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Laure Pigeon

Laure Pigeon est une médium et artiste française née à Paris en 1882 et morte en 1965.

Laure Pigeon
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Elle a produit plus de 500 dessins liés à sa pratique spiritualiste, et est considérée comme une des premières créatrices de l'Art brut.

Biographie

Laure Pigeon est née à Paris, en France en 1882. Sa mère Alida, blanchisseuse de profession, meurt quand Laure a cinq ans ; la fillette est alors envoyée en Bretagne chez sa grand-mère paternelle, chez qui elle reçoit une éducation stricte. À vingt-neuf ans, elle se marie à Edmond Pigeon, chirurgien-dentiste, malgré l'opposition de sa famille. Après vingt-deux ans de mariage, elle découvre l'infidélité de son mari, qu'elle quitte pour s’installer dans une pension de famille ; ce choc affectif brutal est suivi de près par la perte de ses beaux-parents auxquels elle était très attachée[1].

À la pension de famille, elle rencontre une femme, madame Marthon, qui l’initie au spiritisme. Elle prétend entrer en communication avec les absents par la pratique dite du Oui-ja[1]. Une quinzaine d’années plus tard, elle déménage dans un appartement de la région parisienne où elle pratique le spiritisme en solitaire. Ses œuvres seront découvertes après sa mort à son domicile.

Ĺ’uvres

Laure Pigeon rĂ©alise ses premiers dessins en 1935, Ă  l'âge de 53 ans, et ne cessera d'y travailler rĂ©gulièrement jusqu'Ă  sa mort. Elle attribue Ă  ces dessins un caractère mĂ©diumnique et les garde pour elle. Dans un Ă©tat de transe, elle trace Ă  l’encre bleue ou noire des figures abstraites dans un système de lacis complexes et tĂ©nus. Les dessins contiennent selon elle des messages et des prophĂ©ties dont l’écriture est incertaine, voire illisible[2].

L’œuvre comprend trois grandes phases : le temps des prĂ©liminaires, qui inclut une longue pause probablement due aux privations de la guerre, mais après laquelle le style reste le mĂŞme ; une pause qui correspond au retour d’Edmond son mari (malade, il mourra peu après); enfin vient « la vraie moisson Â» selon Dubuffet, la vĂ©ritable Ă©closion, le style a changĂ© et la couleur est advenue[3].

Reconnaissance

Peu de temps après la mort de Laure, sa belle-sĹ“ur se souvient que la dĂ©funte avait consultĂ© la Maison des spirites et leur apporte la collection de dessins retrouvĂ©e dans l'appartement vidĂ©. C'est lĂ  qu'elle est dĂ©couverte par Jean Dubuffet, qui s'enthousiasme pour cette Ĺ“uvre atypique. Il contacte aussitĂ´t la belle-sĹ“ur de Laure pour en apprendre plus sur sa crĂ©atrice, et se porte acquĂ©reur des 500 dessins. L’annĂ©e suivante en 1966, il Ă©crit un article : La double vie de Laure[3].  En 1967 il choisit un dessin d’elle pour en faire l’affiche de la grande exposition de l’Art brut prĂ©sentĂ©e au MusĂ©e des Arts dĂ©coratifs Ă  Paris.

La collection de Jean Dubuffet, réunie d’abord à Paris en 1962, sera ensuite donnée par l’artiste à la Ville de Lausanne en 1972 pour y installer un musée de l’Art brut, ouvert au public en 1975. En 1978, une grande rétrospective de la collection de l’Art brut à Lausanne fait connaître l’œuvre de Laure Pigeon au public. L’étude de Dominique Gilbert Laporte, « Laure ou la prosopopée du ciel » paraît en 1982[4].

Les dessins sont visibles au musée suisse Collection de l'art brut et ont été mis à l'honneur en 2005 dans l'exposition L'art spirite[5].

Bibliographie

  • Écrits d’Art Brut. Graphomanes extravagants, Lucienne Peiry, Paris, Le Seuil, 2020.  (ISBN 978-2-02-144768-2)

Notes et références

  1. Lise Maurer, « Laure Pigeon, la ménade bleue », Essaim, no 23,‎ , p. 7–21 (ISSN 1287-258X, lire en ligne, consulté le )
  2. « Laure », sur www.artbrut.ch (consulté le )
  3. Jean Dubuffet, « La double vie de Laure », Cahier de l’art brut, fascicule 6,‎ , p. 78
  4. Dominique Gilbert Laporte, Laure ou la Prosopopée du ciel, Editions Furor, (lire en ligne)
  5. « L'Art spirite », sur www.artbrut.ch (consulté le )

Liens externes

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