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Liste des commanderies templières dans les Abruzzes

Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'Ordre du Temple dans les Abruzzes, région d'Italie.


Histoire et faits marquants

Blason de l'Abruzze citérieure
Blason de l'Abruzze ultérieure

Au XIIe siècle, la région actuelle des Abruzzes faisaient partie du Royaume de Sicile.

En 1222, Frédéric II de Hohenstaufen détruit Celano, et réunit 7 anciennes circonscriptions administratives lombardes en une seule province, les Abruzzes, ayant Sulmona pour capitale. Il y fonda la ville L'Aquila, et entreprit d'importants travaux d'infrastructure. Par les Constitutions de Melfi, il transforma en 1233 les Abruzzes en district administratif (Giustizierato d'Abruzzo).

La célèbre bataille de Tagliacozzo citée par Dante, eut lieu en 1268 entre Gibelins et Angevins : Conrad de Souabe héritier direct de la couronne de Sicile y fut défait par Charles Ier d'Anjou, qui prend ses fonctions de nouveau roi de la Sicile et donne naissance à la nouvelle dynastie angevine en Sicile.

En 1273, Charles Ier divise la circonscription d'Abruzze en deux provinces : l’Abruzze citérieure et l’Abruzze ultérieure.

L'histoire des templiers dans cette région est très peu documentée excepté la période du procès dont les documents sont conservés aux archives secrètes du Vatican[N 1].

Certains historiens[1] ont avancé l'hypothèse que le pape Nicolas IV avait confié en 1290 la garde de la forteresse de Scurcola Marsicana[N 2] à un templier, le frère Nicolas qui était son cubiculaire et son notaire[2]. Mais l'acte daté du mentionne une place forte du nom de Sancte Marie de Sculcula qui faisait partie du château de Monte Cretaccio dans la région des Marches (près de San Benedetto del Tronto) et il s'agit vraisemblablement d'une homonymie de toponyme[3] - [N 3].

Un document datant de 1308 dans les archives du royaume de Naples atteste de biens leur ayant appartenu à « Castelluccio », Monteodorisio, « San Salvatore » et « Pennaluce »[4] - [5]. Il s'agit d'un acte de Robert d'Anjou dans lequel il nomme des administrateurs pour les propriétés confisquées au nom du Pape à la suite de l'arrestation des templiers. Un autre document daté de 1320 indique que ce sont les moines cisterciens de Santa Maria della Vittoria (Scurcola Marsicana) qui acquirent une partie des biens de l'ordre, notamment ceux situés entre Gioia dei Marsi et Pescasseroli (San Nicola del Tempio)[1] - [6]. Même les actes et chartes relatifs aux hospitaliers pendant le XIVe siècle à la suite de la dévolution des biens de l'ordre du Temple ne permettent pas d'identifier les anciens biens du Temple.

Possessions templières

* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Fief ⇒ F, Hospice ⇒ H,
Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 4]

Rang Etablissement Ville actuelle (ou à proximité) Observations Début présence templière
MSan Nicola di CastelluccioAtessa, quartier du « Castelluccio »[7] - [8] - [9]1173
MSan Salvatore de LinariVasto, Nord-ouestÀ proximité du quartier de Villa San Pietro Linari[N 5], faisait partie du diocèse de Chieti [7] - [8] - [9]
?MonteodorisioMonteodorisioDes biens à proximité de la rivière Asinelio (Sinello)[7] - [8]. Ne devient une commanderie qu'à l'époque hospitalière[10] ?
MPennaluceVasto, « Punta Penna »Penna Luce, citée médiévale disparue proche du phare de Punta Penna [7] - [8]
42° 10′ 14″ N, 14° 42′ 54″ E
?
MSan Nicola del TempioGioia dei MarsiSituée sur la commune de Gioia mais beaucoup plus proche de Pescasseroli que de ce village. 41° 52′ 02″ N, 13° 46′ 02″ E [11] ?
Localisation dans les Abruzzes
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Localisation de la ville
S. Nicola
di Castelluccio
Monteo
-dorisio
Localisation de la ville
Pennaluce
Localisation de la ville
San Nicola
del Tempio
Localisation de la ville
S. Salvatore
de Linari

Possessions douteuses ou à confirmer

Ci-dessous une liste de biens pour lesquels l'appartenance aux templiers n'est pas étayée par des preuves historiques[N 6]:

  • Église Saint-Jean-Baptiste de Penne(chiesa di San Giovanni Battista), qui appartient à l'ordre de Malte. Ancienne possession des templiers ?
  • Monastère Sainte-Marie de « Borgonovo » à Penne également[N 7].
  • Maison du Temple de Pescasseroli, existence supposée. Ce pourrait être la même maison que San Nicola del Templo, plus au nord en direction de Gioia dei Marsi[11].
  • domus de Pescara[12]
  • Église et maison de « Santa Maria del Ponte » (it)[13], ancien bourg médiéval sur la commune de Tione degli Abruzzi
  • Scurcola Marsicana[1], selon une charte datant de 1290[14], le toponyme Sculcula se rapportant à Scurcola mais d'après Nadia Bagnarini, il s'agit d'une erreur de toponyme[15].

Articles connexes

Bibliographie

  • (it) Nadia Bagnarini, I templari nell'Italia centro-meridionale : storia ed architettura, Tuscania, Penne e papiri, , 206 p. (ISBN 978-88-89336-35-9, présentation en ligne)
  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN 978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 227-232
  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN 978-88-272-2126-6)
  • (it) Alessio Coletta, I Templari in Abrozzo : questioni sul medievo e riflessioni sui templari, PU.MA., , 168 p. (présentation en ligne)
  • Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1)
  • (it) Cristian Di Paola d'Ortona, Sulle tracce dei Templari : i cavalieri del Tempio dalla Terrasanta al Molise, Palladino Editore, , 122 p. (ISBN 978-88-8460-024-0, présentation en ligne)
  • (en) Anne Gilmour-Bryson, The trial of the Templars in the Papal State and the Abbruzi, vol. 303, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », , 313 p. (présentation en ligne)
  • (it) Giovanni Guerrieri, I cavalieri templari : nel regno di sicilia, Sulla Rotta del Sole, , 122 p. (ISBN 978-88-88456-20-1, présentation en ligne)
  • (it) Cristian Guzzo, Templari in Sicilia : la storia e le sue fonti tra Federico II e Roberto d'Angiò, vol. 2, Name, coll. « Insigna e arma », , 122 p. (ISBN 978-88-87298-58-1, présentation en ligne)
  • (it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN 978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 19
  • (it) Aleardo Rubini, « Templari e l 'Abruzzo », dans Bullettino della Deputazione Abruzzese di Storia Patria, vol. LXXVII, , p. 89-102
  • (it) Aleardo Rubini, « Processo templare aquilano del 1310 », dans L.A.R.T.I., Atti del IV Convegno di Ricerche Templari : L'Aquila, 24/26 maggio 1986, Turin, Ed. F. Capone,
  • Mariarosaria Salerno, « Les templiers dans le sud de L'Italie (Abbruzes, Campanie, Basilicate, Calabre) : Domaines et activités », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN 978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 115-140
  • (it) Mariarosaria Salerno et Kristjan Toomaspoeg, L'inchiesta pontificia del 1373 sugli Ospedalieri di San Giovanni di Gerusalemme nel Mezzogiorno d'Italia, M. Adda, , 343 p. (présentation en ligne)
  • Kristjan Toomaspoeg, « Les ordres militaires dans les villes du Mezzogiorno », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN 978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)

Liens externes

Notes

  1. cf. l'ouvrage d'Anne Gilmour-Bryson sur leur procès dans les états pontificaux et les Abruzzes.
  2. Forteresse désignée sous le nom de : (la) Sancte Marie de Sculcula. Ne pas confondre avec le monastère cistercien Santa Maria della Vittoria.
  3. Voir aussi Liste des commanderies templières dans les Marches.
  4. La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
  5. (it) San Salvatore de Linari. Ne pas confondre avec les bourgs médiévaux de Linari, l'un proche de Barberino Val d'Elsa, l'autre proche de Marradi, tous deux en Toscane.
  6. Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés
  7. À l'emplacement du musée-couvent Sainte-Marie de Colleromano ? 42° 27′ 06″ N, 13° 55′ 58″ E.

Références

  1. Rubini 1983, p. 97
  2. Ernest Langlois, Les Registres de Nicolas IV : Recueil des bulles de ce pape, 1886-1893, 1 vol. (1301 p.) ; in-4 (lire en ligne), p. 995 (charte n° 7288)
  3. Bagnarini 2008, p. 155
  4. Guerrieri 2005, p. 104-105
  5. Rubini 1983, p. 102
  6. (it) T. Brogi, La Marsica antica, medievale e fino all’abolizione dei feudi, vol. 2, , p. 224
  7. Bagnarini 2008, p. 137-139
  8. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 228
  9. Gilmour-Bryson 1982, p. 123
  10. Salerno et Toomaspoeg 2008, p. 40, 175-176
  11. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 227-228
  12. Bagnarini 2008, p. 140
  13. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 230-232
  14. Langlois 1886-1893, p. 995
  15. Bagnarini 2008, p. 155
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