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Levi's 501

Levi's 501 est le nom donné par la firme américaine Levi's à son modèle de jeans emblématique à compter de la dernière décennie du XIXe siècle.

Étiquette en cuir aux deux chevaux du célèbre modèle de jeans, apparue en 1886.

La version d'après-guerre du 501 est l'archétype du jeans caractérisé par ses cinq poches, sa braguette à boutons, ses surpiqûres orange assorties au cuivre des rivets, la petite étiquette rouge arrière et celle de cuir cousue à la taille.

Historique

Levi's 501

Le pantalon créé en 1873 par Jacob Davis et Levi Strauss se distingue des produits concurrents par l'utilisation de rivets, pour renforcer les points de traction...

En 1890, Levi Strauss & Co perd son exclusivité sur les pantalons jeans (extinction du privilège juridique et commercial de son brevet), aussi la firme décide-t-elle de réagir contre les futures imitations et met l'accent sur le denim utilisé provenant des filatures d'Amoskeag. Elle crée ainsi un modèle taillé dans la toile de 9 onces, « XX », d'Amoskeag, gage de qualité, et dénommée 501. Les archives de Levi Strauss & Co. à San Francisco ayant été détruites par le feu lors du tremblement de terre le , on ne connait pas l'origine de ce numéro. Il semblerait cependant qu'il soit celui du lot de tissu dans lequel fut taillé le premier « 501 »[1]. À partir de 1922, les 501, comme tous les jeans Levi's, sont exclusivement confectionnés avec du denim produit par la filature Cone de Greensboro. Comme tous les jeans de l'époque, le 501 est d'abord à la fin du XIXe siècle un vêtement de travail[2]. Il est coupé très large, n'a qu'une poche unique au dos, une martingale, des boutons pour les bretelles et un rivet à l'entrejambe. Ces spécificités vont peu à peu disparaitre.

Au tout début du XXe siècle, le 501 se voit pourvu d'une seconde poche arrière. Le « cinq poches » est né.

Le caractère seyant attribué au 501 ne sera réellement effectif qu'avec le millésime de 1947[3].

Attributs abandonnés

Les attributs suivants ont disparu du modèle 501 :

  • le denim « selvage » : Jusqu'en 1983, le denim utilisĂ© pour le modèle 501 sera produit avec des mĂ©tiers Ă  tisser Ă  laize Ă©troite, identifiable par le liserĂ© rouge Ă  l'intĂ©rieur de la couture latĂ©rale, alors que Levi Strauss & Co., pour ses autres modèles, avait gĂ©nĂ©ralisĂ© depuis les annĂ©es 1950 l'usage d'un tissu Ă  large laize produit sur des machines automatiques[4] ;
  • les rivets des poches arrière : Jusqu'en 1966, ces poches seront rivetĂ©es mais dès 1937, les rivets seront cachĂ©s afin qu'ils n'endommagent pas l'assise de celui qui le porte[5] ;
  • la martingale : la patte de serrage arrière disparait, pour des raisons d'Ă©conomie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle n'est pas rĂ©introduite pour le modèle de 1947[6].
  • les boutons de bretelle : le modèle de 1933 sera le dernier Ă  en ĂŞtre pourvu, les restrictions de la guerre et l’évolution de la mode conduiront Ă  les faire disparaitre en 1944.

Les rééditions par Levi's sont des différents 501 historiques que reproduisent ces caractéristiques. Dans les années 1990, une série de spots publicitaires de la marque Levi's présentera ces différents attributs abandonnés.

Spécificités conservées

En revanche les jeans 501 continuent d'avoir

  • une poche gousset rivetĂ©e : les modèles prĂ©-501 en disposent dĂ©jĂ  d'une. Selon la lĂ©gende, cette poche aurait Ă©tĂ© utilisĂ©e par les chercheurs d'or pour conserver leurs pĂ©pites. Les deux rivets de la poche disparaissent temporairement pour Ă©conomiser le mĂ©tal au cours du second conflit mondial ;
  • des rivets en cuivre : fondement du jeans, l'entreprise Levi Strauss & Co., qui participe Ă  l'effort de guerre, remplace pourtant le cuivre par de l'acier teintĂ© pendant les annĂ©es 1940 ;
  • une Ă©tiquette au dos : Dès 1886, une Ă©tiquette de cuir (jacron) est cousue sur la ceinture les jeans Levi's. Deux chevaux y sont reprĂ©sentĂ©s tentant de dĂ©chirer un pantalon de la marque[7].
  • un « arcuate » : Les plus anciens pantalons Levi's connus arborent dĂ©jĂ  une double surpiqure sur la poche arrière dĂ©crivant deux arcs de cercle. Cependant, afin d'Ă©conomiser le fil du fait du rationnement, l'arcuate est dessinĂ© et non plus piquĂ© sur le modèle de 1944 ;
  • une Ă©tiquette rouge : En 1936, la petite Ă©tiquette rouge est placĂ©e dans la couture de la poche arrière droite pour distinguer le 501 des productions des concurrents[8]. Jusqu'en 1971, Levi's y est Ă©crit avec un E majuscule. Les jeans vintage antĂ©rieurs sont dĂ©signĂ©s par le terme « big E ».

Andy Warhol promoteur du modèle

Selon la légende répandue par Bob Calacello (l'ancien éditeur de Interview) Andy Warhol portait le modèle avec une chemise à carreaux et un blazer bleu, créant un nouveau look. Il fut, avec son collaborateur Fred Hugues, le premier à avoir combiné jeans et veste. À partir de ce moment, ce style est devenu le « look Warhol »[9].

Publicité de 1985

En 1985, pour promouvoir la version « stonewashed » du 501, Levi Strauss & Co. fait appel à l'agence BBH (Bartle Bogle Hegarty). La publicité montre Nick Kamen entrer dans une laverie automatique, mettre des pierres dans le tambour d'une machine, retirer son t-shirt et son 501 pour enfin attendre en caleçon blanc et chaussettes sous le regard de la clientèle, notamment féminine. Le décor, les tenues des autres protagonistes, la présence d'un G.I., la musique (I Heard It Through the Grapevine) invitent à dater la scène au cours des fifties aux États-Unis.

Cette campagne publicitaire aurait fait grimper les ventes de la marque de 80 % en un an au Royaume-Uni[10]. Elle a également indirectement assuré la publicité pour les sous-vêtements Sunspel (en). Le spot est un classique des rétrospectives de film publicitaire.

Production

Les premières productions extra-américaines de Levis 501 datent du début des années 1980, en Écosse.

En 2003, Levi Strauss & Co. a fermé sa dernière usine sur le territoire américain à San Antonio.

Les actuelles rééditions de jeans 501 vintage de Levi Strauss & Co. fabriquées aux États-Unis le sont dans des usines non détenues par la firme californienne.

La société Cone Mills qui produisait le denim pour Levi Strauss & Company depuis 1915 fut également le fournisseur exclusif ces dernières années du tissu des 501 notamment le White Oak.

501 Blues

501 Blues est un spectacle tiré du nom du produit et de la marque américaine. Joué par des travailleuses licenciées, il raconte et retrace la vie de leurs conditions et de leur vécu avant, pendant et après la fermeture de l'usine de La Bassée, dans le nord de la France[11] - [12].

Notes et références

  1. La grande saga du « blue jean »
  2. surtout pour les ouvriers du chemin de fer
  3. "This is an iconic year for 501"(en) « Levi’s 501: 1947 »,
  4. Paul Trynka, Cone White Oak Mill, Greensboro, North Carolina
  5. Publicité Levi's de la fin des années 1930 : "the rivets are still there"
  6. “501 story” site institutionnel Levis Vintage Clothing
  7. Selon la légende de l'entreprise, Strauss aurait voulu prouver la solidité de son produit en attachant l’un de ses pantalons à deux chevaux, ces derniers tirant dans des sens opposés et ne parvenant pas à le déchirer. Ce logo permettait de plus aux travailleurs illettrés d'acheter le jeans « aux deux chevaux ». Source : (en) History of the Levi's 501 jeans
  8. [PDF] (en) site institutionnel Levi strauss & Co, « History of Levi's 501 jeans », sur levistrauss.com/ (consulté le )
  9. Bernhard Roetzel, L'Éternel Masculin, éd. Könneman, 1999
  10. “501 blues” : les ouvrières de Levi’s sur les planches
  11. Les esclaves des multinationales se rebiffent

Articles connexes

Liens externes

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