck Giroud par Loleck » sur du9.org/ : https://www.du9.org/entretien/frank-giroud-fait-des-histoires/

Didier Pasamonik « Les « secrets » de Frank Giroud » sur actuabd.com/ : https://www.actuabd.com/Les-Secrets-de-Frank-Giroud

Notes et références

  1. Patrick Gaumer, Dictionnaire mondial de la bande dessinée, Larousse,
  2. « Les « secrets » de Frank Giroud, par Didier Pasamonik », sur actuabd.com, Actua BD,
  3. « Franck Giroud par Loleck », sur du9.org, Webzine,
  4. Frank Giroud, Jean Paul Duthorey, Un Automne à Berlin, Glénat, , Apparition d'Hitler dans l'album.
  5. Frank Giroud, Jean Paul Dethoray, Le jour des faucons (tome 4), Glénat, , Apparition d'Hitler dans l'album.
  6. Frank Giroud, Jean Paul Duthorey, Louis la Guigne, tome 1, Glénat, Collection Vécu,
  7. Frank Giroud, Jean Paul Dethorey, Passeport, Glénat,
  8. Frank Giroud, Jean Paul Dethorey, Charleston (tome 6), Glénat, collection Vécu, , page 5
  9. Frank Giroud, Jean Paul Dethorey, Le jour des Faucons, Glénat, collection Vécu, , Dieter, qui avait aidé Louis lorsqu’il était question de mettre en échec le putsch d’Hitler.
  10. Olivier Maltret, « Roulez jeunesse », BoDoï, no 14,‎ , p. 12.
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