Latinus (Latium)
Dans la mythologie grecque et romaine, Latinus ou Latinos était roi des Aborigènes, peuple mythique du Latium.
Roi d'Albe la Longue (en) |
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Père |
Ulysse ou Télémaque ou Faunus |
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Mère | |
Fratrie | |
Conjoint | |
Enfants |
LĂ©gende
Les traditions divergent beaucoup sur son ascendance : les Grecs en font généralement le fils de Circé, qu'elle aurait eu avec Ulysse (chez Hésiode, ce qui en fait le frère d'Agrios et de Télégonos), ou bien avec Télémaque — mais lui prêtent parfois aussi Calypso pour mère, ou bien le font naître d'Héraclès et d'une Hespéride ; chez les Romains, il est généralement fils de Faunus et de la nymphe italique Marica[1]. Selon cette tradition, il est, par son père Faunus, le petit-fils de Picus et de la nymphe Canens, ce qui fait à la fois de lui l'arrière-petit-fils des dieux Saturne, père de Picus, et Janus, père de Canens.
Il avait eu de son épouse Amata un fils mort en bas âge. Il ne lui restait plus qu'une fille, Lavinia, jeune princesse recherchée en mariage par plusieurs princes d'Italie, et surtout par Turnus, roi des Rutules, qu'Amata, la tante maternelle de ce jeune monarque, favorisait. Mais d'effrayants prodiges avaient retardé cette union.
Un jour que la princesse brûlait des parfums sur l'autel, le feu prit à sa chevelure, s'attacha à ses vêtements, répandit autour d'elle des tourbillons de flamme et de fumée, sans qu'elle en éprouvât aucun mal. Les devins consultés augurèrent que sa destinée serait brillante, mais fatale à son peuple ; et Faunus défendit à Latinus de marier sa fille à un prince du Latium, annonçant un étranger dont le sang mêlé avec le sien devait élever jusqu'au ciel la gloire du nom latin.
Giambattista Tiepolo, 1753-1754
Statens Museum for Kunst, Copenhague[2]
Ce fut alors qu'Énée aborda en Italie, et vint demander un asile à Latinus. Le roi le reçut bien, et, se rappelant l'oracle de Faunus, il fit alliance avec Énée, et lui offrit sa fille en mariage. Les Latins s'y opposèrent et forcèrent leur roi à la guerre. Le Troyen ayant eu l'avantage tua Turnus, devint possesseur de la princesse et héritier de Latinus, dont l'épouse Amata, se pendit de rage (ou de désespoir) en voyant les Latins au bord de la défaite.
Veuve d'Énée et voyant le trône occupé par Ascagne (fils qu'Énée avait eu d'une première union), Lavinia ne fut pas sans crainte pour ses jours. Elle alla se cacher dans les forêts où elle mit au monde un fils qui prit le nom de Silvius. L'absence de cette princesse fit murmurer le peuple ; Ascagne fut obligé de la faire chercher et de lui céder la ville de Lavinium.
Notes et références
Bibliographie
- Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine [détail des éditions] [lire en ligne].
- Hésiode, Théogonie (VIIIe siècle av. J.-C.)
- Virgile, Énéide, Chant VII (Écrit entre 29 et 19 av. J.-C.)