Liste des commanderies templières en Moravie
Cette liste recense les commanderies et maisons de l'Ordre du Temple qui ont existé en Moravie (liste non exhaustive).
Faits marquants et Histoire
La Moravie est une région d’Europe centrale, formant aujourd’hui la partie orientale de la République tchèque. Ses villes principales sont Brno et Olomouc. Dans le premier tiers du XIe siècle, la Moravie est rattachée à la Bohême. Elle devient un Margraviat en 1182, et partage l’histoire de la Bohême pendant le Saint-Empire romain germanique.
En 1243, les possessions de l'ordre étaient encadrées par un commandeur en Moravie, frère Fridericus[1] - [2], les chartes de l'époque montrant que les tartares ont ravagé le royaume de Hongrie[3]. Vers la fin du XIIIe siècle, la Moravie fait partie de la province templière d'Allemagne qui regroupe les possessions en Europe centrale y compris la Bohême et la Hongrie[4]. On trouve alors un maître de la baillie de Bohême et de Moravie (1297), frère Ekko qui est désigné ensuite comme commandeur provincial de Bohême, Moravie et Autriche (1302)[5].
Initialement, frère Ekko était commandeur de Čejkovice (1292-1295)[6], il figure dans une charte de 1295 au côté du maître d'Allemagne, Bertram von Esbeke[7].
Commanderies
Commanderie ou possession | Ville actuelle (ou à proximité) | Date supposée de première donation |
Observations |
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Brno (?) | Brno | 1302 | [8] |
Čejkovice | Čejkovice (Hodonín) | vers 1240 | [8] - [9] - [10] |
Jamolice | Jamolice | av. 1242[11] / c. 1250[8] | |
Vsetín | Vsetín | c. 1300[8] | (la):oppidum Setteinz cum castrum Vreundsberk[12] Bail emphytéotique à un tiers signé par Ecko, maître de Bohême et de Moravie (1308), incluait le château de « Freundsberk » dont la localisation demeure incertaine[13]. |
Templestejn (forteresse) (cs) | Jamolice ou Dolní Heřmanice | 1281 | [14] |
Localisation en République tchèque actuelle (Liens vers les articles correspondants) | |
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Autres biens rattachés aux commanderies
- Églises de Dubňany, Bohuslavice et Dukovany dont la possession est confirmée en 1279 et qui semblent dépendre de Jamolice en 1281[15].
Quelques templiers en Moravie
Une liste chronologique non exhaustive des templiers qui apparaissent dans les chartes relatives au margraviat de Moravie :
- fr. Conan, Conon, Kuno ou encore Quènes (Cuno) de la commanderie de Jamolice (1242)[16]
- fr. Conrad (Cunradus), dans la même charte que Cuno (1242)[16]
- fr. Friedrich (Fridericus), commandeur de Moravie (1243)[1] - [2]
- fr. Siegfried (Syfrido), commandeur (1290). Une commanderie dont le nom n'est pas précisée mais qui se trouvait près de l'abbaye de Třebíč et près de Swatoslaw[17]. La commanderie connue la plus proche semblant être Templestejn (cs)
- fr. Ekko (Ekko, Ecchoni, Eckone, Ekkonis), commandeur de Čejkovice (1292)[6], avec le titre de maître aux côtés des frères de la maison du Temple de Saint-Laurent à Prage (1294)[18], commandeur de Čejkovice et Uhříněves dans une charte où apparait Berchramus de Czwek, maître d'Allemagne, Hongrie, Bohême et Moravie (1295)[7], maître de Bohême et Moravie (1297)[19], commandeur provincial de Bohême, Moravie et Autriche (1302)[20]
- fr. Bertram von Esbeke (Berchramus de Czwek), maître de la province d'Allemagne, charte signée à Prague en présence du commandeur de Čejkovice, Ekko (1295)[7]
- fr. Th..., du château de Templestejn (cs) (1298)[21]
- fr. Siegfried de Bruna (Sifridus de Brunna), maître dans la même charte qu'Ekko (1302)[20], [Incertain][22]
- fr. Abel et Bertoldus de la maison de Templštejn, fr. Dietlinus et Kunradus de la maison de « Slawicz » (1303)[23] - [24]
Bibliographie
- Karl Borchardt, « The Templars and Thirteenth-Century Colonisation in Eastern Central Europe », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN 978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 415-452
- Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1)
- (en) Libor Jan et Vít. Jesenský, « Hospitaller and Templar Commanderies in Bohemia and Moravia : their structure and architectural forms », dans Helen Nicholson, The military Orders : Welfare and Warfare, vol. 2, Asgate, (ISBN 978-0-8607-8679-5, présentation en ligne), p. 235-249
Références
- (de) Marie Luise Bulst-Thiele, Sacrae domus militiae templi hierosolymitani magistri, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, coll. « Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-historische Klasse », , 416 p. (ISBN 3-525-82353-3, présentation en ligne), p. 212
- (la) Antonii Boczek, Codex diplomaticus et epistolaris Moraviae, studio et opera Antonii Boczek : Ab annis 1241 - 1267, vol. III, Skarnitzl, (lire en ligne), p. 36 (doc. 48)
- Boczek 1841, p. 20 (doc. 35)
- Bulst-Thiele 1974, p. 375
- Bulst-Thiele 1974, p. 278-279,378 (note 42)
- (la) Antonii Boczek, Codex diplomaticus et epistolaris Moraviae, studio et opera Antonii Boczek : Ab annis 1268 - 1292, vol. IV, Olomucii, (lire en ligne), p. 387-390 (doc. 304, 306)
- (la) Antonii Boczek et Josefus Chytil, Codex diplomaticus et epistolaris Moraviae, studio et opera Antonii Boczek : Ab annis 1294 - 1306, vol. V, Brunae, (lire en ligne), p. 32
- (de) liste des possessions templières dans la République tchèque d'aujourd'hui, établie par l'Université de Hambourg en 2008
- (de) Encyclopédie des templiers, université de Hambourg, Lexique S, paragraphe "Scheikwitz"
- Jan et Jesenský 1998, p. 238
- Boczek 1841, p. 11 (doc. 29), 20 (doc. 35), 41 (doc. 103), lire sur Google Livres
- (la) P. Ritter, V. Chlumecky et Joseph Chytil, Codex diplomaticus et epistolaris Moraviae : Urkunden-Sammlung zur geschichte Mährens, vom jahre 1307 - 1333, vol. VI, Brünn, (lire en ligne), p. 13-15 (doc. 17)
- C'est le seul acte qui mentionne ce château. Il devait se trouver à proximité immédiate de Vsetín comme le suggère le document et dans le duché d'Autriche puisque la charte est rédigée avec l'assentiment de Frédéric III, duc D'Autriche et de Styrie[12] à ce moment-là ou bien il s'agit des ruines de Klenov (cs) près de Bystřička mais à plus de 12 km au nord-est de Vsetín
- Demurger 2008, p. 253
- Boczek 1845, p. 228 (doc. 166), 253-254 (doc. 188), 263-264 (doc. 198), lire sur Google Livres
- Boczek 1841, p. 11 (doc. 29), lire sur Google Livres
- Boczek et Chytil 1850, p. 291 (doc. 93), lire sur Google Livres
- Boczek et Chytil 1850, p. 12-13 (doc. 13), lire sur Google Livres
- Boczek et Chytil 1850, p. 78-80 (doc. 76-77), lire sur Google Livres
- Boczek et Chytil 1850, p. 146-147 (doc. 141), lire sur Google Livres
- Boczek et Chytil 1850, p. 99-100 (doc. 92), lire sur Google Livres
- Dans l'ouvrage cité en référence[20], cet individu est désigné dans le lexique (p. 22) comme appartenant à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean mais la charte ne semble pas faire référence à cet ordre. Elle émane des templiers et parmi les témoins , le premier cité est : Sifridus de Brunna, ordinis nostri magister. Le journaliste Franz Klutschak (1814-1886) dans Chronik des Annaklosters in Prag, 1887, p.22 indique qu'il était templier et que c'est peut-être le même individu que Syfrido, commandeur en 1290.
- Boczek et Chytil 1850, p. 151 (doc. 147), lire sur Google Livres
- Aucun doute pour les deux premiers car ils sont désignés comme cruciferi domus in Tempilstayn, les deux suivants sont fratres de Slawicz, toponyme non identifié et ne sont pas forcément templiers.