Le Patriote du département de la Mayenne
Le Patriote du département de la Mayenne, puis Le Sans-culotte du département de la Mayenne était un journal hebdomadaire français édité pendant la Révolution française.
Historique
Au mois de , Le Patriote du département de la Mayenne commence à paraître à Laval, chez Michel Faur. Le journal prend, en 1793, le titre de Sans-culotte du département de la Mayenne, et cesse ses publications au mois d'. C'est un hebdomadaire de 16 pages in 8°[1]. La première épigraphe : Respectons les lois et disons la vérité est complétée, à partir du , par la formule et chérissons la République.
C'est la première entreprise de ce genre exécutée en Mayenne[2].
Le journal avait cinq rédacteurs dont les noms sont indiqués sur le premier numéro :
- Dominique Rabard, vicaire épiscopal, et principal du collège de Laval ;
- Philippe SĂ©guela, vicaire Ă©piscopal ;
- Joseph Laban, vicaire Ă©piscopal ;
- René-François Bescher, greffier du tribunal criminel ;
- Pierre-Jean Sourdille de la Valette, administrateurs du district.
Il s'agit d'une direction collégiale, qui permet de réunir des compétences variées et des sensibilités différentes, et qui dure du printemps à l’hiver 1792.
Rabard, reçoit le courrier, s’occupe de la rubrique des nouvelles locales et assume la coordination générale[3], chaque rédacteur est responsable de sa rubrique. Sourdille rédige la rubrique administrative ainsi que les comptes rendus des séances de l’Assemblée nationale ; Bescher, traite toutes les questions judiciaire. La coopération de Séguela se bornait à la publication de petits dialogues, dont le but était d'expliquer et de prôner la constitution; ils étaient intitulés : Entretiens du curé de Gerfeuil, et se charge de l’instruction aux habitants des campagnes. Laban ne signe pas ses articles mais on aurait tendance à confier au futur bibliothécaire de l’École centrale de la Mayenne la compilation des Nouvelles, sans savoir s’il assurait aussi les comptes rendus du club lavallois.
Le journal paraissait le samedi de chaque semaine; le premier numéro est du ; le second numéro parle d'une Lettre aux administrateurs du département de la Mayenne, sur l'arrêté du , imprimée à Paris chez Cassard[4]. On apprend dans le même journal que, dans les premiers jours de mai, on fait à l'église des Cordeliers de Laval, un service pour le vertueux Simoneau, martyr de la loi[5]. Le , la procession de la Fête-Dieu se fait encore avec une certaine solennité[6].
Le premier article du Patriote contre les processions contient ce passage: Il est à remarquer que ceux qui affichent, avec leplus d'affectation, des opinions religieuses opposées aux nôtres, étoient à leurs fenêtres quand la procession a passé, et ont donné l'exemple de la vénération et du respect pour l'Etre suprême, quoique porté par des mains qu'ils ne cessent de calomnier, et à la pureté desquelles ils prétendent ne pas croire.
Sources
- Isidore Boullier, Mémoires ecclésiastiques
Notes et références
- La souscription annuelle est de 10 livres au chef-lieu et 12 livres ailleurs.
- Une tentative pour y établir un journal avait été faite en 1791, mais était restée sans résultat. Un prospectus était prévu par ce journal prévu d'être imprimé chez Doriot; il porte le nom des rédacteurs : l'abbé L.F. Fustier et P.G.B.F. Du Ronceray. Le premier numéro devait paraître le premier avril 1791. Le titre était le Journal patriotique du département de la Mayenne.
- On appelait le Patriote le Journal de Rabard.
- Que le journaliste se plaît à nommer Caffard. Il déclare que c'est une rapsodie qui ne peut être l'ouvrage que d'une tête débile ou d'une imagination vaporeuse.
- C'était la société des Amis de la constitution, c'est-à -dire le club, qui le faisait célébrer. Le maire prononça une oraison funèbre; L'évêque a officié assisté de son clergé.
- La garde nationale, les autorités civiles et judiciaires y assistaient, ainsi que les corps de métiers. Cet hommage public rendu à la religion déplut à certains patriotes plus avancés que les autres; un des rédacteurs laïques du journal attaqua la procession, comme contraire à la liberté des cultes; Rabard en prit au contraire la défense. Le second rédacteur laïque s'interposa entre ses deux collaborateurs, et prononça une sorte de jugement sur la contestation : il déclara que toutes les processions étaient anticonstitutionnelles, mais surtout celle de Laval, à cause de la présence des corporations, supprimées en 1789; il proposa de substituer à ces cérémonies, des fêtes nationales destinées à resserrer entre les patriotes les liens de la fraternité , et à fortifier la haine contre les tyrans.