Le Renard, les Mouches et le HĂ©risson
Le Renard, les Mouches et le Hérisson est la treizième fable du livre XII de Jean de La Fontaine situé dans le troisième et dernier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1693 mais daté de 1694.
Le Renard, les Mouches et le HĂ©risson | |
Gravure de Pierre Quentin Chedel d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | |
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Pays | France |
Genre | Fable |
Éditeur | Claude Barbin |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1693 |
Chronologie | |
Texte de la fable
Aux traces de son sang, un vieux hĂ´te des bois,
Renard fin, subtil, et matois,
Blessé par des Chasseurs, et tombé dans la fange,
Autrefois attira ce Parasite ailé
Que nous avons Mouche appelé.
Il accusait les Dieux, et trouvait fort Ă©trange
Que le sort à tel point le voulût affliger,
Et le fît aux Mouches manger.
Quoi ! se jeter sur moi, sur moi le plus habile
De tous les hĂ´tes des forĂŞts ?
Depuis quand les Renards sont-ils un si bon mets ?
Et que me sert ma queue ; est-ce un poids inutile ?
Va ! le Ciel te confonde, animal importun ;
Que ne vis-tu sur le commun !
Un HĂ©risson du voisinage,
Dans mes Vers nouveau personnage,
Voulut le délivrer de l’importunité
Du Peuple plein d’avidité :
Je les vais de mes dards[N 1] enfiler[N 2] par centaines,
Voisin Renard, dit-il, et terminer tes peines.
Garde-t’en bien, dit l’autre ; ami, ne le fais pas :
Laisse-les, je te prie, achever leurs repas.
Ces animaux sont soûls ; une troupe nouvelle
Viendrait fondre sur moi, plus âpre et plus cruelle.
Nous ne trouvons que trop de mangeurs ici-bas :
Ceux-ci sont courtisans, ceux-lĂ sont magistrats.
Aristote appliquait cet Apologue aux Hommes.
Les exemples en sont communs,
Surtout au pays oĂą nous sommes.
Plus telles gens sont pleins[N 3], moins ils sont importuns.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Renard, les Mouches et le Hérisson, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 479
Notes
- Mes piquants
- Enfiler son épée à travers le corps de quelqu'un
- Rassasiés