Les Mille et Une Vies d'Ali Baba
Les Mille et Une Vies d'Ali Baba, puis Ali Baba, la musicale comédie, est une comédie musicale française dont la première a lieu au Zénith de Toulon le . Puis, le spectacle se joue au Zénith de Paris le . Ce spectacle musical produit par Pierre-Alain Simon, Jean-Claude et Annette Camus est écrit et composé par Fabrice Aboulker, Thibaut Chatel, Frédéric Doll et Alain Lanty.
Les Mille et Une Vies d'Ali Baba | |
Sources | Ali Baba et les Quarante Voleurs |
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Lyrics | Thibaut Chatel Frédéric Doll |
Musique | Fabrice Aboulker Alain Lanty |
Mise en scène | Joël Lauwers |
Chorégraphie | Bruno Agati |
Décors | Louis Désiré |
Costumes | Louis Désiré |
Lumières | Jacques Rouveyrollis |
Production | Pierre-Alain Simon Jean-Claude et Annette Camus |
Première | Zénith de Toulon |
Dernière | Zénith de Paris |
Langue d’origine | Français |
Pays d’origine | France |
Airs | |
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Argument
L'action se déroule dans une cité perdue au milieu de sables. Cet endroit résolument moderne et semblant surgir de nulle part se transforme au fil du temps pour devenir la lumineuse scène de cette éternelle comédie humaine dont seul l’amour sortira vainqueur…
Tout commence à Nova-Manganor avant dirigée par les Princes mais depuis la disparition de leur fille Yasmina, qui portait un médaillon royal, ils sont tous morts de chagrin au fil du temps. Quel est cet endroit ? Une ville, un village, une cité ? Peu importe. Ce qui compte ce sont les gens qui vivent là : Ali Baba, un jeune homme généreux et solitaire et aussi un poète à la recherche de l'amour, son frère Cassim un imbécile qui accepte tous les caprices de sa femme et sa femme, Madame Cassim égoïste et pleine d'ambition, un couple de parvenus qui ne rêvent que de pouvoir et d’argent, un Génie, psychiatre glamour et égocentrique et une bande de Voleurs, aussi bêtes que méchants constitués d'un Capitaine autoritaire, de sa fille Fillasse, de Kartan l'imbécile heureux, de Perroquet le soumis et aussi Booster le costaud romantique et d'autres voleurs aussi méchant, qui traînent leur ennui d’un mauvais coup à l’autre. Rien ne semble pouvoir perturber cet endroit tranquille.
Pourtant, une belle jeune femme, Yasmina qui porte un médaillon au cou, va venir bouleverser l’ordre établi.
Elle débarque à Nova, achetée par Cassim pour le servir. Ali tombe immédiatement amoureux et elle ne reste pas insensible à son charme et sa gentillesse. Malheureusement, Madame Cassim qui souhaite posséder la rue entière, ordonne à son mari d’expulser son frère qui possède un tout petit bar constitué de deux bidons. Ali est jeté sur la route, où le destin lui tend la main. Il tombe par hasard sur le débordant et rutilant repaire des Voleurs, et en profite pour emprunter de quoi rentrer à Nova rendre sa liberté à Yasmina. Mais là où tout se complique c’est que Madame Cassim veut savoir où Ali a trouvé tout cet argent. Elle est décidée à racheter le palais des Princes disparus et prendre ainsi la place vacante. À force de ruses, elle fait parler Ali et envoie Cassim à la caverne. Ce dernier obéit, une fois de plus, et pénètre dans l’antre des Voleurs au péril de sa vie. Gagné par la fièvre de l’argent, il s’imagine un instant pouvoir tout garder pour lui. C’était sans compter sur les sauvages propriétaires de l’endroit qui l’attrapent et l’enferment. Mais Ali, courageux et malin, réussit à délivrer son frère pendant que l’abjecte Madame Cassim en profite pour s’emparer du butin. Les esprits s’échauffent. Les Voleurs déchaînés veulent retrouver leur magot. Ali et Yasmina veulent se retrouver. Cassim veut comprendre. Et Madame Cassim veut toujours devenir princesse.
Madame Cassim, exaltée par sa nouvelle fortune, sent s’approcher les parfums du pouvoir, dont elle rêve depuis si longtemps. Elle décide de s’entourer et propose au Génie de l’embaucher comme chambellan. Hélas, ce dernier a, comme tout le monde ici, une obsession : monter sur scène à Broadway. Il accepte tout de même le job, sentant que l’offre faite par l’odieuse femme peut lui permettre de « s’offrir » son caprice. Il aide donc Madame Cassim à organiser les fêtes de son sacre, mais alors que tout est prêt, la tigresse ferme les lourdes portes de Nova-Manganor et jette son « assistant » comme un malpropre. Ali, Cassim, les Voleurs et le Génie décident alors, chacun de leur côté, de se déguiser, de s’introduire dans la grande fête et de se venger. S’ensuit une nuit de folie et de quiproquos riche en surprises. Pourtant au petit matin, rien n’est réglé…
Ali et Yasmina arriveront-ils à sortir de ce piège et à s'aimer ? Cassim réussira-t-il à reconquérir sa « douce » ? Les Voleurs récupéreront-ils le fruit de leur funeste labeur ? Madame Cassim deviendra-t-elle princesse? Le Génie… Où est passé le Génie ?
Fiche technique
- Musique : Fabrice Aboulker et Alain Lanty
- Livret : Thibaut Chatel et Frédéric Doll
- Mise en scène : Joël Lauwers, assisté de Nicolas Marty
- Chorégraphie : Bruno Agati, assisté de Valérie Guirriec
- Coaching vocal : Richard Cross
- Décors et costumes : Louis Désiré
- Création lumières : Jacques Rouveyrollis
- Durée : 126 minutes
Distribution
Chanteuses et chanteurs
- Ali Baba : SĂ©bastien Lorca
- Yasmina : Sonia Lacen
- Cassim : Steeve De Paz
- Mme Cassim : Ann'so
- Le génie : Sinan Bertrand
- Le capitaine des voleurs : Philippe Loffredo
- Perroquet / Le marchand : Yamin Dib
- Booster : Pascal Massix
- Kartan : Christophe Pineau
- Fillasse : Marianne Viguès
- Choristes : CĂ©dric Pelzman, Jessy Roussel, Nicolas Saga, VĂ©ronique Severe
Danseuses et danseurs
- Patrice Acunzo
- Fabio Aragao
- Fabrice Bert
- Philippe Bonhommeau
- Patricia Delon
- Lionel Desruelles
- Laurent Doëzy
- Leslie Dzierla
- MaĂŻte Gheur
- Carole Gouvaze
- Steve Guimaraës
- Valérie Guirriec
- Anne-Tina Izquiredo
- Sandra Lambert
- Sophie Lemozit
- Thierry Martinez
- Jenny Mutela
- Muriel Parnasse
- Carl Portal
Chansons
Acte I
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Acte II
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Discographie
Singles
Titre | Année | Meilleure position | Interprètes | |
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[1] | (Fr)[2] | |||
Tu me manques depuis longtemps | 2000 | 10 | 5 | Sonia Lacen et SĂ©bastien Lorca |
Ă€ quoi bon ? | 2000 | 19 | 8 | Sonia Lacen, SĂ©bastien Lorca et Steeve De Paz |
Ainsi va la vie | 2001 | 93 | 3 (tip) | Sonia Lacen, Sinan, SĂ©bastien Lorca, Ann'so et Steeve De Paz |
Album
Toutes les paroles sont écrites par Thibaut Chatel et Frédéric Doll, toute la musique est composée par Fabrice Aboulker et Alain Lanty.
Production
Fabrice Aboulker a l'idée de faire une comédie musicale sur Ali Baba. Pierre-Alain Simon lui conseille d'obtenir le soutien de RTL, M6 et Jean-Claude Camus[3]. Ce dernier avait connu plusieurs échecs dans les années 1980 et 1990 avec des comédies musicales, lui faisant perdre 21 millions de francs[4]. Il décide néanmoins de produire le spectacle, avec Pierre-Alain Simon pour un budget s'élevant à 25 millions de francs[5]. Fabrice Aboulker et Alain Lanty composent la musique, tandis que Frédéric Doll et Thibaut Chatel écrivent les paroles[6].
Ali Baba sort en même temps que trois autres comédies musicales (Da Vinci, les Ailes de la Lumière, Les Dix Commandements et Roméo et Juliette), après le grand succès de Notre-Dame de Paris l'année précédente[5]. Contrairement aux autres comédies musicales, Ali Baba est « une vraie comédie »[3]. Cette originalité est mise en avant par la production, tout comme l'orchestre philharmonique sur scène[5].
L'album sort en début d'année 2000. Le producteur fait participer Sonia Lacen (Yasmina) aux tournées de Johnny Hallyday et Sébastien Lorca (Ali) à celles de Lara Fabian, pour que le public les identifie[6]. La première a lieu le au Zénith de Toulon. Du au , la comédie musicale monte au Zénith de Paris[5], avant une tournée en province puis un retour à Paris[7].
Accueil
Du point de vue commercial, Les Mille et Une Vies d'Ali Baba est considéré comme un échec[8]. En , l'album de la comédie musicale ne s'est vendu qu'à 200 000, loin derrière les autres comédies musicales de l'époque Les Dix Commandements et Roméo et Juliette (avec respectivement 700 000 et 500 000 albums vendus)[6]. Après les premières représentations, le Zénith de Paris, « trop vaste et trop froid » pour la comédie musicale, participe à créer un mauvais bouche à oreille. Entre septembre et décembre, la pièce attire 55 000 spectateurs à Paris et 50 000 en province, en deçà des attentes des producteurs[5].
Selon Richard Cross, coach vocal de la troupe, cela s'explique par le genre d'Ali Baba, « plus proche des opérettes période Offenbach », et moins de publicité que ses rivales dans les médias[6]. Jean-Claude Camus explique en partie ces difficultés par la jeunesse de la troupe, « composée uniquement de jeunes qui débutent ». Pour d'autres, la comédie musicale s'adresse au mauvais public, davantage aux adultes qu'aux jeunes, qui font pourtant le succès de Roméo et Juliette par exemple[5].
Si le public reste de marbre, les retours côté presse sont néanmoins positifs dans leur majorité.
Radio France affirme qu'il s'agit de « l’un des plus injustes échecs de l’histoire de la comédie musicale en France. [Il] réunit tout ce qui fera plus tard le succès d’autres spectacles : musique live, vraies scènes de comédie pleines d’humour… mais voir Ali Baba dans une ville moderne où les voleurs sont à moto, ça ne passe pas pour le public »[9].
Pour Libération, « Ali Baba communique sur son originalité, au regard des autres comédies: un orchestre philharmonique sur scène, des chanteurs également comédiens et danseurs, et un certain sens de l'humour. Tout en insistant sur le fait que le spectacle est avant tout destiné aux adultes »[10].
Le site spécialisé Regard en coulisse évoque « une partition protéiforme très attachante », malheureusement prisonnière d'un « Zénith dix fois trop grand »[11]. La rédaction trouve cependant le tout « très frais, souvent drôle et immédiatement plaisant. On se croirait presque dans un dessin animé de Walt Disney (au hasard… Aladdin !) et ce n’est pas une critique ! Les chansons vont de la pop destinée à cartonner dans les hits (Tu me manques depuis longtemps) à la musique de western hollywoodien (Les 40 voleurs) en passant par la comédie (La phrase magique) mais le tout reste très homogène »[12].
rfi insiste sur les « deux premiers rôles jeunes et beaux : Sébastien Lorca et Sonia Lacen »[13].
Jean-François Brieu souligne le génie de « faire appel à un orchestre » en live et de propulser « sur le devant de la scène les adorables Sébastien Lorca et Sonia Lacen », lesquels « emportent rageusement le morceau ». A son sens, la troupe « s'amuse follement à puiser dans ce sac à malices non exempt d'excellentes chansons, même si l'on peut regretter au passage qu'une fois de plus la comédie musicale française contemporaine soit tétanisée à l'idée de créer de toutes pièces un argument original à la manière de Starmania ». Brieu évoque « la tradition des bouts-rimés joyeux et des intermèdes lorgnant du côté de Feydeau »[14].
Vincent Monnet, du Temps, salue « le parti pris comique et la jeunesse de la troupe de cette "musicale comédie" [sic!] », ces spécificités conférant « à l'ensemble un côté drôle et enlevé, même si l'on ne marche pas une seconde dans le coup du génie qui rêve de chanter à Broadway ». Le journaliste trouve néanmoins « le postulat trop faible, l'action [évoluant] essentiellement grâce à la jalousie de Madame Cassim. Un moteur dramatique qui ne suffit pas à dynamiser une adaptation considérablement alourdie par une succession de quiproquos ineptes et des rebondissements farfelus »[15].
Bruxellons ! trouve le « musical plein d'imagination » et regrette son échec : « c'est évidemment le plus original qui va être sacrifié, le seul qui avait pris le pari de ne pas employer de bande-son pour la musique. Sans diminuer les valeurs de Roméo et Juliette ou de Les Dix Commandements, Ali Baba ne méritait pas ce qui lui est arrivé »[16].
Notes et références
Références
- « Sonia Lacen & Sébastien Lorca - Tu me manques depuis longtemps », sur LesCharts.com (consulté le ).
- « Sonia Lacen & Sébastien Lorca - Tu me manques depuis longtemps », sur Ultratop.be (consulté le ).
- Bruno Masi, « D'amour et de marketing. La recette des créateurs et des producteurs en vue du jackpot. », Libération,‎ (lire en ligne)
- Gilles Médioni, « Le grand retour du théâtre en chanté », L'Express,‎ (lire en ligne)
- Bruno Masi, « Une comédie musicale sur deux cale », Libération,‎ (lire en ligne)
- Frédéric Garat, « L'Ali Babazar des comédies musicales », Radio France International,‎ (lire en ligne)
- « L'ordre de bataille », Libération,‎ (lire en ligne)
- Valérie Sasportas, « Comédies musicales : l'heure française », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
- Julien Baldacchino, « Comment rater sa comédie musicale en quatre leçons », sur France Inter, (consulté le )
- Bruno MASI, « Une comédie musicale sur deux cale. », sur Libération (consulté le )
- « 1998–2002, la folle histoire récente du théâtre musical à Paris : Première partie 1998–2000 », sur Regard en coulisse, (consulté le )
- « Les mille et une vies d’Ali Baba », sur Regard en coulisse, (consulté le )
- « L’Ali Babazar des comédies musicales », sur RFI Musique, (consulté le )
- Jean-François Brieu, Les comédies musicales de Starmania aux Dix Commandement, Editions Hors-Collection, , 128 p. (ISBN 978-2258058330), p. 109, 112, 115
- Vincent Monnet, « Décodage. Les Mille et Une Vies d'Ali Baba », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Bruxellons! - Encyclo - », sur www.bruxellons.be (consulté le )