Louis Adolphe Beugniet
Louis Adolphe Beugniet, né le 16 décembre 1820 à Versailles[1] et mort le à Paris (9e)[2], est un marchand d'art parisien du XIXe siècle.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 72 ans) Paris |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
En 1842[3] Adolphe Beugniet, avec l'aide de sa femme Félicité Quezé, ouvre au 10[4] rue Laffitte à Paris une galerie d'art (au rez-de-chaussée) et un magasin d'encadrements et de restauration (à l'étage). Avec le succès, en 1848, il déplacera la galerie au numéro 18.
Dur en affaires, il affirme dans une lettre à Nadar qu'un artiste ne donne le meilleur de lui-même que lorsqu'il est pauvre, qu'il se débat dans les difficultés, et que son œuvre perd de sa qualité, de sa spontanéité, de sa vigueur, dans la réussite. Sa galerie deviendra vite célèbre. Il y expose des artistes dont la réputation était déjà établie : Eugène Delacroix, qu'il représentait, Joseph Meissonnier, Jean-François Millet, Henri-Joseph Harpignies, Honoré Daumier, Charles-Joshua Chaplin, Jongkind[5], Edgar Degas (vers 1880), Pierre-Édouard Frère, Félix Ziem et beaucoup d'autres moins connus, avec qui il entretint une abondante correspondance. Beaucoup de peintures et dessins que l'on retrouve dans les ventes portent ainsi sa griffe, l'estampille de sa galerie ou quelque dédicace adressée par un artiste. Il avait même pris l’habitude de remettre des palettes d’ateliers ou des boîtes de couleurs aux peintres, car au 19e siècle, il n'était pas rare qu’un peintre offre sa palette historiée d’un motif qui le représente bien. C’est ainsi qu’il se constitua une collection remarquable de palettes signées.
Il fut l'ami intime d'Honoré Daumier, à qui il achètera nombre de dessins, tout particulièrement entre 1865 et 1867[6]. Daumier lui dédicacera l'un de ses tableaux en remerciement. Beugniet n'hésitera pas néanmoins à l'abandonner quand celui-ci, âgé et devenu aveugle, se retrouva dans des conditions matérielles difficiles.
Adolphe Beugniet, avec les années, influença fortement le goût de ses clients et les amena souvent à former des collections. Il s'est tôt spécialisé dans les peintures de paysage, bien qu'il eût peu de sympathie pour les réalistes. Il fut, avec Durand-Ruel, dont une des galeries se situait à côté de la sienne, et Georges Petit, l'un des principaux promoteurs de l'art moderne, notamment de quelques peintres impressionnistes.
En 1889, il remit sa galerie, située non loin de l'Hôtel Byron (n° 20-22), aujourd'hui détruit, à son fils Georges-Albert-Félix qui s'associera plus tard avec Jacques Paul Bonjean. Il présentera surtout des artistes comme Madeleine Lemaire, Degas et Pissarro.
Liens externes
- (en) Marci Regan, Paul Duran-Ruel and the market for early modernism, thèse à la Louisiana State University, (lire en ligne [PDF])
- « Adolphe Beugniet » [archive du ]
Notes et références
- Son acte de naissance (n°742) dans le registre des naissances de Versailles pour l'année 1820.
- Son acte de décès (n°1041) dans les registres de décès du 9e arrondissement de Paris pour l'année 1893.
- (en) Marci Regan, Paul Durand-Ruel and the Market for Early Modernism, Louisiana State University, , p. 23
- Au début, le magasin d'encadrements et la galerie d'art se trouvaient au numéro 10. Avec le succès, il ouvre une galerie au numéro 18, l'atelier d'encadrements restant au numéro 10.
- Victorine Hefting, Johan Barthold Jongkind, Arts et métiers graphiques, , p. 329
- Bruce Laughton, Honoré Daumier, New Haven and London, Yale University Press, , p. 128