Line Marsa
Annetta Maillard, dite Jacqueline ou Line Marsa, est une chanteuse française, née le à Livourne en Italie et morte le à Paris[1]. Annetta Maillard est la mère d'Édith Piaf.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 49 ans) 18e arrondissement de Paris |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Annetta Giovanna Maillard |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
Auguste Eugène Maillard (d) |
Mère | |
Enfant |
Parcours
Annetta Giovanna Margherita Maillard nait à Livourne, à l'occasion d'une tournée de ses parents, artistes de cirque ambulant[2], au Teatro estival sur la piazza della Cavallerizza[3]. Elle est la fille d'Eugène Maillard et d'Emma Saïd Ben Mohamed, amie de La Goulue. Son nom d'artiste est « inspiré, selon son fils Herbert, de La Marsa, un port tunisien »[2].
Le , Line Marsa épouse Louis A. Gassion, « contorsionniste-antipodiste ». Le , elle met au monde une petite fille, Édith Giovanna Gassion, qui deviendra Édith Piaf. Pauvre, ayant peu de fibre maternelle et étant tombée amoureuse d'un employé de banque avec lequel elle se remariera, Line Marsa confie très rapidement le bébé à sa mère Emma Saïd habitant 91 rue Rébeval à Paris. Édith lui sera retirée en 1917 pour manque de soins[4] - [5] - [6] - [7].
Après Édith, elle a eu un second enfant, Herbert Gassion, né le à Marseille, qui dit de sa mère : « Une grande artiste, mais qui n'a pas su forcer sa chance... Elle a chanté au Chat noir, au Mikado, au Monocle... », puis part à la dérive « la dérive, le mot est gentil... »[2]. Et pour Arletty, « c'était pas la mère qui avait la voix de la fille, c'était la fille qui avait la voix de la mère »[8], ce que confirme une journaliste de l'époque qui parle de sa « voix pleine et grave, traversée d'inflexions rauques »[7]. Line Marsa fut écuyère, funambule et chanteuse de cabaret. Son nom apparaît notamment parmi les choristes sur l'affiche Les Nuits (par Emma Liébel, Denyse Luciani et E. Cloerec-Maupas)[9] ou en vedette sur la couverture de la partition Le môme Camille (par Raoul Leblond, Jean Nelly et Laurent Halet)[10]. Son répertoire relève du classique du cabaret : Haine d'amour. Mélancolie, de Paul Delmet, Les Inquiets, Les deux Ménétriers[7]...
Elle paraît d'abord au Petit Casino puis à l'Olympia et au Caveau de la République et dix ans plus tard, devenue misérable et déprimée, se met à chanter dans les rues puis est engagée dans un music-hall et fait des tournées en province, notamment aux Folies Bergères du Havre. Elle remonte à Paris pour chanter dans les cabarets tels La Bohème, Place du Tertre, Les Quat' z'Arts à Montmartre, le Bal de L'Abbaye au 8 rue de Puteaux[11], Le Jockey, La Gaieté Montparnasse, Les Folies Belleville, Le Libertys, La Boule noire (où elle reste cinq ans avant la Seconde guerre mondiale), le Mikado[7]...
Quatre ans avant sa mort, elle donne en 1941 une interview dans la revue Les Vedettes où elle ou le journaliste cultivent sa légende (elle la fait naître à Alger) ou celle de Piaf (elle la fait naître au pied d'un réverbère)[7]. À cette époque, elle vit esseulée dans un modeste logement parisien, dans l'espoir de remonter sur scène pour chanter[7].
Line Marsa meurt le [12] à l'âge de 49 ans « d'excès de tout, notamment de drogue[2] » au milieu des poubelles de Pigalle. Sa fille Édith la fait enterrer au cimetière de Thiais, alors que l'année précédente, elle avait fait enterrer son père Louis Gassion dans le caveau familial au Père-Lachaise à Paris, où reposait déjà sa fille Marcelle, là où Édith sera également enterrée en 1963[13] - [5]. Aujourd'hui, sa tombe a été reprise par une autre famille.
Notes et références
- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 18e, n° 605, vue 31/31.
- Duclos - Martin, Piaf, Éd. du Seuil
- Robert Belleret, Piaf, un mythe français, Fayard, (ISBN 978-2-213-67030-0, lire en ligne)
- Pierre Pernez, Édith Piaf, une vie vraie, City Edition, , 256 p. (lire en ligne)
- AlloCine, « Edith Piaf : 50 ans après sa mort, la vérité sur "La Môme" ! », Interview de Robert Belleret, sur AlloCiné, (consulté le )
- Robert Belleret, Piaf, un mythe français, Fayard, , 500 p. (ISBN 978-2-213-67030-0, lire en ligne)
- Nicole Moran, « Sa Maman », Interview de Line Marsa, revue Les Vedettes, n° 28 du 24 mai 1941, pp. 6-7. Lire en ligne
- Philippe Ariotti - Philippe de Comes, Arletty, H. Veyrier Éd., 1968
- « geneatheme Eleveuses de Puces et de Piaf », sur debretagneensaintonge.eklablog.fr (consulté le )
- Dzjon, « Edith Piaf's Universe The Music Library: Le môme Camille », sur Edith Piaf's Universe The Music Library, (consulté le )
- « L'hôtel de la Grande Loge de France » [PDF], sur gldf.org
- Michel Souvais, Arletty, confidences à son secrétaire, Paris, Editions Publibook, (ISBN 978-2-7483-3224-7 et 2-7483-3224-5, lire en ligne), p. 144
- « Edith Piaf - Universal Music France », sur www.universalmusic.fr (consulté le )
Bibliographie
- Pierre Duclos & Georges Martin, Piaf - Biographie, Éditions du Seuil, 1995, (ISBN 9782020239165)