Le Cierge
Le Cierge est la douzième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.
Le Cierge | |
Gravure de Laurent Cars d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | |
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Pays | France |
Genre | Fable |
Éditeur | Claude Barbin |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1678 |
Chronologie | |
Texte de la fable
C’est du séjour des Dieux que les Abeilles viennent.
Les premières, dit-on, s’en allèrent loger
Au mont Hymette[N 1], et se gorger
Des trésors qu’en ce lieu les zéphirs entretiennent.
Quand on eut des palais de ces filles du Ciel
Enlevé l’ambroisie en leurs chambres enclose :
Ou, pour dire en français la chose,
Apres que les ruches sans miel
N’eurent plus que la Cire, on fit mainte bougie :
Maint Cierge aussi fut façonné.
Un d’eux voyant la terre en brique au feu durcie
Vaincre l’effort des ans, il eut la même envie ;
Et, nouvel Empédocle[N 2] aux flammes condamné
Par sa propre et pure folie,
Il se lança dedans. Ce fut mal raisonné ;
Ce Cierge ne savait grain de philosophie.
Tout en tout est divers : ôtez-vous de l’esprit
Qu’aucun être ait été composé sur le vôtre.
L’Empédocle de Cire au brasier se fondit :
Il n’était pas plus fou que l’autre.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Cierge, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 369
Notes
- Hymette était une montagne célébrée par les poètes, située dans l'Attique, et où les Grecs recueillaient d'excellent miel (Note de La Fontaine)
- Empédocle était un philosophe ancien, qui, ne pouvant comprendre les merveilles du mont Etna, se jeta dedans par une vanité ridicule et, trouvant l'action belle, de peur d'en perdre le fruit et que la postérité ne l'ignorât, laissa ses pantoufles au pied du mont (Note de La Fontaine)