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Le Roi blanc

Le Roi blanc (A fehér király), publié en 2005, est un roman de l'écrivain hongrois, de langue magyare, György Dragomán.

Le Roi blanc
Auteur György Dragomán
Pays Hongrie
Genre Roman
Version originale
Langue Hongrois
Titre A fehér király
Éditeur Magvető
Lieu de parution Budapest
Date de parution 2005
ISBN 9631424375
Version française
Traducteur Joëlle Dufeuilly
Éditeur éditions Gallimard
Lieu de parution Paris
Date de parution 2009
Type de média papier
Nombre de pages 290
ISBN 978-2-0707-8588-9

Résumé

Le texte se présente comme une succession de scènes de la vie du personnage principal et narrateur, Dzsátá, un enfant de onze ans, en classe de 6ème, dans les années 1980, dans une petite ville d'un pays jamais nommé, arrosé par le Danube.

La scène inaugurale est le départ contraint du père, suivi du premier anniversaire de mariage (après l'arrestation, pour signature de pétition, vers un camp de rééducation par le travail), marqué par l'offrande d'un bouquet de tulipes volées, l'annonce officielle de l'internement du père et les menaces d'officiers de la Sécurité contre la famille. Le fils, très doué pour le tir au fusil grâce à son père, est désormais politiquement suspect, interdit de Défense de la Patrie, de tir, de défilé. La vie de la mère et du fils se passe donc à attendre des nouvelles du père, à (ne pas oser) invoquer le père. Csakany, dans sa tranchée, le fait apparaître, avec une poupée de boue, un miroir, des ailes de moineau, et des incantations, peut-être.

Les titres des chapitres sont : Tulipes, Saut, Fin du monde, Csakany, Musique, Chiffres, Soupape, Cadeau, Guerre, Afrique, Perquisition, Mine d'or, Tunnel, Byzance, Cinéma, Pacte, Panorama, Enterrements.

Parmi les combats entre enfants : comment manquer l'école quand on a gaspillé l'argent de la caisse scolaire, comment voler tel objet à son voisin, comment regarder sous les jupes des filles, comment mener une guerre des boutons dans un champ de maïs (avec peintures de guerre, couteaux et incendie), comment essayer de piller une mine supposée d'or, comment partager un tunnel à la crème de marrons avec un petit vendeur de cintres et de pinces à linge en bois, comment échapper à une séance de chants patriotiques dans une salle de cinéma plongée dans l'obscurité (La Flamme de la Révolution) alors que la projection du film sur le plan quinquennal a été interrompue, comment honorer un vieil ivrogne...

Parmi les conflits entre adultes et enfants : comment forcer des enfants à creuser des tranchées de canalisation, comment faire avaler à des enfants des pilules d'iode pour un accident de centrale nucléaire, comment s'alcooliser à la pálinka , comment fausser des résultats sportifs...

Parmi les scènes les plus fortes : une séance de queue à la supérette (Byzance, bananes, oranges, café, chocolat, figues, dattes, jus de citron grec, olives vertes) et participer à la bousculade, à la dévastation, au pillage... pour une banane ; la visite à un camarade ancien ambassadeur (en Afrique), dont l'appartement, constitué par la réunion de quatre appartements normaux, un vrai musée, regorge de trophées d'animaux empaillés, de moulages de crânes, et chaque pièce était pleine d'objets, dont un automate joueur d'échec ; la décision de se débarrasser de tous les objets désormais inutiles dans le petit appartement familial (Perquisition) ; l'épisode de la cabane de tranchée de Csakany, capable d'imiter le cri de l'aigle royal, pour ramener la paix dans son élevage d'au moins trois cents oiseaux (loriots, alouettes, moineaux, etc), en niches ou en cages, pour le plaisir d'écouter leurs chants d'exclusivité...

Le grand-père, ancien camarade secrétaire, renie son fils (unique), maudit sa belle-fille (putain hystérique), chérit à peine son petit-fils, lui offre à chaque anniversaire un cadeau que celui-ci s'interdit de ramener chez eux, et lui apprend à tirer au vrai pistolet avec le dernier (un Luger). Quelques années plus tôt (Panorama), il l'emmène en fourgonnette admirer la vue sur la ville, la plus belle ville du monde, et lui fait promettre de fuir cette ville, ce pays, de ne plus jamais y revenir. Son Enterrement, après une mort soudaine est l'occasion d'un phénoménal événement : foule, taxis, rencontres, couronnes, flambeaux, marche funèbre, discours, esclandre, scandale...

Personnages

  • Enfants
    • Dzsátá, le narrateur, enfant unique
    • autres garçons : Szabi, Jancsi, Csabi, Janika, Prodan, Ă–csi, Feri, Lupu, Vasököl, Horacin, Aronka, Puju, Pustyu, Nikusor, Maruis, les frères Romulus et RĂ©mus Frunza...
    • filles : Iza,
  • Adultes
    • la mère, toujours prĂ©sente, Ă  petite distance,
    • le père, professeur, parti pour une urgence dans son centre de recherche, en fait en camp de travail forcĂ© au chantier du canal du Danube,
    • le grand-père, ancien camarade secrĂ©taire, et la grand-mère en cancer avancĂ©,
    • Madame Yvonne, ancienne amie du grand-père,
    • le père Miki, accordĂ©oniste, aveugle ; le père Vasile (de la mine) et surtout son fils handicapĂ© (une jambe et bĂ©quilles) caporal, le père Szöver, Mme Ani, le docteur Csidej...
    • les parents de certains enfants,
    • les enseignants : Klidesz (mathĂ©matiques), Vasököl (gĂ©ographie), Sandor (gymnastique), le père Gica, entraĂ®neur de l'Ă©quipe de football,
    • les forces de l'ordre (dont Gyurka), et le camarade BherekmmĂ©ri Pista,
    • autres adultes : Trajan, Feri, Csakany, le mĂ©tallo...

RĂ©compenses et distinctions

RĂ©ception

Le lectorat francophone apprécie[1] : l’école, les bêtises, les amis, mais aussi la violence physique, la manipulation et l’intimidation[2], ouvrage écrit à hauteur d'enfance, avec surtout les stratagèmes que l'enfant met en place pour résister à un monde très hostile et à son immense cruauté. Le décalage permanent entre l'enfant et le réel donne à ces récits une puissance d'évocation singulière[3]. Hommage au père absent, en camp, père qui est toujours "le roi blanc" (pièce d'échec volée dans la maison d'un ambassadeur du parti) qui le protège de la violence du monde[4].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « Le roi blanc - György Dragomán » [livre], sur Babelio (consulté le ).
  2. « György Dragomán – Le roi blanc », sur Passage à l'Est!, (consulté le ).
  3. « lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=6… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. Choco, « Le roi blanc - György Dragoman (2009) », sur blog.com, Le grenier à livres, (consulté le ).
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