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Louis de Martini d'Orves

Louis de Martini d'Orves, co-seigneur d’Orves[1] (1674- à Toulon), est un officier de marine français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il joue un rôle important dans la lutte contre l'épidémie de peste qui sévit à Toulon en 1720-1721. Il sert dans la Marine royale et termine sa carrière avec le grade de lieutenant général des armées navales, le plus élevé à l'époque après celui de vice-amiral.

Louis de Martini d'Orves
Co-seigneur d’Orves
Naissance
DĂ©cès (Ă  ~77 ans)
Ă  Toulon
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Années de service 1689
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Commissaire général pour la santé pendant la Peste de Toulon (1720)
Commandant de la Marine Ă  Toulon

De gueules à la fasce d'or chargée de deux croissans de sable & accompagnée de trois roues d'argent crénelées 2 en chef & 1 pointe.

Biographie

Origines et famille

Il descend de la famille Martini, une famille de la noblesse provençale, établie à Toulon et originaire de la ville de Montpellier, dans la province de Languedoc. Elle a pour auteur Jean de Martini, conseiller du Roi, Maître des Comptes en la Chambre de Paris, et premier Médecin de Charles IX. Il est anobli par Lettres patentes du . La famille est maintenue plusieurs fois dans sa noblesse en 1676, 1697, 1700 et 1723.

Cette noblesse, ancienne, n'en est pas moins sujette à caution. Son grand-père Antoine Martini (v. 1590-1669), fils d'un bourgeois de Toulon, devient consul de la ville en 1654. Propriétaire d'une partie d'Orves, à l'ouest du port, il obtient en 1662 un brevet royal l'autorisant « à porter toute sorte d'armes et à chasser dans toute l'étendue de la province toute espèce de gibier non prohibé, lui et ses enfants, en considération de ses services[2]. » Très vite il prend le nom de « des Martins » puis celui de « d'Orves des Martins » puis enfin celui de « Martini d'Orves »[3]. Son père Vincent Martini d'Orves, est avocat. Il accole une particule à son nom et devient un « de Martini d'Orves ».

Sa mère, Marie-Anne de Signier est la fille de Jean-Baptiste-Henri de Signier (1648-1692), seigneur de Piosin et d'Évenos, visiteur général des gabelles, et de sa seconde femme Anne d'Arène de la Fourbine (v. 1660- morte après 1711). Sa mère apporte la terre d'Orves à la famille Martini. Le couple se marie par contrat passé devant Jean Marlely, notaire de Toulon, le . Il s'agit d'un mariage en secondes noces pour sa mère qui avait été précédemment mariée à Guillaume de Thomas, co-seigneur d'Evenos et d'Orves (1637-1715). François de Signier (1674-1751) dit le « bailli de Piosin » est son cousin (le fils aîné du frère de sa mère)[4].

Carrière dans la Marine royale

Le , Louis Martini d'Orves et son cousin germain le futur bailli de Piosin sont reçus gardes de la Marine le même jour, au département de Toulon.

D'Orves est fait enseigne de vaisseau le , puis lieutenant de vaisseau le . La noblesse accordée à son père sur de faux titres est désormais indiscutable quand, en 1714, après divers exploits sur mer, le roi Louis XIV l'accorde à Louis de Martini, « en tant que besoin est »[5].

Peste de Toulon (1720-1721)

Il est à Toulon pendant l'épidémie de peste qui ravage le sud de la France en 1720-1721. Le port a en effet besoin de ses notables : la ville manque de pain, de viande, d’argent, de secours matériels et spirituels. Le , la « quarantaine générale » est déclarée : il est décidé que les Toulonnais resteront désormais cloîtrés chez eux et qu’ils seront nourris à domicile par six cents « pourvoyeurs » (souvent des galériens) qui se rendront dans les huit quartiers et faubourgs.

Le , il est nommĂ© « commissaire gĂ©nĂ©ral pour la santĂ© […] pour servir conjointement avec Messieurs les consuls, avec permission de M. Duquesne-Mosnier ». Le , Martini d’Orves reçoit en rĂ©compense de ses efforts 600 livres de pension sur le TrĂ©sor royal, outre le grade de capitaine de compagnie franche. Le 23 dĂ©cembre, il reçoit la croix de chevalier de Saint-Louis en mĂŞme temps que le lieutenant de port Louis Beaussier.

Officier supérieur

Il reçoit un brevet de capitaine de vaisseau en 1727. Il est élevé au rang de chef d'escadre en 1745 puis à celui de lieutenant général des armées navales le .

Il s'intéresse par ailleurs à l'artillerie. En , il écrit au comte de Maurepas, ministre de la Marine : « L’art du bombardier embrasse entre autres connaissances pratiques celles de savoir faire la composition des fusées, de les charger, de les mettre dans les bombes, de les en tirer lorsqu’on veut les décharger, opération particulièrement délicate, ainsi que la composition de tous les artifices. »

Nommé commandant de la Marine à Toulon, il meurt dans cette ville le , à l'âge de 76 ans.

Notes et références

  1. Orves est une terre située à l’ouest de Toulon
  2. Archives communales de Toulon, Insinuations de Toulon, 22 mars 1662, folio 458
  3. Jean-Pierre Poussou (dir.), Les sociétés urbaines au XVIIe siècle : Angleterre, France, Espagne, Presses Paris Sorbonne, 2007, 352 pages, [lire en ligne], p. 118
  4. La Chenaye-Aubert 1778, p. 540
  5. Olivier Chaline, Le règne de Louis XIV, tome 2, Éditions Flammarion, collection « Champs Histoire », 2010, 528 pages, (ISBN 2081254301), [lire en ligne], p. 182

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • François-Alexandre de La Chenaye-Aubert, Dictionnaire de la noblesse, contenant les gĂ©nĂ©alogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'Ă©tat des grandes terres du royaume, chez la veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 540
  • Michel VergĂ©-Franceschi, « M. de Martini d'Orves (1674-1751) », Bulletin semestriel de la FĂ©dĂ©ration historique et archĂ©ologique du Comtat-Venaissin,‎ , p. 7-27
  • Michel VergĂ©-Franceschi, « Louis de Martini d'Orvès (1674-1751). Officier des vaisseaux du roi et commissaire gĂ©nĂ©ral pour la santĂ© lors de la peste de Toulon en 1721 », Bulletin de la sociĂ©tĂ© des amis du vieux Toulon et de sa rĂ©gion, no 114,‎ , p. 145-158
  • Michel VergĂ©-Franceschi, « 1720-1721 : la peste ravage Toulon. ConsĂ©quences dĂ©mographiques et Ă©conomiques », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, no 114,‎ , p. 57-71 (lire en ligne)
  • Michel VergĂ©-Franceschi, Les Officiers gĂ©nĂ©raux de la Marine royale (1715-1774), thèse de Doctorat d'Etat-ès-Lettres, Paris, Librairie de l'Inde Ă©d., 1990, 7 vol., 3547 p., p. 617-701 (Martini d'Orves et Thomas, dont Thomas d'Orves).

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