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Louis Wolowski

Ludwik Franciszek MichaƂ Reymond WoƂowski (en français : Louis François Michel Raymond Wolowski), nĂ© le Ă  Varsovie et mort le Ă  Gisors (Eure), est un juriste, Ă©conomiste et homme politique polonais naturalisĂ© français.

Biographie

Origines familiales

Louis WoƂowski, fils de Franciszek WoƂowski, est descendant d'une grande famille de Juifs frankistes, convertis vers 1760 au catholicisme.

La famille WoƂowski est issue d'Elisha Szor, descendant de Nephtali Szor, rabbin de Lublin. Elisha Szor est un disciple de Jacob Frank et ses enfants se convertissent au christianisme en 1759, en adoptant alors leur nom polonais[1]. Le petit-fils d'Elisha, Salomon Szor devenu Franciszek Ɓukasz WoƂowski, est secrĂ©taire du roi de Pologne Stanislas Auguste et anobli en 1791. L'arriĂšre-petit-fils d'Elisha, Franciszek WoƂowski (1786-1844) est une personnalitĂ© du Royaume de Pologne. Il est avocat Ă  la Cour suprĂȘme et dĂ©putĂ© Ă  la DiĂšte en 1818, puis de 1825 Ă  1831 (il dirige alors la commission de lĂ©gislation). Il est anobli en 1823. Lors de l'insurrection polonaise de 1830-1831 contre le tsar, Franciszek WoƂowski est un des membres du gouvernement provisoire.

Jeunesse

De 1823 Ă  1827, Louis fait ses Ă©tudes secondaires Ă  Paris, au lycĂ©e Henri-IV[2], obtenant un prix au Concours gĂ©nĂ©ral. Il poursuit ensuite des Ă©tudes supĂ©rieures en Allemagne, obtenant un doctorat en droit Ă  l'universitĂ© de Heidelberg et un doctorat en Ă©conomie politique Ă  l'universitĂ© de TĂŒbingen[3].

Pendant l'insurrection polonaise de 1830, Louis WoƂowski est capitaine d’état-major de l’armĂ©e polonaise insurgĂ©e, puis est nommĂ© premier secrĂ©taire de la lĂ©gation polonaise Ă  Paris.

AprĂšs la dĂ©faite de l'insurrection en , les WoƂowski sont obligĂ©s Ă  s'exiler et se rĂ©fugient Ă  Paris.

Le , Louis épouse Laure Guérin (1814-1899) dont il a trois enfants. Il se fait naturaliser en 1834[4].

Le juriste et l'Ă©conomiste

Il s’inscrit Ă  l’ordre des avocats de la cour d’appel de Paris, mais n’est pas attirĂ© par cette activitĂ© qu’il pratique peu. À la suite d'une mauvaise expĂ©rience (croyant Ă  l’innocence de jeunes gens accusĂ©s de viol, il obtient leur acquittement avant d’apprendre qu’ils Ă©taient rĂ©ellement coupables), il donne sa dĂ©mission en 1853.

Il se consacre trĂšs tĂŽt Ă  des recherches dans les domaines du droit et de l’économie. En 1834, il fonde la Revue de lĂ©gislation et de jurisprudence ; ses recherches lui assurent une certaine rĂ©putation et, en 1839, il obtient que soit crĂ©Ă©e pour lui une chaire de « lĂ©gislation industrielle » au Conservatoire national des arts et mĂ©tiers. Il est nommĂ© en 1864 Ă  la chaire d’économie politique.

Le , il fonde avec Xavier Branicki la Banque fonciĂšre de Paris, premiĂšre sociĂ©tĂ© de crĂ©dit foncier en France qui devient le 10 dĂ©cembre 1852 le CrĂ©dit foncier de France. Branicki devient un des principaux actionnaires et WoƂowski en est le directeur gĂ©nĂ©ral jusqu’en .

En 1855, il est Ă©lu membre de l'Institut (AcadĂ©mie des sciences morales et politiques, section d’économie politique, statistiques et finances) au fauteuil d'Adolphe Blanqui.

Membre actif de l'Association pour le Libre-échange/Free trade association (1846), il est partisan du bimétallisme en matiÚre monétaire et du libre-échange en matiÚre économique.

L'homme politique

La Seconde RĂ©publique

Il soutient la monarchie de Juillet, mais se montre toujours trÚs indépendant dans ses prises de positions et se rallie sans difficulté à la DeuxiÚme République.

En avril 1848, il est Ă©lu dĂ©putĂ© de la Seine Ă  l’AssemblĂ©e constituante et est rĂ©Ă©lu Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative en 1849[5]. Il tente notamment d’agir en faveur la Pologne, vote pour l’expĂ©dition de Rome et la loi Falloux. Il vote aussi l’interdiction du territoire Ă  la famille d’OrlĂ©ans.

La TroisiĂšme RĂ©publique

RetirĂ© de la vie politique Ă  la suite du coup d’État de Louis-NapolĂ©on Bonaparte, il y revient avec l'appui de l'Union parisienne de la presse lors des Ă©lections complĂ©mentaires de (donc aprĂšs la crise de la Commune). À nouveau Ă©lu dans la Seine, il siĂšge au centre-gauche. Durant son mandat, qui prend fin le , il contribue Ă  la mise en place de la IIIe RĂ©publique en votant contre la restauration monarchique. Il joue Ă©galement un rĂŽle important dans les discussions financiĂšres.

Tout en Ă©tant libĂ©ral, WoƂowski pense que l’État doit jouer un rĂŽle de protection de la population : il contribue ainsi Ă  l’adoption de la loi du , qui limite le travail des femmes et des enfants et crĂ©e des inspecteurs du travail.

Son poids et ses capacitĂ©s lui valent d’ĂȘtre Ă©lu sĂ©nateur inamovible le , mais son Ă©tat de santĂ© l'empĂȘche de siĂ©ger.

WoƂowski a eu un fils, Charles, et deux filles, Élisabeth et Françoise (dite Fanny). Cette derniĂšre est l'Ă©pouse de Louis Passy, chez qui Louis WoƂowski meurt en 1876

Il est inhumé au cimetiÚre du PÚre-Lachaise (26e division)[6].

DĂ©corations

Il a reçu de trĂšs nombreuses dĂ©corations (France, Pologne, Italie, Portugal, BrĂ©sil
).

ƒuvres

  • De l'organisation du crĂ©dit foncier, 1848
  • Études d’économie politique et de statistique, 1848 Disponible sur Gallica
  • Introduction de l’économie politique en Italie, 1858
  • La Question des banques, 1864
  • Les Finances de la Russie, 1864
  • Notions gĂ©nĂ©rales d’économie politique, 1866
  • La Banque d’Angleterre et la banque d’Écosse, 1867
  • La LibertĂ© commerciale et le rĂ©sultat du traitĂ© de commerce de 1860, 1869
  • Le Travail des enfants dans les manufactures, 1868
  • Le Change et la circulation, 1869
  • La Question monĂ©taire, 2e Ă©dition, 1869
Traductions, Ă©ditions
  • G. Roscher, Les principes d’économie politique, trad. de L. Wolowski, 1856
  • Nicolas Oresme, TraictiĂ© de la premiĂšre invention des monnoies et Nicolas Copernic, TraitĂ© de la monnoie, Ă©d. L. Wolowski, 1864

Bibliographie

  • "Biographie" de Louis Wolowski rĂ©digĂ©e par Patrice MARKIEWICZ, in: "Dictionnaire biographique des professeurs du Conservatoire national des arts et mĂ©tiers 1794-1955", L-Z, sous la direction de Claudine Fontanon et AndrĂ© Grelon, Service de l'Ă©ducation, INRP et CNAM, 1994, pp. 677–687.
  • Article de Patrice MARKIEWICZ sur "Les liens de Ludwik Wolowski avec Lublin et Paris au milieu du XIXĂšme siĂšcle", in: "Lublin - Paris - Lublin - 700 ans d'itinĂ©raires croisĂ©s d'artistes et d'intellectuels polonais et français. Echanges et dialogues entre deux villes au cƓur de l'Europe". Sous la direction de Leszek Kanczugowski. Association Lubliniana & Wydawnictwo KUL, Lublin, 2017, pp. 142–155.
  • La famille Wolowski sur le site Jewish Virtual Library
  • « Wolowski (Louis-François-Michel-Raymond) Â», dans Pierre Larousse, Dictionnaire encyclopĂ©dique du XIXe siĂšcle, tome 24, p. 1370 [publiĂ© dĂ©but 1876 ; le dĂ©cĂšs est indiquĂ© dans un volume de supplĂ©ment]
  • « Biographie Â» sur le site de l'AssemblĂ©e nationale (extraite de Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 Ă  1889)
  • « Biographie Â» sur le site du SĂ©nat, identique mais avec un aperçu dĂ©taillĂ© sur son activitĂ© comme sĂ©nateur
Livres

Notes et références

  1. Cf. site Jewish Virtual Library. Ce site donne à François Wolowski la date de naissance de 1776 et non 1786.
  2. Lycée Henri-IV : selon la page polonaise.
  3. Doctorats : cf. notice Assemblée nationale.
  4. 1834 et non 1836 : cf. notice de l'Assemblée nationale.
  5. Jusqu'au 2 décembre 1851. Cf. notice Assemblée nationale.
  6. Paul Bauer, Deux siĂšcles d'histoire au PĂšre Lachaise, MĂ©moire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 787
  7. « Cote LH/2762/26 », base Léonore, ministÚre français de la Culture

Liens externes

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