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Lou Novy para

Lou Novy Para (en français, Le fiancé apprêté, Lou nòvi para selon la norme mistralienne, Lo nòvi parat selon la norme classique) est une pièce de théâtre provençale en langue d'oc (en provençal rhodanien) en vers composée de trois actes par Jean-Baptiste Coye.

Son édition de 1743 présente avec ses seules initiales l'auteur ainsi qu'une prétendue impression chez un éditeur polonais d'une Cracovie au nom provençalisé en Cracouvio.

Lafont et Anatole soulignent l'immense succès de la pièce dont il s'étonnent jugeant sévèrement de « fade et molle à [leur] goût »[1] !

Langue

Dans son introduction, l'auteur revendique la langue et justifie ses choix graphiques (tels que le graphème « ou » pour noter le son atone neutralisé correspondant aux terminaisons féminines ou aux désinences du premier groupe au présent de l'indicatif à la troisième personne du singulier -équivalent du « e » en français dans « une chambre » ou « [elle] parle »-) et linguistiques (le provençal rhodanien qui s'oppose au « Maritime », en particulier celui d'Aix, alors capitale politique et intellectuelle, faisant office de norme). La métrique interrompt le compte de pieds au dernier accent tonique du vers ignorant ce qui suit. La pièce est censée se passée dans un milieu aristocratique, le niveau de langage est élevé et les personnages s'interpellent en employant les termes francisés « perou » et « frerou » au lieu du provençal "« paire » et « fraire » couramment usités pour « père » ou « frère ».

Synopsis

Arles

À Arles, M. Griffou a arrangé et doté le mariage de sa fille âgée de 15 ans Nouradou avec Casteouroux, un gentilhomme bien plus âgée. Sortie du couvent, elle est amoureuse de Tourvillou, de haute naissance lui aussi, hébergé sous le toit de Griffou et ce dernier correspond à son amour. Casteouroux soudoie Nerinou qui fait mine d'être la confidente de Nouradou et qui, au courant de ses inclinaisons amoureuses, tente, en vain de la faire revenir vers Casteouroux et en informe Griffou qui menace Nouradou des pires conséquences, lui refusant même le retour au couvent qu'elle demande en dernier recours. Il essaie de dissiper les crainte de Casteouroux et certifie que ce mariage ce fera. Nouradou, face au départ de Tourvillou, pense qu'elle lui est désormais indifférente. Elle se confie à Alphousinou, femme de chambre et amie, qui lui dit qu'il n'en est rien et l' encourage cette dernière à fuir avec Tourvillou, qui apparaît et lui confirme son amour. Après leur départ, Alphousinou fait mine de s'être faite bernée. Griffou informe, avec une confusion initiale extrême, Casteouroux qui est furieux et s'emporte contre lui. Dans la discussion Nouradou est découverte comme entremetteuse et expulsée par les deux hommes, entre qui le torchon brûle finalement à la suite de leur dispute. Griffou lui exige de partir et de restituer le plus promptement la dot sous peine de poursuites judiciaires. Griffou appelle M. Dodu, versé voisin et ami en droit et lui fait part de l'âpreté avec laquelle il veut faire s'abattre tout le poids de la justice sur les amoureux. Ce dernier tente de l'en dissuader et d'attendre, dans son propre intérêt, de se calmer. M. Pistachou, beau frère de Griffou et oncle de Nouradou part sur indication de Nerinou à la recherche des deux amant en direction du port. Ils les retrouve, Nouradou inanimée car leur embarcation a fait naufrage. Il la fait porter chez lui accompagnée de Tourvillou et elle reprend finalement conscience. Sage, il prend parti pour sa nièce, rappelle que Tourvillou est très bien né et recommande à Griffou de les laisser ce marier. Ce dernier, face aux explications de Nouradou qui lui rappelle la violence de ses propos face à ses larmes et son refus de la renvoyer au couvent ainsi que face aux excuses de Tourvillou (qui, contrairement à Casteouroux est indifférent à la dot) qui lui demande de pardonner à sa fille en prenant toute la faute sur lui consent au mariage.

Résumé

Acte I

  • Scène 1 : Nouradou se lamente auprès de Nerinou qui vient de lui apprendre que son père a choisi pour elle Casteouroux ("Et qu'abusan dei drĂ© dou poudĂ© partenel, M'abandoune eis hourrour d'un tourmen eternel", "Sabes per Casteouroux quintou es ma repugnaçou, Soun age, soun humour, sey regard tout m'ouffençou."). Nerinou sonde ses sentiments et lui fait remarquer que Casteouroux ne lui faisait pas tant mauvais effet au dĂ©but '"SouvĂ©n de vosteis yeux de regard amouroux, Escapa per hazard & meme maugra vous, M'an dit que Casteouroux qu'escaufou vostou bilou, TeniĂ© tout soun malhur dei charme de Tourvillou,") mais c'est l'amour de Tourvillou qui l'en Ă©carte. Elle essaie en vain de lui rappeler qu'il l'aurait trahi, Nouradou abhorre dĂ©finitivement Casteouroux et prĂ©fère la jeunesse ("Nerinou : E que trouba de may dedin moussu Tourvillou. Nouradou : Quinge an de mens.") de Tourvillou qui ne quitte pas son esprit.
  • Scène 2 : ArrivĂ©e de Casteouroux qui dĂ©clare sa flamme en demandant Ă  Nouradou si elle partage ses sentiments ("Pode ty me flatta qu'une flamou amourousou, Vous fay sensou regrĂ© deveny moun espousou"). Devant l'accueil froid qu'elle lui fait et l'ironie sur son âge (Lou plesy qu'ay senty dins aquĂ©s mariage, Esclattou et pou se veyre escri sur moun visage, Un home a quarante-an deou bĂ©n se desveloupa,"), il lui dĂ©clare malgrĂ© son amour se plier Ă  son choix si elle ne l'aime pas ("Lou tĂ®tre de Mary que flattou Casteouroux, Es un tĂ®tre Ă  fugy se lou tĂ©n pas de vous,"). Nouradou prĂ©texte son jeune âge pour esquiver la rĂ©ponse directe et laisse Ă  Nerinou le soin d’éclaircir Casteouroux après son dĂ©part ("Nerinou vous dira mey sentimen.").
  • Scène 3 : RestĂ© seul avec Nerinou, Casteuroux fait part de sa prĂ©occupation concernant les sentiments de Nouradou ("me semble qu'en secrĂ© countro yeou se deschĂ©inou ; Crese que moun abor ye fay penou & la gĂ©inou"). Elle tente de le rassurer en mettant la dĂ©saffection sur le compte de l'immaturitĂ© ("Qu'uno fillou Ă  quinge-an, es raramen instruitou", "En sourtĂ©n d'oĂ» CouvĂ©n pĂ´u n' estre que Nouviçou, Et d'aillur un AgnĂ©u la surpassou en maliçou,") et l'invite Ă  faire confiance Ă  ses intrigues ("Que resoun dounara que noun sache coumbatre ? Per poussa d'argumĂ©n ai de talĂ©n de quatre.", "RepoĂ»sas vous sur yeou.").
  • Scène 4 : Casteouroux, restĂ© seul, confesse que son intĂ©rĂŞt rĂ©el est la dot ("Ni beuta ni tendressou, N'excitoun pas din yeou tan de tour de souplessou. Se douge millou fran que coumpousoun sa dot [...]").
  • Scène 5 : Griffou rejoint Casteouroux et les deux Ă©changent des politesses extrĂŞmes sur la joie de devenir beau-père et gendre par amour de Nouradou ("Griffou : Din lou brulan desir d'un entretiĂ©n tan doux, Countave lei moumen qu'Ă©re priva de vous" - "Casteouroux : Et se sieou hrs d'eta de m'acquita ver vous, Pode oĂ»men proutesta sur la fĂ© de moun amou, Qu'un sourdide interĂ©s n'allumou pa ma flamou.") jusqu'Ă  ce que Griffou manifeste son inquiĂ©tude au sujet de la rĂ©ponse de sa fille aux dĂ©clarations d'amours de Casteouroux. Ce dernier rassurant reprend Ă  son compte les arguments de Nerinou mettant les rĂ©serves de la promise sur le compte de la jeunesse ("Tramblan de veyre en ellou un injuste courroux, Acusave lou sor de m'estre rigouroux : Mai d'abor ma rasoun oĂ» secour arribado, m'a di que fasieou tor Ă  l'eimablo Nouradou"). Approbateur mais contrariĂ© Griffou tente de le rassurer Ă  son tour invoquant son autoritĂ© de père pouvant contraindre sa fille pour son propre bonheur qu'elle ne peut apprĂ©cier eu Ă©gard de son jeune âge("Mai tout PĂ©rou jaloux d'oĂ» bounhur d'un enfan, D'unou indignou feblessou es toujour trioumphan,", "Ansin rassura vou redoublarai mou soĂĽin, Per reduir lou tou dedin soun juste poĂĽin, Ma fillou es for doucilou & sabe que revĂ©rou, Un ordre quan yĂ© ven, de la par de soun PĂ©rou."). Casteouroux fait mine de ne pas approuver la contrainte avant de s'en accommoder sous prĂ©texte de respect ("N'ajuste dounc plu Ă©en satisfa de mou sor, Se repliquave mai, creirieou vous faire tor.").
  • Scène 6 : C'est au tour de Pistachou, oncle de Nouradou, de s'entretenir avec Griffou alarmĂ© par la tristesse de sa nièce qu'il attribue au mariage avec Cateouroux ("Me semble que Nouradou autreifes tan badinou, Na plus aquelou humour, semblou toutou chagrinou. Legisse din soun Er emĂ© qu'auquou terrour, Que per soun pretendu n'a rĂ©n mens que d'amour."). Griffou se dĂ©fend d'abuser de son autoritĂ© et explique que cela est dĂ» Ă  l'attachement au couvent tandis que Pistachou pense qu'elle aime un autre, ce que Griffou exclu catĂ©goriquement ("Se poussou de souspir n'es que per lou CouvĂ©n, Ai fouda lei repli de soun cor inoucĂ©n,". L'oncle doute ("Dins nosto oupiniou, vous, vo yeou sian troupa") se propose d'enquĂŞter pour en avoir le cĹ“ur net ("Sensou ana plus avan, la fau prendre en secrĂ©, Et quan Ă´ura parla, n'Ă´uren gĂ©s de regrĂ©.").
  • Scène 7 : Griffou seul reconnait que Casteouroux n'est pas son Ă©gal et qu'il est âgĂ© mais que c'est le parti qui convient. Ses pensĂ©es son interrompues par l'arrivĂ©e de sa fille.
  • Scène 8 : Nerinou vient voir Griffou ("Vostou fillou Moussu voĂ» repassa la grillou, detestou ouvertamen soun pretendu mari") ; il s'ensuit une scène tragi-comique car Nerinou rechigne trahir le secret de Nouradou Ă  Griffou ("Mai ce vou lou disieou pourrieou dedin moun zĂ©lou, Eis yeux de qu'auqu'un mai pareisse criminellou") l'irrite chaque fois plus ; alors mĂŞme qu'il promet de le prendre bien et de ne rien rĂ©vĂ©ler il s'emporte ("Lou prendrai bĂ©n", ""Griffou : [...] que vos que fague ? Nerinou : Que jures avant tout de revela jamai Moun secrĂ©. Griffou : Jure [...]). Nerinou l'encourage Ă  respecter sa parole et Ă  se modĂ©rer ("Dins un cas coumou aquĂ©s fau teni bridou en man,") dans l'intĂ©rĂŞt de la cause de Casteouroux et finalement Griffou se range Ă  cet avis ("Fau l'avoĂĽa Nerinou as un rare talĂ©n. A suivre toun avis me veiras vigilĂ©n.")et projette de sermonner, mais très fermement, sa fille ("La vĂ´u Cathechisa : mai d'un ton absoulu.").
  • Scène 9 . Nerinou se lamente de voir par intĂ©rĂŞt trahir Nouradou ("Oubligeadou Ă  servi dins un triple interĂ©s, N'es en favour de dous qu'amene lou succĂ©s.").

Acte II

  • Scène 1 : Griffou seul se lamente sur son sort, l’éducation des enfants, leur bonheur, l’obĂ©issance et le rapport de gĂ©nĂ©ration ("Tristou counditioun qu'aguelo d'èstre PĂ©rou ! Controu d'Enfan qu'amen se fau metre en coulĂ©rou"). L'arrivĂ©e de Nouradou semble lui inspirer une envie d'indulgence ("Ciel ! qu'au vei pas din ellou unou vrayou inoucĂ©ntou!").
  • Scène 2 : Griffou demande sans dĂ©tour Ă  Nouradou si elle se soumet au projet de mariage ("VenĂ© ti marqua vostou soumissioun ? Vo persita toujou din la rebelliou ?") o lui reprochant son attitude rebelle selon lui et la menaçant des consĂ©quences ("Se noun veires ben lĂ©ou ce que farai de vous."). Cette dernière fait acte de soumission ("N'ignore pa lei drĂ© qu'aves su ma persounou' Ni lou vaste poudĂ© qu'un nom de Perou dounou ; Et quan n'en oĂ»ria mens Nouradou Ă  vostei pĂ©, Vous soumettriĂ©, moun PĂ©rou, un cor plen de respĂ©"), rappelle qu'elle a toujours Ă©tĂ© soumise et demande de la comprĂ©hension pour ses larmes et son jeune âge et le retour au couvent ("SouffrĂ© que l'ou CouvĂ©n, azile de mei plour, Me serve de retrĂ©ttou Ă  calma mei plour"). Griffou refuse catĂ©goriquement persistant dans la menace ("Sia librou de coĂ»si ma hĂ©nou ou moun amour, Mai se chousissĂ© mau redouta moun retour").
  • Scène 3 : Nouradou seule se lamente sur son sort : le mariage forcĂ© avec Casteouroux qu'elle abhorre, son amour pour un amant qu'elle croit loin se moquant d'elle dans les bras de sa rivale ("IndiferĂ©n per yeou fa crĂĽoĂ»ta fatalou, N'aspirou qu'oĂĽ bounhur de plaire Ă  ma Rivalou ;") et qu'elle ne peut oublier ni haĂŻr et la trahison de Nerinou qui ne lui laissa qu'Alphousinou comme amie et confidente ("Trahidou d'un aman sensou poude l'haĂŻ, Vendudou indignamen per la faussou Nerinou, N'ai plus din moun parti que ma chèrou Alphounsinou;".
  • Scène 4 : Nouradou fait part de son malheur Ă  Alphounsinou qui le connait par ailleurs et qui confirme que l'on ne peut aborder ce thème avec Griffou sans le faire sortir de ses gonds ("Vese eme un gran regre que sia persecutadou, Et belĂ©ou vous oĂ»rieu proucura de repau ; Ce moussu voste PĂ©rou Ă©rou pa tan brutau"). Elle ajoute qu'elle aussi aime un certain BĂ´uthezar mais qu'elle est abhorrĂ©e de son père qui a forcĂ© son fils Ă  partir Ă  s'embarquer comme matelot dans un vaisseau ("Chascun Ă  sei chagrin[...]"). Nouradou compatissante lui rĂ©torque qu'elle peut espĂ©rer ("SiĂ©s assuradou oĂ» men de sa perseverançou") son retour tandis qu'elle trahie n'a plus d'espoir, ce Ă  quoi Alphounsinou rĂ©torque que ses soupçons sont injustes ("Crese for qu'accusĂ©s d'hourriblou tahisoun, Un aman mespresa sensou ges de resoun"). Nouradou se sent agressĂ©e par le reproche ("Quan me deou counsoula n'a per yeou qu'Eigrour, Accabou tuyou me, de ta men murttrierou.") et Alphounsinou lui souligne qu'il partit car elle Ă©tait engagĂ©e ("Que pourriĂ© din lou foun vous trata de perfidou, Puisqu'emĂ© Casteouroux counsentias d'estre unidou.", mais justement elle l'accompagne pour venir la secourir et s'expliquer ("Alphousinou : Ho per ma fĂ© veiren leu s'avieou tor, VesĂ© l'eici soun fron marquou unou inquietudou, Qu'anounçou rĂ©n d'ingra.").
  • Scène 5 : Tourvillou se dĂ©clare toujours attachĂ© Ă  Nouradou, la culpabilisant mĂŞme faisant mine de se rĂ©signer Ă  ses vĹ“ux de mariage ("Infourtuna jouguĂ© d'ou sor que me trahi, Et triste adouratour de l'oubjĂ© que m'haĂŻ : Sieou fourça, quoiqu'insytriui qu'aquo vous desoubligeou, A vous felicita d'un bounhur que m'affligeou."). Cette dernière marque son Ă©tonnement ("Ai penou a renveni de moun estounamen ;") et souligne que ce mariage lui est imposĂ© ("D'un PĂ©rou rigouroux me fau suivre lou choix, Soun ordre es souverĂ©n n'escoutou pa ma voix."), retourne l'accusation ("Es que de mei malhur vous fuguĂ©s l'ouriginou", "Coumou lou Parpayoun courre de Bellou en Bellou, Dedeigna fiĂ©ramen unou Amantou fidellou ;") et l'interpelle : "Barbare, m'avĂ© pa prefera ma Rivalou ?". Pour le coup l’accusation semble juste car en apartĂ© Tourvillou ajoute "Per me justifia fau prendre au boun la Ballou." et justement retourne avec succès l'argument ("Tourvillou : Pode bĂ©n hardimen apppourta per deffençou, Que n'ai jamai douna de paraulo qu'a vous, Tandi qu'avĂ©s douna la vostrou a Casteouroux. Nouradou : Ah crĂĽĂ©l ! N' en couvĂ©ne anĂ©re un pau tro vite,|...] Vous ai perdu Tourvillon ; & se l'ousave dire... Alphousinou (imitan la voix de sa mestrissou) : Yeu lou dirai per vous....bĂ©n souvĂ©n n'en souspire."). Face aux dĂ©clarations renouvelĂ©es de Nouradou, Tourvillou rĂ©pond "SouffrĂ© dounc qu'un Aman toumbe Ă  vostei ginoun / Per oubteni de vous un trop juste perdoun." ; cette dernière consent ("Mei soupir, mei regar, mei doulour, & mei larmou / Vous announçoun que tro que moun cor desarma / N'a plus d'autre poude que d'absoudre, & d'ama."). Tourvilloun propose de fuguer ("Et quan nostei parĂ©n usoun de Tiranniou, / Lou parti de fugi n'a gĂ©s d'innouminiou.") et choquĂ©e Nouradou en appelle Ă  Alphounsinou pour la soutenir mais cette dernière est entièrement acquise Ă  Tourvilloun ("Lou tĂ©m permes pas trop de faire un long Discour, / Moussu meritou per soun excĂ©s d'Amour ;"). Nouradou hĂ©site et se lamente ("Se suive moun deve, quint excĂ©s de miserou ! / Se suive moun Amour quin chagrin per mou PĂ©rou !") et Alphounsinou lui met plus de pression ("Un excĂ©s de vertu n'es jamai que blamable, Quan choquou la Naturo, & nous rĂ©nd miserable.") et Nouradou cède ("CounsĂ©nte a courouna l'ardour d'un Cor tant tendre") ; Tourvillou va demander l'aide de deux amis et charge Nouradou de maintenir les apparences pour fuir pendant que toute la maison dormira ("Soungea de lou couvri d'unou faussou aprĂ©nçou. / E quan lou bal fini fara plaçou oĂ» silĂ©nçou, / Et que tout joĂ»ira d'un som tranquile et doux ; / Troumparen voste PĂ©rou & Moussu Cateouroux.").
  • Scène 6 : Alphousinou et Nouradou Ă©changent des considĂ©ration sur l'amour de Tourvillou ("Nouradou : L'ou dissilue pa, troubou Tourvillou eimable, Din l'Ar tendre d'ama me semblou incoumparable, A penou aguĂ© resta quatre jour dins l'houstau, qu'un certĂ©n qu'auquarĂ©n agitĂ© moun repau,"), sur les sentiments amoureux fĂ©minins ("Alphousinou : Unou fillou d'aillur es semblable Ă  l'Anguielou, TenĂ© la din la man, se sarra tro s'envai, Et se sarra pa proun resquillou encarou mai.") basculant mĂŞme chez Alphousinou dans une grivoiserie Ă  laquelle Nouradou met fin tout de suite ("Alphousinou : [BoĂ»thezar] OĂ»tan que voste Amand'avan vous s'humilipo, OĂ»tan ven brisqu'amen, & se recounciliou : Et coumou es un vivan qu'es asses bĂ©n quarra, Dins unou de sei man tĂ©n mei pougne sarra, Et soun autrou agissĂ©n d'unou façoun hardidou, Toumbou fouruitamen moutĂ© l'hazar la guidou. Nouradou : Alphounsinou respectou un courage abbatu, Fai que t'escape rĂ©n que blesse ma vertu,").
  • Scène 7 : Nerinou dĂ©clare "Ma sciençou Ă©s Ă  bout, Ai beleu favintucinq Persunage,Voste PĂ©rou oubstina menaçou de puni,". Nouradou fait mine de s'ĂŞtre rĂ©signĂ©e : "Et puis qu'absoulamen voĂ» m'establi deman, N'aspire qu'Ă  l'oubjĂ© de ressaupra ma man." ce Ă  qui Nerinou rĂ©pond "[...] din soun devĂ© fai bon veire unou fillou !".
  • Scène 8 : Nouradou, annoncĂ©e par Nerinou, vient confirmer sa soumission et ses vĹ“ux de façon très convaincante ("Ma paraulo es dounadou, & la vole teni.") devant Casteourous et Griffou qui s'en rĂ©jouissent Ă  l'excès.

Acte III

  • Scène 1 : Alphousinou Ă©veille et alarme la maisonnĂ©e ("O Malhur ! Ă´ desastre ! Ă´ deplourable PĂ©rou !") faisant mine de dĂ©couvrir la fugue.
  • Scène 2 : Alphounsinou annonce Ă  Griffou la fugue la mettant le projet sur le compte de Nerine ("Crese qu'oĂ»ran suivi leis avis de Nerinou.") et en faisant semblant de la dĂ©plorĂ©e. Au reproche de Griffou qui lui avait dit de la surveiller, Alphousinou rĂ©pond que de la mĂŞme façon improbable il ne s'est pas rĂ©veillĂ© quand elle passait devant sa chambre ("Quau de vous abusa fau se rendre capable, Fau qu'ague per secour un Dieou, vo qu'auque Diable."). Griffou en colère la chasse alors.
  • Scène 3 : Griffou fait Ă©clater sa colère : "Vostre negre attenta sera puni de Mor. [...] la Naturou, lou Sang, la Tendressou & l'Amour, L'ou ceddoun ei transpor de ma justou furour.".
  • Scène 4 : M. Dodu, un voisin et ami, versĂ© comme Griffou en droit ("Ai vint an de pratiquou"), vient s’inquiĂ©ter et offrir son aide. Griffou veut sur le champ saisir avec la plus extrĂŞme fermetĂ© la Justice, ce dont Dodu tente de le dissuader, l'encourageant Ă  la modĂ©ration pour Ă©viter le scandale, le dĂ©shonneur et favoriser une sortie conciliĂ©e ("Cepandan voste Cas n'es pas d'unou naturou, A vous embarrassa din unou Proucedurou, Que terniĂ© segur l'hounour de voste Enfa."). Les deux Ă©changent des arguments en jargon juridique sur la procĂ©dure et la jurisprudence ("Griffou : [...] plusieur autre an parla su lou Cas; Et d'un coummun accor oĂ»ppinoun oĂ» Supplice, Controu tout Seductour, & Controu tout Coumplice.", "Dodu : Quintou doulour per vous, se per un pur Caprice, Vous anavia ploungea din qu'auque precipice ! L'Ourdounançou de Blois nous fai trambla de pĂ´u;"). Griffou refuse violemment d'arranger avec un mariage la fuite et Dodu le met en garde contre une fuite et un mariage Ă  l'Ă©tranger, mais pour Griffu "Un mariage ansin, es facile a cassa;". Dodu est aprtisan d'attendre pour laisser les choses se dĂ©canter et que Griffou se calme un peu : "Se din dous hourou oĂ» pus ye sia determina, Faren ce que voudres epr assura sa pertou; SouffrĂ© qu'en attendĂ©n tĂ©nte unou descouvertou.".
  • Scène 5 :

Bibliographie

  • Christian Anatole, Robert Lafont, Nouvelle histoire de la littĂ©rature occitane, Paris, PUF, 1970.
  • Paul Roustan, Pichoto istòri de la literaturo en lengo d'O o prouvençalo, Alès, Brabo, Consultable en ligne sur le site Ciel d'oc .

Editions

  • Lou Novy Para. Cracouviou : PrzepĂ©ndorousky, 1743.
  • Ĺ’uvres complète de J. B. Coye en vers provençaux, Arles, Mesnier, 1829.
  • Lou Bouquet Prouvençaou, Marselha, Achard, 1823.

Liens internes

Notes et références

  1. Op. cit. (445)
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