Le Plateau (cité ouvrière)
Le Plateau est un quartier à cheval sur trois communes (Colombelles, Giberville, Mondeville) de la banlieue est de Caen. Cette ancienne cité ouvrière a été créée au début du XXe siècle par la Société métallurgique de Normandie pour loger ses employés. L'ensemble fut doté également de différents équipements : une école primaire, deux centres de formation professionnelle, un stade, une église, un centre culturel, une coopérative, des bains-douches, un centre médical. Une autre cité ouvrière plus petite a également été construite vers 1920 de l'autre côté de l'usine près du bourg de Colombelles ; c'est la Cité du Calvaire à proximité de laquelle se trouve l'église orthodoxe Saint-Serge édifiée en 1926 par les employés de l'usine avec l'aide financière de la SMN.
Le secteur fut sévèrement touché par les bombardements de 1944 et reconstruit à l'identique.
L'usine a fermé et le quartier est devenu résidentiel.
Les différentes formes d'habitat
Le quartier est composé de trois grands secteurs. Selon leur rang dans la hiérarchie sociale, les employés recevaient une maison en conséquence.
Le quartier des villas le long du coteau boisé à proximité de la route de Cabourg. Ce sont des demeures de style néo-normand entourées par de grands jardins et qui bénéficient d'une belle vue sur la campagne environnant Caen. On peut inclure dans ce type d'habitat la maison du directeur, vaste demeure entourée d'un parc arboré de 3ha ; en 1988, elle a été transformée en maison de retraite, la Feuilleraie, aujourd'hui fermée.
Les maisons des contremaitres autour de la rue Centrale et de la Grande rue. Séries de maisons jumelées par deux et entourées de petits jardins. Certaines étaient également dotées de balcons, elles étaient composées de 4 logements, deux en bas et deux à l’étage avec balcon. (par exemple : rue des balcons). Ces maisons sont construites en pierre de Caen.
L'habitat ouvrier à proprement parler vers la rue du Bois ou dans la Cité des Roches. Séries de maisons accolées les unes à côté des autres avec un jardin sur le devant. Ces maisons sont beaucoup plus petites.
- Villa destinée aux ingénieurs
- Chalet dans la cité-jardin initialement prévue
- Maison de contremaitre (avenue de la Falaise)
Les équipements
La plupart des équipements se concentrent dans le secteur de la place des Tilleuls à proximité de la route de Cabourg.
La Renaissance, ancien cinéma-théâtre. Détruite pendant la bataille de Normandie, elle rouvrit en 1949. Depuis 2005, c'est une salle de spectacle de 430 places[1] consacrée à la musique, au théâtre et à la danse. L’Orchestre régional de Normandie[2] en est le partenaire artistique privilégié.
L'Hôtellerie. Construite en 1913 pour contenir un restaurant et des chambres pour célibataire. Ce bâtiment de style néo-normand accueille actuellement l'Orchestre Régional de Normandie.
La bibliothèque. Ouverte en 1952 sous le nom de Bibliothèque de l'Amicale du Personnel, elle déménagea en mars 1961 dans ses locaux actuels, auparavant annexe de l'Hôtellerie. En 1969, elle devint la Bibliothèque du Comité d'Entreprise de la SMN. En 1988, la SMN décida de se séparer de plusieurs équipements du Plateau ; la bibliothèque fut alors reprise en coopération avec la mairie de Mondeville en 1988. L'usine ayant fermé, la municipalité gère désormais seule cet équipement culturel.
L'école. Groupe scolaire construit en 1929.
L'ancienne école ménagère. Construit en 1929, ce bâtiment a été transformé en restaurant scolaire par la ville de Mondeville en 1996-1997.
L'ancienne école d'apprentissage.
Le Stade. Il est inauguré le pour servir à l'US Normande. En 2002, il prit le nom de Stade Michel Hidalgo, en hommage à l'ancien joueur du club.
L'église Notre-Dame-des-Travailleurs.
Il existait trois coopératives. La coopérative principale se trouvait à Clopée (ancien château de Clopée). Ce bâtiment a été détruit en 2009. La coopérative avait des annexes à Colombelles (Cité du Calvaire)[3] et sur le Plateau (Grande rue — actuellement bar et local commercial — et avenue du Point du Jour). On trouvait également des bains-douches. Ce bâtiment a été reconverti en logement.
À l'entrée du quartier, sur la route de Cabourg, on peut voir également les Grands Bureaux. Cet édifice a été construit en 1913 pour regrouper les services nécessaires au fonctionnement de la SMN. Après la fermeture de l'usine, le bâtiment a été reconverti en logements en 1999.
- La Renaissance.
- L'église Notre-Dame-des-Travailleurs.
- Les Grands Bureaux.
Les rues
Les noms des rues peuvent être classés en trois grandes familles :
- référence à des équipements
- rue de la Conciergerie
- rue et avenue des Écoles
- rue de la Renaissance (le théâtre)
- rue de la Coopérative
- rue du Stade et par extension rue des Sports
- avenue des Deux Églises
- rue Notre Dame des Travailleurs
- rue du Garage
- référence au dispositif urbain (description de l'axe ou du lieu)
- rue Centrale
- Grande Rue
- rue Traversière
- avenue et venelle du Rond-Point
- avenue du Point du Jour (à l'est)
- rue du Bois
- avenue de la Falaise
- rue des Belles Vues
- rue des Balcons
- rue des Champs
- rue des Villas
- rue des Taillis
- rue des Buissons
- Cité des Roches
- place des Tilleuls
- avenue des Érables
- rue du Delta
- référence à la botanique
- allée du Romarin
- allée du Basilic
- allée des Clématites
- allée des Capucines
- allée des Chèvrefeuilles
- allée des Glycines
- rue des Marguerites
Personnalités liées
Annie Girardot a habité avec sa mère et son frère dans le bas de la rue du Stade à partir de 1943. Après les bombardements du , qu'ils subissent dans leur cave, ils se réfugient comme beaucoup d'habitants du Plateau dans les grottes de la rue des Roches où la future actrice cohabite alors, sans faire sa connaissance, avec Michel Hidalgo, un peu plus jeune qu'elle et dont la famille habitait aussi le Plateau[4], rue des Marguerites[5].
Notes et références
- La Renaissance
- l’Orchestre régional de Basse-Normandie
- Livre "Colombelles, Mémoire en Images", Carol Pitrou et Jacques Munerel. Éditions Alan Sutton. 2009
- Agnès Grossmann, Annie Girardot, le tourbillon de la vie, 2010, (ISBN 978-2258084742)
- « France-Allemagne 1982, j'en rêve encore… », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )