Le micro brise le silence
Le Micro brise le silence, ou simplement MBS, est un groupe de hip-hop algérien, originaire de Hussein-Dey, à Alger. Fondé en 1993, c'est l’un des premiers groupe de rap algérien à s'être formé.
Autre nom | MBS[1] - [2], El Micro ybrizi sket, Mime ba sin |
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Pays d'origine | Algérie |
Genre musical | Hip-hop algérien, hip-hop alternatif, rap politique |
Années actives | 1993–2005 |
Labels | SOS Pub, Universal, Dounia, Izem Production |
Membres |
Rabah Donquishoot Deymed Algira(mouna) |
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Anciens membres |
Yacine Red One |
Biographie
DĂ©buts
C'est en 1993 que le groupe est fondé[1]. Les membres du groupe — M'hand Touat (alias Deymed), Redwane Tennoune (alias Red One), Yacine Ayad, et Rabah Ourrad (alias Donquishoot) — se rencontrent au lycée, et commencent à organiser des concerts hip-hop dès 1993. Hadjira Fezoui (alias Algira) les rejoint par la suite ; elle est la voix féminine du groupe. Tous les cinq sont issus du quartier populaire Hussein-Dey, à Alger[3] - [4].
Le groupe intègre au son hip-hop urbain des mélodies traditionnelles, tirées du patrimoine algérien. Leurs textes reflètent le bonheur et le malaise de toute une génération d'Algériens, engagés et conscients de leurs problèmes.
Premiers albums
Leur premier album studio, intitulé Ouled el bahdja (en français : « Les Enfants de la radieuse »), est publié en 1997[5]. Cet album rencontre un bon succès avec 60 000 exemplaires vendus en quelques mois malgré la censure, et le morceau Ouled el bahdja (Les enfants d'Alger), la radieuse étant le surnom d'Alger, devient un classique du rap algérien. La chanson décrit les problèmes auxquels font face les habitants d'Alger avec le refrain: jusqu'à quand ? Juste une année après, en 1998, sort leur deuxième opus, Al aouama (« La Nageuse »), qui compte 100 000 exemplaires vendus en quelques mois[6], et leur offre une place sur la scène artistique algérienne et maghrébine[3]. En 1998, ils participent au concert L'Algérie à Paris, aux côtés de Cheb Khaled, Cheb Mami, et Cheb Yazid (maintenant Amou Yazid).
En 1999, un troisième album, intitulé Le Micro brise le silence, sort chez Universal[7]. L'album compte 20 000 exemplaires vendus[8]. La style musical de MBS véhicule les aspirations d’une jeunesse qui ne cesse de crier son désespoir, les massacres et les abus de l’armée, et le chômage[9].
Wellew
En 2001, après leur séparation avec la major de disques Island/Universal[8], MBS renouent avec leur public algérien. Wellew (« Ils sont revenus ») lui est exclusivement dédié. Un album très agressif et protestataire avec des titres comme Le Réalisateur, Mchi Tel3ab, La Mort, Dziriya (Ana Twiri), Mr le Président, ou encore Houmeti l'Hussein-Dey.
Maquis bla sleh
En 2005 arrive leur dernier album studio, Maquis bla sleh. Cet album, dont le titre rappelle le sigle du groupe « MBS », est présenté lors d’une conférence animée à la Maison de la presse. Il est composé de 14 chansons, comptabilisant 47 minutes de musique. Dans Maquis bla sleh, le groupe chante qu’il « est toujours possible d’arranger les choses sans recourir aux armes », selon Rabah, parolier attitré de MBS. Dakhla, Achewik (chanson kabyle), El Firan, Mina Alger ila Berlin… sont autant de titres de chanson composant cet album qui ne déroge pas au « militantisme de la rue » prôné par le groupe. Les ex-« rappeurs d’Hussein Dey », qui vivent depuis 3 ans en France, affirment vouloir « renouer avec le public algérien ».
Discographie
Notes et références
- « Culture planétaire et identités frontalières À propos du rap en Algérie », sur etudesafricaines.revues.org (consulté le ).
- « Culture : Le coup de bill'art du Soir - Le micro qui brise le silence », sur lesoirdalgerie.com (consulté le ).
- « Algérie : le rap brise le silence », sur africultures.com (consulté le ).
- « Alger en musiques », sur TV5 Monde (consulté le ).
- (en) « MBS - Ouled el Bahdja », sur AllMusic (consulté le ).
- « Avec Le Micro Brise le Silence, le rap se réinvente dans les quartiers d'Alger », sur letemps.ch, (consulté le ).
- « Algérie, le rap squatte l’underground », sur RFI Musique (consulté le ), Entre 1998 et 2000, le Micro Brise le Silence, Intik et les Hamma, trois formations algéroises ont signé en France avec Universal ou Sony..
- Daikha Dridi, « Alger Paris, le rap et la galère » (consulté le ), Universal nous avait mal maquettés, les grosses radios ne s’intéressaient pas au rap arabe, on n’a donc pas eu accès aux gros médias parce que ce qu’on faisait était trop communautaire, en plus on n’était pas stables, trop de problèmes de visas au goût de notre maison de disque, la séparation a donc eu lieu en 2001.
- « MBS », sur RFI Musique (consulté le ), Quant à l'histoire de l'engagement dans les textes ou non, il est permis de relativiser au regard du discours tenu par MBS : Le chômage, l'injustice, le pouvoir policier, le pouvoir politique soutenu par les militaires, la jeunesse sans avenir, la corruption, etc..