Lionel Logue
Lionel George Logue ( à Adélaïde, Australie-Méridionale - à Londres) est un rééducateur des troubles de l'élocution australien.
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Décès |
(à 73 ans) Londres |
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Prince Alfred College (en) Université d'Adélaïde |
Activités |
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Orthophonie (de 1902 à 1953) |
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Distinction |
Traitement du bégaiement du roi George VI |
Il acquiert une grande notoriété en 2010 dans le monde anglo-saxon et en 2011 en France, lors de la sortie du film Le Discours d'un roi dont le scénario a comme principal thème son traitement du bégaiement du roi George VI, qu'il a soigné avec succès grâce aux méthodes peu orthodoxes qu'il utilisait fréquemment.
Biographie
Lionel Logue, aîné d'une famille de quatre enfants, est né à Adélaïde. Ses parents sont George Edward Logue, commis puis brasseur, et son épouse, née Lavinia Rankin. Il suit une formation scolaire au Prince Alfred College de 1889 à 1896. C'est à cette école qu'il suit la formation en élocution d'Edward Reeves, perdant ainsi en grande partie son accent australien. À partir de 1902, il travaille pour Reeves comme secrétaire et comme aide-enseignant, tout comme il étudie la musique au Elder Conservatorium de l'université d'Adélaïde. Plus tard, il travaille dans une mine d'or à Kalgoorlie, Australie-Occidentale[1].
Il commence sa carrière en tant que spécialiste en élocution à Perth, en Australie-Occidentale. En plus d'enseigner l'élocution, l'art de jouer et celui de parler en public, il organise des événements tels que des pièces de théâtre et des récitations. Il fonde également un club d'orateurs publics.
Logue épouse Myrtle Gruenert, une commise de 21 ans, à la St George's Anglican Cathedral à Perth le . Ils ont trois enfants.
En 1911, Logue fait le tour du monde. Réformé pour une blessure au genou, il entre en contact avec des soldats de la Première Guerre mondiale en Europe. Il met au point des traitements pour soigner les anciens combattants souffrant d'obusite à cause des explosions des bombes et des obus des champs de bataille[2]. En plus des exercices physiques, qui facilitent la respiration des patients, Logue met l'accent sur l'humour, sur la patience ainsi que sur la « compassion surhumaine[trad 1] ».
En 1924, il s'installe à Londres, accompagné de son épouse et de ses trois fils, pour y faire fortune. Il offre ses services à des écoles d'enfants bègues ; ses revenus restent modestes. Il décide alors d'ouvrir un cabinet de thérapeute, au 146, Harley Street, à Londres. Il utilise les honoraires de ses clients fortunés pour donner des soins aux clients peu nantis. En 1935, Logue est cofondateur de la British Society of Speech Therapists. Lorsque sa clientèle se réduit pendant la Seconde Guerre mondiale, il surveille, trois nuits par semaine, le ciel de Londres pour alerter des attaques aériennes. C'est l'un des fellows fondateurs du College of Speech Therapists, en 1944.
Logue fut adepte[3] de la Science chrétienne pendant la plus grande partie de sa carrière professionnelle et au moins jusqu'à la mort de sa femme en 1945, date à laquelle il s'intéressa au spiritisme. Il est mort le à Londres, et ses restes ont été incinérés.
Traitement de George VI
Avant d'accéder au trône, le duc d'York, futur George VI, craignait d'apparaître en public, en raison d'un bégaiement sévère depuis l'âge de cinq ans, bégaiement qui s'était aggravé vers 1920[4]. Son discours de clôture de la British Empire Exhibition à Wembley le est un supplice tant pour l'orateur que pour le public. Cette expérience lui donne le courage de surmonter son bégaiement, et il engage alors Logue[5].
Il existe plusieurs versions de la rencontre entre le duc et le thérapeute. Quatre-vingt-deux séances ont eu lieu entre la première consultation le et celle du , ce qui coûta au duc 172 livres, soit l'équivalent d'environ 11 000 euros actuels[6]. Ayant diagnostiqué une mauvaise coordination entre le larynx et le diaphragme thoracique, Logue prescrivit des exercices vocaux d'une heure par jour. Les traitements de Logue facilitèrent la détente musculaire du duc d'York[7] et réduisirent les spasmes provoqués par certains muscles. Le duc parvint ainsi à réduire le nombre de ses hésitations pendant ses discours. En 1927, il parla avec une relative aisance et prononça sans bégaiement son discours d'ouverture du parlement australien à Canberra[8] - [9].
Logue a continué de travailler avec le duc d'York tout au long des années 1930 et 1940. Il recourait à des virelangues[10] pour aider le roi à préparer ses discours lors de moments importants, dont son couronnement et les discours radiophoniques à l'Empire britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les deux hommes sont demeurés amis jusqu'à la mort du roi, Logue passant notamment le réveillon avec la famille royale avant d'affronter avec Georges VI le discours radiodiffusé de fin d'année. Le roi a reconnu leur amitié en lui remettant l’ordre royal de Victoria, lui donnant le rang de Membre (MVO) le . Logue a été élevé au rang de Commander (CVO) en 1944.
Dans les arts
Logue est incarné par Geoffrey Rush dans le film Le Discours d'un roi sorti en 2011.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lionel Logue » (voir la liste des auteurs).
Traductions
- (en) « superhuman sympathy »
Références
- (en) Suzanne Edgar, « Logue, Lionel George (1880 - 1953) », Australian Dictionary of Biography (publié par l’Australian National University (consulté le )
- (en) « Stuttering and The King's Speech », The Stuttering Foundation (consulté le )
- (en) « Lionel Logue and the Christian Science question »
- (en) Margaret Drabble, « Public Speech and Public Silence », The British Stammering Association (consulté le )
- (en) Arthur Bousfield et Garry Toffoli, Queen Elizabeth the Queen Mother, 1900-2002 : The Queen Mother and Her Century, Dundurn Group (Californie), (ISBN 1-55002-391-8, lire en ligne), p. 50
- Peter Conradi (en), « La vraie histoire de l'homme qui sauva la voix du roi », sur Lefigaro.fr,
- (en) Carolly Erickson, Lilibet : An Intimate Portrait of Elizabeth II, St. Martin's Press, , 384 p. (ISBN 0-312-33938-0, lire en ligne), p. 15
- (en) National Film and Sound Archive: Official Opening of Canberra by His Royal Highness the Duke of York 1927
- (en) William Shawcross, The Queen Mother : The Official Biography, Knopf Doubleday Publishing Group, (ISBN 978-1-4000-4304-0 et 1-4000-4304-2, lire en ligne), p. 460
- Selon Sreedharan (2007), p. 100, deux des virelangues étaient « Let's go gathering healthy heather with the gay brigade of grand dragons » et « She sifted seven thick-stalked thistles through a strong, thick sieve ».
Bibliographie
- (en) Mark Logue et Peter Conradi, The King's Speech : How One Man Saved the British Monarchy, Londres, Quercus, , 242 p. (ISBN 978-0-85738-110-1 et 0-85738-110-5) (Mark Logue est le petit-fils de Lionel).
- Mark Logue, Peter Conradi (trad. Suzy Borello, Raymond Clarinard, Caroline Lee), Le Discours d'un roi, l'histoire de l'homme qui sauva la monarchie britannique, Plon, (ISBN 978-2-259-21492-6, BNF 42464850)
- (en) « Logue, Lionel George », sur Australian Dictionary of Biography
- (en) Rhodes James Robert, A Spirit Undaunted : The Political Role of George VI, Londres, Little, Brown and Co, (ISBN 0-316-64765-9)
- (en) M. St Claire, An Australian Cures Defect in King's Speech, The Australian Women's Weekly, , p. 12.
- Chance Meeting Led to Cure of King's Stutter, The Sydney Morning Herald, , p. 3.
- (en) E. Moses et E. M. Foley, The King's Speech, The Sydney Morning Herald, , p. 5.
- (en) T. Darbyshire, The Duke of York: an intimate and authoritative life story of the second son of Their Majesties the King and Queen by one who has had special facilities, and published with the approval of His Royal Highness, Hutchinson, Londres, 1929.
- (en) N. Sreedharan, Thought-Provoking Quotations, Sura Books, Madras, 2007.
Liens externes
- (en) Caroline Bowen, « Lionel Logue: Pioneer speech therapist », (consulté le )
- (en) « Lionel Logue en 1937, photographie de Bassano », sur UK National Archives (consulté le )
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :