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Ligne de Lunéville à Einville

La ligne de Lunéville à Einville constitua une ligne de chemin de fer d'intérêt local à voie métrique du département de Meurthe-et-Moselle, aboutissant à Lunéville et joignant cette ville au terminus d'Einville-au-Jard.

Ligne de Lunéville à Einville
Image illustrative de l’article Ligne de Lunéville à Einville
Le train en gare d'Einville.
Pays Drapeau de la France France
Gares desservies Lunéville, Einville-au-Jard
Historique
Mise en service 1902
Fermeture 1942
Concessionnaires Ch. de fer de Lunéville à Einville (19011921)
Ch. de fer de l'Aube (à partir de 1921)
Caractéristiques techniques
Longueur 10 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Anciennement à voie unique
Tracé du LE.

Chronologie

  • : Signature de la convention entre le département de Meurthe-et-Moselle et la compagnie du chemin de fer de Lunéville à Einville.
  • : Décret déclarant l'utilité publique de la ligne et approuvant la convention[1].
  • : Ouverture de la ligne « urbaine » entre Lunéville-Est et Lunéville-Jolivet.
  • : Ouverture de la section Lunéville-Jolivet — Einville[2].
  • : Ouverture de l'embranchement de Lunéville-Jolivet à Jolivet-Village.
  • : Ouverture, par la compagnie des chemins de fer de l'Aube rétrocessionnaire du chemin de fer de Lunéville à Blâmont et à Badonviller, du raccordement de Jolivet entre Chanteheux et Lunéville-Jolivet.
  • : Décret autorisant la compagnie des chemins de fer départementaux de l'Aube à exploiter le tramway de Lunéville à Einville jusqu'au .
  • : Décret approuvant la convention du de rachat de la concession par le département de Meurthe-et-Moselle à la compagnie du chemin de fer de Lunéville à Einville[3].
  • : Fin du service sur l'embranchement de Jolivet-Village (inexploité en service voyageurs depuis la fin de la Première Guerre mondiale).
  • : Décret approuvant la convention du prévoyant l'affermage de la ligne à la compagnie des chemins de fer départementaux de l'Aube à compter du [4].
  • : Fin du service voyageurs et fermeture totale du tronçon urbain.
  • : Fin du service marchandises et fermeture totale de la ligne.
  • : Déclassement de la ligne[5].

Historique

Du projet initial à la mise en service

Des études d'un projet de ligne débutent en 1882. Les salines de Sommerviller et celles de la vallée du Sânon s'y intéressent. Deux avant-projets proposent de relier Einville à Lunéville d'une part ou à Varangéville d'autre part mais ils se heurtent, jusqu'en 1898, au veto de l'autorité militaire dans l'intérêt de la défense du territoire[6].

Un autre projet avec une voie de 0,60 m sur un tracé routier permet de contourner ce veto et l'utilisation d'une voie métrique[7]. Une enquête publique est lancée le à laquelle les industriels et les communes répondent favorablement. Seule la Compagnie de l'Est s'oppose momentanément à la pénétration de la ligne dans la gare de l'Est de Lunéville. La “Compagnie du chemin de fer de Lunéville à Einville” est créée le pour la construction de la ligne. Le décret déclarant d'utilité publique l'établissement d'une ligne de tramway entre Lunéville et Einville est signé le [8].

La longueur de la ligne est de 9 898 mètres. Le terminus voyageurs, avec plaque tournante de retournement, se fait dans la cour de marchandises de la gare à Lunéville. La ligne se termine par un terminus voyageurs et marchandises sur la port d'Einville.

Dès le départ, en 1902, le matériel comporte deux locomotives à deux essieux 020T L. Corpet et L. Louvet de Paris plus une autre locomotive à deux essieux de type Brown construite par SCM Winterthus en Suisse. En 1907, la Brown est remplacée par une Corpet-Louvet à trois essieux. Les wagons sont tous fabriqués par de Dietrich à Lunéville[9].

Dès le , le service est assuré en ville de Lunéville avec quatre arrêts : Place Léopold; Rue Banaudon-Grande Rue, Place du château et Place des Carmes. Le , la totalité de la ligne jusqu'à Einville est reconnue et fonctionne sans inauguration officielle. En , un embranchement vers Jolivet est ouvert aux voyageurs[10].

Arrivée du Tacot, place du Château.

Exploitation d'avant-guerre

Malgré les réticences des militaires particulièrement de la cavalerie et les premiers accidents d'une longue liste, le tramway est bien accueilli par la population[11]. Il facilite ses déplacements et la mise en place de nombreuses festivités dans les environs de Lunéville.

En 1910, l'embranchement à Jolivet avec le LBB favorise le transport de marchandises entre les Vosges et le canal de la Marne au Rhin. Le bilan économique de la compagnie reste équilibré sans grand bénéfice dans les premières années mais au bout de 10 ans les frais de maintenance deviennent de plus en plus importants.

La ligne dessert alors les stations suivantes : Lunéville Gare de l'Est, Place Léopold, Grande Rue, Place du Château, Place des Carmes, Faubourg d'Einville (Octroi), Lunéville-Jolivet, Jolivet village, Bonviller et Einville pour une douzaine d'aller-retour[12].

  • Place du Château à Lunéville.
  • Arrêt du tramway.
    Arrêt du tramway.
  • Jour de fête.
    Jour de fête.

La Première Guerre mondiale

Le tramway est arrêté le . Lunéville et ses environs subissent des combats violents et sont envahis jusqu'en septembre. Les dégâts sont nombreux. Tous les villages de la ligne ainsi que Lunéville sont libérés peu de temps après, mais le front se stabilise à proximité.

Le Génie remet provisoirement en état les installations pour permettre quelques transports fin 1914. Au , seules les marchandises sont transportées et le la ligne Lunéville à Einville est réquisitionnée par l'armée.

L'exploitation partielle de la Compagnie du Tramway reprend le avec trois trains par jour et par tronçons. La reconstruction des ponts se fait à partir de 1920 et permet le fonctionnement normal[13].

  • La gare d'Einville.

Fin du service

Le LBB fusionne le avec le LE. Le tramway est remplacé par le chemin de fer départemental. L'ensemble est devenu réseau d'intérêt local. L'achat de deux automotrices JM de Dion Bouton avec remorque le permet de répondre aux désirs des habitants qui se plaignent de la pollution. Les locomotives à vapeur, réservées aux trains de marchandises, ne traversent plus la ville.

Dès 1926, le bilan devient déficitaire et ne fait que croître, ce qui oblige la suppression du service voyageurs sur Einville le . Le trafic marchandises est maintenu pour aider le fonctionnement du port d'Einville. Sous la pression des occupants allemands, la suppression du service marchandises est effectif le .

La vente des gares et des terrains ont lieu en 1946. La gare d'Einville est conservée par la commune[14].

Notes et références

  1. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  2. « Recueil général des lois, décrets et arrêtés ... », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Journal officiel de l'État français. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  6. Gabriel 2012, p. 21-32
  7. Gabriel 2012, p. 33-44
  8. Gabriel 2012, p. 45-64
  9. Gabriel 2012, p. 70-71
  10. Gabriel 2012, p. 72-82
  11. Histoire locale d'Einville - Le Tacot, en ligne sur Histoire locale d'Einville - Le Tacot, en ligne sur histoirelocaleinville
  12. Gabriel 2012, p. 111-156
  13. Gabriel 2012, p. 154-174
  14. Gabriel 2012, p. 175-190

Voir aussi

Bibliographie

  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Éditions Serpenoise, Metz, 1999 (ISBN 2-87692-414-5)
  • Marc Gabriel, L'épopée du LBB, Nancy, NMG éditions, , 230 p. (ISBN 978-2-9537068-1-9).
  • Marc Gabriel, Le Petit Train de Lunéville à Einville et Jolivet, Nancy, NMG éditions, , 230 p. (ISBN 978-2-9537068-2-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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