Le Siècle d'Auguste
Le Siècle d'Auguste ou Siècle d'Auguste : Naissance de N.S. Jésus Christ est un tableau de 1855 du peintre français Jean-Léon Gérôme. Mis en dépôt par l'Etat, il est conservé au Musée de Picardie, à Amiens. Ce tableau est une peinture à l'huile sur toile de 6,20 × 10,14 m qui représente les principaux événements du règne du premier empereur romain Auguste[1].
Artiste |
Jean-LĂ©on GĂ©rĂ´me |
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Date |
1855 |
Type | |
Technique | |
Dimensions (H Ă— L) |
620 Ă— 1014 cm |
Mouvement | |
Propriétaire |
Etat |
No d’inventaire |
RF 1983 92 |
Localisation | |
Commentaire |
dépôt du musée d'Orsay |
Histoire
Jean-Léon Gérôme arrivé à Paris en 1841 et devient élève de Paul Delaroche. Il obtient une médaille de 3e classe au Salon de 1847 avec Un combat de coqs. Il présente « Intérieur grec, le Gynécée » au Salon de 1850 qui est acquis par le président de la République, Napoléon III. L’État lui commande, en 1852, une grande toile pour l'Exposition universelle de 1855. Le Second Empire débutant octroie à Gérôme la somme 20 000 Fr pour réaliser une œuvre monumentale qu'il met trois ans à réaliser, Le Siècle d'Auguste. Il demande une avance de 5 000 Fr afin de financer un voyage en Europe Orientale, durant lequel il effectue des recherches d’ordre ethnographique. Le , un rapport d’inspection indique que le carton est terminé, et que Gérôme en est au stade de l’étude finale. Gérôme réalise beaucoup de dessins préparatoires, certains sont au Musée Rolin à Autun, au Musée de Cambridge en Grande-Bretagne ainsi qu’au Musée Georges-Garret de Vesoul[2].
Thème
Le tableau est un résumé allégorique des grands évènements qui marquèrent le règne de l’empereur romain Auguste, de 27 avant Jésus-Christ à 14 après Jésus-Christ. Le tableau est fortement inspiré de L'Apothéose d'Homère d’Ingres.
Gérôme choisi de représenter un passage du Discours sur l'Histoire universelle, de Jacques-Bénigne Bossuet, datant de 1681, sur l’instauration de la Pax Romana par Auguste, et la naissance de Jésus-Christ.
« Les restes de la république périssent avec Brutus et Cassius. Antoine et César, après avoir ruiné Lépide, se tournent l’un contre l’autre. Toute la puissance romaine se met sur la mer. César gagne la bataille actiaque : les forces de l’Égypte et de l’Orient qu’Antoine menait avec lui sont dissipées : tous ses amis l’abandonnent, et même sa Cléopâtre pour laquelle il s’était perdu. Hérode Iduméen qui lui devait tout, est contraint de se donner au vainqueur, et se maintient par ce moyen dans la possession du royaume de Judée, que la faiblesse du vieux Hyrcan avait fait perdre entièrement aux asmonéens. Tout cède à la fortune de César : Alexandrie lui ouvre ses portes : l’Égypte devient une province romaine : Cléopâtre qui désespère de la pouvoir conserver, se tue elle-même après Antoine : Rome tend les bras à César, qui demeure sous le nom d’Auguste et sous le titre d’empereur seul maître de tout l’empire. Il dompte vers les Pyrénées, les Cantabres et les Asturiens révoltés : l’Éthiopie lui demande la paix : les Parthes épouvantés lui renvoient les étendards pris sur Crassus avec tous les prisonniers Romains : les Indes recherchent son alliance : ses armes se font sentir aux Rhetes ou Grisons, que leurs montagnes ne peuvent défendre : la Pannonie le reconnaît : la Germanie le redoute, et le Veser reçoit ses lois. Victorieux par mer et par terre, il ferme le temple de Janus. Tout l’univers vit en paix sous sa puissance, et Jésus-Christ vient au monde. »
— Bossuet.
Description
La composition du tableau s'organise symétriquement autour d'un axe vertical autour du personnage d'Auguste. Dans la partie haute du tableau, la façade du temple de Janus domine avec un ciel sans nuage et le plan est coupé par les murailles de la ville au loin.
Devant le temple, Auguste divinisé en Jupiter Capitolin est assis, à côté d'une petite statue du même Jupiter, sur un trône lui-même posé sur un socle en marbre. Il tient dans sa main gauche le sceptre du monde et sa main droite est posée sur une femme debout et adossé à l'estrade. Elle est vêtue d'une chlamyde rouge, porte une lance et un bouclier, il s’agit de la personnification de Rome. A droite des pieds d'Auguste est placé l'aigle impérial.
L'inscription sur le socle est dédié à la gloire d'Auguste, en énumérant les provinces conquises et pacifiées : César Auguste, imperator victor canabrorum, astum, Pathorum, Raethonum et Indunum, germaniae, pannoniae, domitor pacificator orbis, pater patriae.
À droite, en haut des marches, César, vêtu de bleu, est représenté mort, tandis Brutus et Cassius s'éloignent en descendant les marches. Dans la partie inférieure du tableau, se rassemble de nombreuses populations pour payer le tribut au nouvel empereur, et se soumettre à la Pax Romana[3]. Dans la partie droite du tableau, il présente différents groupes : des indiens montés sur un éléphant, les Parthes rapportant à Auguste les enseignes romaines perdues par Crassus à la bataille de Carrhes, un barbare du Nord couvert de peaux de bêtes, une mère et ses enfants.
À gauche, deux hommes amènent des captifs en les tirants par les cheveux. Un roi oriental est soutenu par deux esclaves, un jeune garçon noir tenant un bouclier et une femme presque nue. En miroir du groupe avec l’éléphant de jeunes arabes et africains sont juchés sur des dromadaires.
En bas du tableau et légèrement décentré, est représenté la naissance de Jésus. Le nouveau-né, étincelant de lumière sur son lit de paille, Marie et Joseph agenouillé autour de lui en posture de prière, sont séparés de la foule par les ailes protectrices d'un ange qui regarde derrière lui.
Le tableau est signé et daté en bas à gauche « J.L. GEROME MDCCCLV »