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Le DĂ©sert de Pigalle

Le Désert de Pigalle est un film français réalisé par Léo Joannon, sorti en 1958.

Le DĂ©sert de Pigalle
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
La place Pigalle
RĂ©alisation LĂ©o Joannon
Scénario Hervé Bromberger
Serge Groussard
Jacques Sigurd
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre drame
DurĂ©e 100 minutes
Sortie 1958

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Contexte

Le film se déroule à Paris, durant la fin des années 1950, époque à laquelle il a été tourné.

Résumé

L'abbĂ© Janin est un jeune prĂȘtre catholique qui travaille dans un bar dans le quartier parisien de Pigalle et il espĂšre, grĂące Ă  cette activitĂ© professionnelle, tout Ă  fait ordinaire dans ce quartier, apporter de l'aide Ă  quelques filles de joie qu'il compte sauver du trottoir. La tĂąche est difficile dans un quartier sur lequel le milieu rĂšgne en maĂźtre et oĂč la loi du silence est la rĂšgle.

Il reçoit l'aide de Josy, une jeune fille, prostituée indépendante et trÚs volontaire, mais il doit également se heurter à Maurice un proxénÚte notoire qui tient quelques rues adjacentes du bar sous sa coupe.

Le prĂȘtre n'a pas pu aider VĂ©ra, une jeune prostituĂ©e qui s'est fait battre Ă  mort par les hommes de Maurice sur le soupçon d'avoir parlĂ© Ă  la police. Celle-ci s'Ă©tait fait dĂ©noncer par Josy qui l'a livrĂ©e aux souteneurs alors que VĂ©ra s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©e chez l'homme d'Ă©glise. Josy apprenant sa mort (pensant que la jeune fille avait simplement «reçu une bonne leçon»), elle se rend compte de son erreur. Elle se sent dĂšs lors responsable de la mort de cette collĂšgue, et aide le prĂȘtre qui a Ă©tĂ© renvoyĂ© de son emploi de garçon de cafĂ©. Elle lui apprend Ă  ouvrir les huitres pour trouver un autre emploi.

ChassĂ© du bar par son patron, sous les "conseils" Ă©clairĂ©s de Maurice, le prĂȘtre finit trouver par un travail d'Ă©cailleur d'huĂźtres chez Minouche, restauratrice de Pigalle. MenacĂ©e par le souteneur, celle-ci ne cĂšde pas et dĂ©cide de garder Janin. Celui-ci a en fait dĂ©cidĂ© d'aider Malou, une autre prostituĂ©e menacĂ©e par RenĂ©, un homme de Maurice, et la cache chez Josy. Mais Maurice et ses hommes la retrouvent et l'emmĂšnent. Malou, prisonniĂšre des souteneurs, doit ĂȘtre envoyĂ©e au Liban soi-disant comme danseuse, au travers d'un systĂšme qu'on dĂ©nomme Ă  l'Ă©poque la « traite des Blanches Â» (le terme est d'ailleurs Ă©voquĂ© dans le film).

HabillĂ© dans sa tenue de curĂ©, Janin dĂ©cide de rĂ©cupĂ©rer Malou dans l'hĂŽtel qui sert de quartier gĂ©nĂ©ral et de maison de passe Ă  Maurice et sa bande. Contre toute attente, le curĂ© rĂ©siste aux hommes de Maurice et casse la grande fenĂȘtre du hall de l'hĂŽtel, attirant ainsi les passants de la rue, ce qui lui permet d’emmener Malou au nez et Ă  la barbe des truands, mĂ©dusĂ©s. Maurice cĂšde donc mais il finit par le regretter trĂšs rapidement. Parvenu Ă  la mission, l'abbĂ© Janin est gentiment sermonnĂ© par son Ă©vĂȘque, qui condamne toute violence : si on te frappe sur la joue, tu doit tendre l'autre, lui rappelle-t-il.

Tableau « Reine de Joie Â» d'Henri de Toulouse-Lautrec (MusĂ©e d’Ixelles)

Pendant ce temps lĂ , la police recherche les assassins de VĂ©ra et suspecte la bande Ă  Maurice. Celui-ci est trĂšs Ă©nervĂ© et demande au prĂȘtre de quitter le quartier, car il pense que Janin est la source de tous ses problĂšmes. Janin refuse clairement. Les truands de Maurice dĂ©cident de donner une bonne leçon au prĂȘtre en le rossant sĂ©vĂšrement, mais celui-ci, obĂ©issant aux consignes de non-violence de son Ă©vĂȘque, subit les coups sans rĂ©sistance. Maurice rĂ©pĂšte ensuite sa demande mais Janin refuse toujours de quitter le quartier et le proxĂ©nĂšte lui brise alors l'Ă©paule. Josy, prĂ©venu par un ami arrive et prend le prĂȘtre en charge. Elle le dĂ©shabille en partie et l'installe sur son lit. Celle-ci profite du fait que Janin a perdu connaissance pour essayer de l'embrasser, mais celui-ci se rĂ©veille et la repousse.

Georgette - la serveuse d'un bar oĂč travaillait Janin - veut se marier avec GĂ©gĂ©, le frĂšre de VĂ©ra, et Josy comprend que celui-ci, oisif sans revenu, veut la forcer Ă  devenir prostituĂ©e. Elle dĂ©cide de rencontrer GĂ©gĂ© et celui-ci lui confirme ce fait : il a montĂ© une embrouille en accord avec RenĂ©, proxĂ©nĂšte notoire pour pousser Georgette sur le trottoir. Ils lui font croire que GĂ©gĂ© est endettĂ© Ă  la suite d'une partie de cartes et qu'il risque d'ĂȘtre tuĂ© si celui-ci ne rembourse pas sa dette avant minuit.

Le prĂȘtre s'en sort avec une luxation et de nombreux traumatismes. À l'hĂŽpital, le mĂ©decin, qui l’ausculte, exige le repos absolu pendant au moins un mois car la colonne vertĂ©brale est touchĂ©e. Sur son lit d'hĂŽpital, le prĂȘtre apprend les dĂ©boires de Georgette et dĂ©cide de sortir pour aller la sauver. InformĂ© par Mme Cazeneuve, il apprend Ă©galement que Josy, jalouse de Georgette, est dans le complot pour forcer la jeune bonne Ă  accepter de se prostituer.

Janin arrive trop tard. PoussĂ©e par Josy qui accepter de la prĂȘter le remboursement de la prĂ©tendue dette de GĂ©gĂ©, Georgette s'ĂȘtre prostituĂ©e avec le client amĂ©ricain de Josy. Le prĂȘtre l’informe qu'elle a Ă©tĂ© trompĂ©e et que sa faute est donc moins grande. Il veut la sauver et dĂ©cide de lui faire quitter Paris. Alors qu'il s'apprĂȘte Ă  monter dans un taxi, Josy arrive et dĂ©clare son amour au prĂȘtre, mais Janin l'informe qu'il a dĂ©cidĂ© de partir dans une maison de repos Ă  Croissy oĂč il cachera Georgette. Josy lui donne l’enveloppe contenant l’argent destinĂ© Ă  GĂ©gĂ©.

La police continue son enquĂȘte et rĂ©ussit Ă  faire parler l'ancien patron de bar oĂč travaillait Janin, qui explique que Josy connait le nom des assassins de VĂ©ra... Pendant ce temps lĂ , GĂ©gĂ© dĂ©cide de faire parler Josy afin de savoir oĂč Georgette est partie. Il la suit chez elle, mais il la blesse trĂšs griĂšvement d'un coup de couteau quasiment devant les yeux de Maurice et ses hommes. La police arrive sur les entrefaites chez Josy et embarque tout le monde : Maurice, GĂ©gĂ©, RenĂ© et les gangsters en prison. Josy est Ă©vacuĂ©e mourante dans une ambulance. Le vĂ©hicule sanitaire traverse une procession de jeunes communiants qui chantent dans la rue des chants religieux, entraĂźnant Josy dans un repentir mystique avant de fermer ses yeux.

Fiche technique

Distribution

Commentaires

Ce film est consacrĂ© Ă  la vocation des prĂȘtres, leurs vies et Ă  la lutte qu'ils doivent effectuer pour assumer leur foi[1].

Le mot « dĂ©sert Â» distingue chaque quartier de Paris, au niveau apostolique. Il dĂ©signe pour l'Église catholique, les lieux oĂč des prĂȘtres sont missionnĂ©s par l'Ă©vĂȘchĂ©, afin d'aider les personnes dont l'Ă©tat de misĂšre peut entraĂźner dans un Ă©tat de pĂ©chĂ©[2]. Le dĂ©sert de Pigalle est l'un d'entre eux. C'est le lieu choisi par ce jeune prĂȘtre pour porter la bonne parole et aider les Ăąmes perdues (le terme est utilisĂ© dans le film). Celui-ci fera Ă©galement le choix de travailler dans un bar pour approcher le plus possible des personnes concernĂ©es par sa mission. Le fait est assez Ă©tonnant, car en 1954, le pape Pie XII avait formellement interdit aux prĂȘtres ouvriers de travailler et ira mĂȘme interdire dĂšs 1959 (l'annĂ©e qui suit la sortie du film) Ă  ceux-ci d'ĂȘtre salariĂ©s.

Le terme « dĂ©sert Â» rappelle Ă©galement un passage du Nouveau testament[3] :

« Alors JĂ©sus fut emmenĂ© par l'Esprit dans le dĂ©sert, pour ĂȘtre tentĂ© par le diable... »

Le film y fait directement rĂ©fĂ©rence, le milieu de la prostitution pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un lieu de tentation, le prĂȘtre rejetant les avances de la prostituĂ©e Josy, un acte qui sera Ă  l'origine de la jalousie de la jeune femme, et de l'agression contre l'homme d'Ă©glise et qui, par contrecoup, sera fatale Ă  Josy.

Le film Ă©voque Ă©galement l'activitĂ© de la prostitution en France, quelques annĂ©es aprĂšs l'application de la loi Marthe Richard de 1946 qui avait aboli le rĂ©gime de la prostitution rĂ©glementĂ©e en France prĂ©cĂ©dent Ă©tabli en 1804, et Ă©galement imposĂ© la fermeture des maisons closes (ou « maisons de tolĂ©rance Â»). Une ordonnance de 1958 (donc votĂ©e juste aprĂšs la sortie du film) va faciliter le travail de la police de rĂ©pression de la prostitution et faire passer le racolage du statut de dĂ©lit, difficile Ă  rĂ©primer, Ă  celui de simple contravention.

Autour du film

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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