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Ligne de l'Eendracht

La ligne de l'Eendracht (en néerlandais : Eendrachtslinie) est l'une des plus anciennes lignes de défense des Pays-Bas. Le but de cette ligne était de protéger la navigation dans les eaux de l'Eendracht (nl) et de défendre la Zélande, en particulier l'île de Tholen, contre une attaque des troupes espagnoles en provenance du Brabant-Septentrional. Après la construction de la ligne de défense du Brabant occidental (nl), les fortifications ont pris le rôle d'une ligne de réserve.

Ligne de l'Eendracht
Présentation
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Localisation
Localisation

Histoire

Ligne de l'Eendracht (1620).
Ligne de l'Eendracht dans l'atlas de Blaeu (1648).

Au début de la guerre de Quatre-Vingts Ans, il existe la menace d'une attaque espagnole contre les villes rebelles de Zélande et de la région autour de Berg-op-Zoom. Par exemple, en 1582, Steenbergen a été occupée par les Espagnols et en 1588, la ville de Berg-op-Zoom a été assiégée par Alexandre Farnèse (dont le siège a été levé en 1590 par Maurice de Nassau). Il y eut aussi des tentatives répétées d'occuper l'île de Tholen.

Afin d'améliorer la défense, les polders nouvellement établis à l'ouest de Steenbergen et Halsteren ont été inondés entre 1583 et 1585, localisés à l'est de l'Eendracht au nom des États généraux et de Guillaume d'Orange. Les digues des terres du Nord près de Berg-op-Zoom ont également été percées sous la menace espagnole. Après que celles-ci aient déjà été endommagées par les tempêtes successives de 1530 (celle de la Saint-Félix), 1532 (celle de la Toussaint), 1552 (celle de la Saint-Pons (nl)) et 1570 (celle de la Toussaint), cela signifiait la fin définitive de ces polders. Et les terrains ont été inondés régulièrement au fil des marées, et en raison de leur caractère inhospitalier, les attaques espagnoles ont toujours été repoussées, les soldats se noyant souvent dans les zones inondées à marée haute ou se retrouvant piégés dans la boue des marais à marée basse, ce qui en faisait des cibles faciles pour les tirs de mousquets.

Dans la période de 1578 à 1595, diverses fortifications ont été construites le long des deux rives de l'Eendracht, principalement des forts quadrangulaires (nl) et des redoutes. Du côté de la ville de Tholen, les fortifications suivantes apparaissent du nord au sud :

  • La redoute Den Hemel, situĂ©e près du polder de Vrijbergen et du Hemelkreeken, construite avant 1594.
  • Le fort Spaans Bolwerck, situĂ© dans le polder Hikke, construit avant 1625.
  • Het Nieuwe Veer (La nouvelle plume).
  • La redoute Papemutse. Le nom fait rĂ©fĂ©rence Ă  la coiffe carrĂ©e portĂ©e par un prĂŞtre catholique. Cette fortification Ă©tait encore prĂ©sente en 1748.
  • La redoute Karnemelksepot (Pot de babeurre).
  • La redoute Kallekenskint. Nom peut-ĂŞtre dĂ©rivĂ© de Kallen, signifiant parler de manière insignifiante ou dire des bĂŞtises.
  • La redoute Musselhoek.
  • Le fort Rasernij a Ă©tĂ© nommĂ© d'après le polder du mĂŞme nom, et il est construit sur le polder de Vrouw Belie et le polder de Deurlo.
  • Le fort Botshooft Ă©tait probablement le plus ancien du cĂ´tĂ© de Tholen.

Dans la première phase (période 1584 - 1593) furent construits côté brabançon :

  • La forteresse de Ses Pondt (1593) se trouvait Ă  cĂ´tĂ© du ruisseau 't Gat van Ses Pondt.
  • Le fort Grootendorst (1593). Cette forteresse a disparu avant 1650.
  • Le fort De Drie Sluijskens a Ă©tĂ© construit sur le site oĂą trois Ă©cluses contrĂ´laient la gestion de l'eau des polders Onze Lievevrouweland, Noordpolder et Nieuw Kijkuit.
  • Le fort Het Mollegat a Ă©tĂ© construit avant 1588 sur le polder de Clampan et a disparu dans la pĂ©riode 1650 - 1670.
  • La redoute Roert den Duvel (ou Beckaf).
  • La redoute Het Geusegat.
  • La forteresse en face de la ville de Tholen.

En 1589, l'Eendracht se renforce. En plus des forts déjà présents et de la zone inondée à l'est de l'Eendracht, les villes fortifiées de Steenbergen, Berg-op-Zoom et Tholen font partie de la ligne de fortification.

Ă€ l'exception du fort Mollegat, au cours des dernières annĂ©es de la TrĂŞve de Douze Ans (pĂ©riode 1615-1621), la plupart de ces dĂ©fenses improvisĂ©es cĂ´tĂ© brabançon sont remplacĂ©es par un certain nombre de forts, qui forment alors la ligne avec la ville fortifiĂ©e de Tholen. L'ingĂ©nieur David van Orliens (ca. 1570 - 1652) fut chargĂ© de cette construction par le conseil d'État de ZĂ©lande. Les forts avaient tous la mĂŞme structure (quatre bastions et un fossĂ© inondĂ©). Le coĂ»t total de la construction s'Ă©levait Ă  14 111 livres, perçus par les États gĂ©nĂ©raux, le Conseil d'État et la province de ZĂ©lande. Au XVIIIe siècle, un des cĂ´tĂ©s d'un certain nombre de forts a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© afin de devenir plus accessible pour l'approvisionnement et l'Ă©vacuation de matĂ©riaux.

  • Le Fort Oranje (1619), construit pour remplacer le Fort Ses Pondt. Ce fort Ă©tait situĂ© dans la zone inondĂ©e près de Nieuw-Vossemeer (emplacement). Au cours du XIXe siècle, la forteresse tomba en ruine, puis disparut en 1869 lors de l'Ă©tablissement du Beciuspolder.
  • Le fort de Nassau (1619), construit pour remplacer la redoute de Roert den Duvel et celle de Geusegat, Ă©tait situĂ© Ă  l'embouchure de l'Eendracht (emplacement). Il a jouĂ© un rĂ´le dans la bataille de la Slaak. En 1682, le fort a Ă©tĂ© endommagĂ© par un coup de vent, puis il n'a pas Ă©tĂ© restaurĂ©. Le Fort Tweedijk a Ă©tĂ© construit sur le mĂŞme site.
  • Le Fort Maurits (1620), construit pour remplacer le Fort Grootendorst. Comme le Fort Oranje, ce fort Ă©tait situĂ© dans la zone inondĂ©e près de Nieuw-Vossemeer (emplacement). Il est inclus en partie dans la digue de l' Eendrachtspolder (1679). Après les inondations catastrophiques de 1953, les derniers vestiges ont disparu lors de la construction de la nouvelle digue.
  • Le Fort Zeelandia (ou Fort Zeeland, 1620), construit pour remplacer le Fort De Drie Sluijskens. Ce fort Ă©tait Ă  l'origine situĂ© entre les marais salants de l'Eendracht (emplacement). Avec la construction de l' Auvergnepolder (1692) et de l' Oud Glimespolder (1688), il y avait une liaison permanente avec le continent. Le fort a Ă©tĂ© modifiĂ© plusieurs fois (notamment en 1747 et 1785). Après la vĂ©tustĂ©, les derniers vestiges ont disparu en 1953 lors d'inondations catastrophiques.
Le Fort Zeelandia (1747).
  • l'ouvrage en couronne (ou ouvrage en corne) Slikkenburg, extension de la forteresse en face de la ville de Tholen (emplacement).

Avec la construction des nouveaux forts du côté brabançon, l'importance des forts du côté de Tholen a diminué, puis ils sont tombés en désuétude ou sont devenus des hameaux (comme Karnemelksepot et Nieuw Veer). La structure d'origine (redoutes carrées) est restée inchangée.

L'inondation de la ligne Eendracht était difficile à réguler en raison de la marée. La défense de Steenbergen s'est également avérée vulnérable. En conséquence, il a été décidé de construire la ligne de défense du Brabant occidental en 1628. L'importance de celle de l'Eendracht a diminué et est tombée en désuétude. Certainement aussi parce que les forts étaient vulnérables à l'eau de mer en raison de leur emplacement et nécessitaient plus d'entretien.

En 1712, la combinaison d'un mauvais entretien et d'une faible occupation permet aux Français de percer la ligne et de piller Tholen. Pendant les sièges de Berg-op-Zoom et Steenbergen, la ligne de l'Eendracht a été quelque peu restaurée et les forteresses délabrées ont été réparées. De nombreux forts ont reçu une fonction de batterie. Au cours de cette période, le Fort Suikerbrood (également appelé Fort Kladsendijk ou Fort Spalaar) a été construit. Cependant, après la capture de Berg-op-Zoom et l'attaque ratée de Steenbergen, les Français n'avancèrent pas en Zélande.

En 1794, lorsque les troupes françaises envahissent la République néerlandaise, la ligne est préparée pour la dernière fois, mais là encore elle n'est pas attaquée. Lorsque la décision de mettre à bas les fortifications de Tholen est établie en 1812, la ligne de l'Eendracht perd également de son utilité. De nombreux forts ne sont plus visibles sur les cartes de 1848, en partie parce qu'ils ont été fouillés, mais aussi parce qu'ils ont disparu sous les eaux lors de l'élargissement et de la canalisation de l'Eendracht (le futur canal Escaut-Rhin).

Les forts ont maintenant tous disparu, seuls les Forts Maurits et Zeelandia sont encore quelque peu reconnaissables dans le paysage.

Fortification de l'Eendracht

Lors de la mobilisation de 1939, la fortification de l'Eendracht a été construite entre Halsteren et Tholen. La position utilisait l'ancien ouvrage de la couronne de Slikkenburg et se composait de divers emplacements de mitrailleuses à Tholen renforcés d'obstacles et de barbelés. De plus, l' Auvergnepolder a été inondée. Après la capitulation en mai 1940, la position est levée[1].

Notes et références

  1. Het post-militaire landschap 2.0 Een overzicht van linies en stellingen in Nederland. Beek & Kooiman Cultuurhistorie i.o.v. DG Ruimte (VROM) (avril 2004).

Source

Bibliographie

  • A.M. Bosters (2004). De Forten aan de Eendracht, deel I. De Waterschans - 2004 (3) - (Accès en ligne): p. 140.
  • (nl) Het post-militaire landschap 2.0 - Een overzicht van linies en stellingen in Nederland (lire en ligne)- 2004.
  • (nl) Ontstaan Waterlinie tussen Bergen op Zoom en Steenbergen (1621 – 1627) (lire en ligne). ConsultĂ© le 14 novembre 2021.

Articles connexes

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