Louis de Lagarde
Louis de Lagarde (Louis Étienne Anne Petitjean de Lagarde) est né le à Paray-le-Monial et mort le à Meudon[1]) est un abbé français, membre de la Société de Marie (Marianistes). Directeur du collège Stanislas à partir de , il en est considéré comme le second fondateur[2]. Il se rendit célèbre pour sa piété peu commune à l'époque[3]. Il était féru de sciences et d'histoire et fit adopter par le collège sa devise Français sans peur, chrétien sans reproche[4], devise inspirée par celle du chevalier Bayard qu'il admirait beaucoup. Il dirigea le collège Stanislas de 1872 à 1884[5].
Directeur du collège Stanislas | |
---|---|
- | |
Florian Prudham (d) |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 51 ans) Meudon |
Nom de naissance |
Louis Étienne Anne Petitjean de Lagarde |
Nationalité | |
Activités |
Religieux catholique, pédagogue |
Son rĂ´le de directeur d'Ă©cole
Un historien local
Louis Étienne de Lagarde, de son nom d'état civil, est à l'origine de la première monographie sur l'histoire de Stanislas. Dans cette monographie il mêle volontiers anecdotes et récit historique. Ainsi il relate que le fondateur du collège Stanislas, l'abbé Liautard (1772 — 1844), fut un enfant capricieux et gâté dans sa jeunesse[6]. Le livre publié avait pour titre Le Collège Stanislas : notice historique[6]. La monographie fut publiée en 1870 du temps où il était encore novice chez les Maristes.
L'enseignement au collège Stanislas à la fin du XIXe siècle
Le collège Stanislas à la fin du XIXe siècle est un haut lieu de la bourgeoisie catholique, par opposition à Louis-le-Grand qui est le siège de la bourgeoisie libre-pensante. L'abbé Louis de Lagarde l'envisage comme un pont entre l'Église et l’Université[5]. En ce sens il lutte contre les lois de Jules Ferry en 1883 qui tentent d'étatiser et de laïciser l'enseignement[5].
La spiritualité marianiste
L'empreinte des Marianistes
En 1855, la Société de Marie, une congrégation religieuse fondée en 1817 par le bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade, prit en charge la direction du Collège Stanislas de Paris, le directeur étant l'abbé Jean-Philippe-Auguste Lalanne (1795-1879). Les Marianistes conserveront cette responsabilité jusqu'en 1904, date de la création de la société anonyme de Stanislas. Les Marianistes ont des méthodes d'éducation proches des Frères des écoles chrétiennes et fourniront les jalons intellectuels de la première démocratie-chrétienne française[7] fondée par Marc Sangnier[5]. L'époque marianiste de Stanislas, comme celle qui l'a précédée, est marquée par l'instabilité en raison des rapports politiques et juridiques tumultueux entre le gouvernement français et le diocèse de Paris[6].
Les armoiries de Stanislas
L'abbé Louis Lagarde conçut le blason du collège Stanislas de Paris[8]. Il décida cela dès son arrivée au poste de directeur en 1871[9]. La devise du père Lagarde est directement inspirée de celle du chevalier Bayard : Français sans peur, chrétien sans reproche. Il explique que sa devise est pédagogique, et vise à l'instruction morale et éthique des jeunes gens[9].
Le blasonnement est le suivant : « Blason circulaire en Sautoirs en croix d'or écartelé de gueule et d'Azure. Livre d'or à la plume d'argent assorti de chevalier d'argent ».
Plus précisément l’abbé de Lagarde a indiqué à propos du blason du collège : « Le blason rappelle le nom du collège et indique son double caractère religieux et universitaire. Il emprunte quelque chose aux armes de Stanislas Leczinski, parrain de celui qui a donné son nom au collège. Il présente le livre, symbole de l’étude, et la palme offerte par l'Université au plus méritant dans les luttes annuelles de la Sorbonne. Il est écartelé d’une croix que Dieu vous montre, jeunes gens, comme autrefois à Constantin le Grand, en vous répétant cette parole mystérieuse mais éternellement vraie : In hoc signo vinces ; c’est l’étendard qui vous conduira à la victoire. Enfin ce blason est surmonté du chiffre de la Dame, bonne et puissante entre toutes, dont nous portons le nom, sinon les couleurs, et à qui nous avons confié ce qui nous est le plus cher au monde : le salut de vos âmes. »[10] Le « quelque chose » est le cavalier, armes de la Lituanie (alors unie à la Pologne) sur laquelle régna Stanislas Leczinski. Le prince Louis-Stanislas-Xavier futur Louis XVIII eut pour parrain son grand-père maternel Stanislas Leczinski.
La naissance des conférences de Stanislas
Il est de coutume que la pastorale de Stanislas organise des conférences. La première conférence fut donnée le 23 mars 1883 par saint Jean Bosco[5]. Les conférences, qui se présentent comme une occasion d'ouvrir l'horizon aux élèves, sont en outre de vastes exercices de rhétorique, matière dont Frédéric Ozanam fut maître en 1840 et qu'il enseigna[5] - [11].
Ouvrages
- Abbé Louis de Lagarde, Le Collège Stanislas : notice historique, 1804-1870, Paris, Collège Stanislas, 1870, 1300 p.[6]
Notes et références
- Base LĂ©onore
- Alain Raab et Anne Mézin, L’Épopée de Stan, 1804-2004, Paris, Association Liautard, 2004, p. 15, 32-35.
- Maurice d'Hulst (1841-1896), Allocution prononcée au service célébré le 13 novembre 1884 dans l'église de Notre-Dame-des-Champs pour M. l'abbé de Lagarde, directeur du Collège Stanislas / par Mgr d'Hulst,..., (lire en ligne)
- « Paris Promeneurs - Le collège Stanislas », sur www.paris-promeneurs.com (consulté le )
- « L'épopée de Stan 1804/2004 - Livre du bicentenaire », sur calameo.com (consulté le )
- Collège Stanislas (Paris) Auteur du texte, Le Collège Stanislas : notice historique, 1804-1870, (lire en ligne)
- Encyclopædia Universalis, « DÉMOCRATIE CHRÉTIENNE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- Abbé de Auteur du texte Lagarde, Blason et devise du collège Stanislas. [Signé Prudham. Extrait d'un discours prononcé par l'abbé de Lagarde.], (lire en ligne)
- Abbé de Auteur du texte Lagarde, Blason et devise du collège Stanislas. [Signé Prudham. Extrait d'un discours prononcé par l'abbé de Lagarde.], (lire en ligne)
- Abbé de Lagarde, Blason et devise du collège Stanislas. [Signé Prudham. Extrait d'un discours prononcé par l'abbé de Lagarde.], (lire en ligne), p. 2-3
- Encyclopædia Universalis, « FRÉDÉRIC OZANAM », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )