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Louis Tocqué

Louis Tocqué, né le à Paris où il est mort le , est un portraitiste français.

Louis Tocqué
Portrait de Louis Tocqué par Nattier (1739)
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Mécène
Distinction
Ĺ’uvres principales
Portrait de Marie Leczinska

Biographie

Son père, peintre de portraits médiocre, destinait Tocqué à la même carrière que lui. Resté orphelin à l’âge de 10 ans, le jeune Louis fut recueilli par Nattier, qui lui fit faire des copies de portraits que l’on doit aux plus grands maîtres en ce genre.

Tocqué acquit ainsi une manière belle, large, et parvint à donner à ses copies la même perfection que les originaux. Adonné aux plaisirs, il se défit de ses copies pour s’y livrer plus facilement, et négligea pendant quelque temps ses études. Mais la réflexion l’ayant éclairé, il reprit ses travaux avec plus d’assiduité que jamais, et fit servir le produit de son travail à soutenir deux sœurs et un frère que son père, en mourant, avait laissés comme lui sans fortune.

TocquĂ©, qui avait Ă©galement Ă©tudiĂ© chez Nicolas Bertin, artiste vantĂ© en son temps, se fixa, comme son beau-père, au genre du portrait, tout en se gardant des fantaisies et de l’emphase de celui-ci, connu pour mĂ©langer rĂ©alisme et fantaisies en insĂ©rant des personnages mythologiques dans ses Ĺ“uvres, sauf qu’en 1742, il exposa une Mme Fumeron en Muse, en 1753, une Mme Boudrey « en Muse qui dessine Â», et le chanteur JĂ©lyotte en Apollon au Salon de 1755. Son dessin, sa couleur et sa peinture a Ă©tĂ© donnĂ©e comme meilleure que celle de son maitre, car se tenant autrement proche de la vĂ©ritĂ© et de l’art.

Sa réputation s’étendit bientôt, il acquit de la vogue, et fut estimé des plus habiles artistes de son temps, notamment de Musse et de Boucher auxquels le liait la conformité de caractère et dégoût pour les plaisirs.

Ses ouvrages, quoiqu'ils se distinguent par une touche franche, spirituelle, et par une belle marche de lumière, se ressentent du goût de son temps ; ses poses ont quelque chose de prétentieux et d’affecté qui donne à ses personnages un air théâtral et tout à fait opposé au naturel.

Portrait en pied de Marie Leczinska, 1740. Ce tableau, copié plusieurs fois, est conservé en plusieurs exemplaires se trouvant au Musée du Louvre (département des Peintures), au Musée des châteaux de Versailles et des Trianons, à L'Assemblée nationale, et au musée chinois du musée national du château de Fontainebleau.

AgrĂ©Ă© Ă  l’AcadĂ©mie en 1731, sur prĂ©sentation de la Famille de Peirenc de Moras, il y fut reçu en mĂŞme temps que Boucher, au commencement de 1734, avec des portraits en trois-quarts de Louis Galloche et de Jean-Baptiste Lemoyne (aujourd'hui au Louvre). Il eut Ă  peindre, en 1739, le portrait du grand dauphin[1], l’an d’après celui de la reine Marie Leczinska (Paris, musĂ©e du Louvre). Le Portrait d’homme, inscrit au catalogue sous le n° 875, un second, numĂ©rotĂ© 876, sont expressifs, riches en couleur d’une ferme exĂ©cution, d’une belle matière, et le Portrait prĂ©sumĂ© de Mme de Grafigny a les mĂŞmes qualitĂ©s avec plus de dĂ©licatesse dans le ton et le modelĂ© du visage qui se voit de pleine face, encadrĂ© d’une mantille noire nouĂ©e sous le menton. Toutefois le portrait de Marie Leczinska est ici la pièce maĂ®tresse du peintre, la reine en pied et debout, le corps un peu tournĂ© Ă  gauche, la tĂŞte de face, la main droite dĂ©signant la couronne royale posĂ©e sur une console dorĂ©e ; la robe est de satin blanc fleuri de pavots rouges, de feuillages verts et d’or. « D’une coloration souple et puissante qui n’exclue ni la force, ni la douceur, a un air de majestĂ© aimable, d’autoritĂ© souriante qui fait de cette peinture, du plus incontestable mĂ©rite. Â»

Peintre de la haute bourgeoisie parisienne, TocquĂ© prĂ©sente au Salon de 1743 parmi d'autres portraits, deux portraits de la mĂŞme famille : Pierre Simon Mirey (1702-1764), secrĂ©taire du Roi, conservateur des hypothèques, en chasseur tenant un fusil et son beau-frère, Pierre Poan (1689-1765), conservateur des hypothèques en 1750, secrĂ©taire du roi en 1751, appuyĂ© sur le dos d'un fauteuil, (Chaalis, musĂ©e Jacquemart AndrĂ©). En 1744, il peint le portrait de la femme de ce dernier Marie-Louise Poan, nĂ©e Mirey, et de leur fille.

TocquĂ© est Ă  Versailles avec des portraits du marquis de Matignon, de Gresset en habit rouge, de Tournehem, du marquis de Marigny, l’un des plus beaux du groupe, des portraits en pied de Marie-ThĂ©rèse, infante d’Espagne, très pompeux, de l’impĂ©ratrice Élisabeth de Russie, celui-lĂ  non terminĂ©. Il est aussi en bonne posture Ă  Dijon, Ă  OrlĂ©ans, Ă  Nancy, et, avec le portrait de M. de Saint-Florentin, au musĂ©e de Marseille. De 1737 Ă  1759, TocquĂ© exposa Ă  presque tous les Salons sans voir son succès flĂ©chir. « M. TocquĂ©, dont les portraits ont une si grande rĂ©putation Â», Ă©crit Grimm en 1753.

En 1757, la tsarine Elisabeth le fit venir à Saint-Pétersbourg pour avoir son portrait de sa main et lui faire faire quelques portraits, dont il fut généreusement payé. À son retour à Paris, il visita plusieurs des cours du Nord, laissant de ses ouvrages partout, et il fut reçu membre de toutes les Académies d’Europe. Passant par Copenhague où il passe sept mois, il peint les portraits en pied du roi, de la reine, des princes, des princesses de la famille royale. En , Wille note son retour dans son Journal (-) : « Le 10, me vient voir M. Tocqué pour la première fois depuis son retour de Saint-Pétersbourg et de Danemarck, où il avait été appelé pour peindre les souverains de ces pays. Il en est fort content, étant revenu chargé de richesses, de présents et d’honneur ». Dix ans plus tard, Tocqué entreprit un nouveau voyage à Copenhague, qu’il accomplit comme le premier avec toutes sortes d’agréments.

Il avait épousé en 1747 Marie Pauline Catherine Nattier (1725-1775), fille aînée de Jean Marc Nattier (1685-1766), son maître, et de Marie Madeleine de la Roche. Lorsqu’il eut terminé ses voyages, il abandonna entièrement la peinture pour jouir tranquillement de la fortune que lui avaient procuré ses ouvrages.

Ĺ’uvres

Galerie de portraits

Dessins

  • Portrait d'un peintre, vu Ă  mi-corps, pierre noire et craie sur papier gris, H. 0,238 ; L. 0,181 m[2]. Paris, Beaux-Arts de Paris[3]. AttribuĂ© Ă  Louis TocquĂ© par le comte Arnauld Doria dont l'hypothèse le rapproche stylistiquement du Portrait du Dauphin, fils de Louis XV, prĂ©paratoire au tableau rĂ©alisĂ© en 1739. MĂŞme trait vigoureux cernant le contour des mains aux formes anguleuses, manière identique d'esquisser les yeux et la bouche par quelques petits traits.

Notes et références

  1. Aujourd'hui conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg
  2. « Portrait d'un peintre, vu à mi-corps, attribué à Louis Tocqué, sur Cat'zArts »
  3. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 100-102, Cat. 33

Annexes

Bibliographie

  • Olivier Merson, La Peinture française au XVIIe et au XVIIIe siècle, Paris, Alcide Picard et Kahn, 1900, p. 226-8.
  • Michaud et Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, t. 84, Paris, Michaud frères, 1857, p. 183.
  • RaphaĂ«l Pinset et Jules d’Auriac, Histoire du portrait en France, Paris, Au Siège de la SociĂ©tĂ©, 1884, p. 158.

Liens externes

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