Lapidaire (texte)
Un lapidaire est un texte encyclopédique rassemblant les connaissances du temps sur les pierres précieuses et fines. Les lapidaires anciens, grecs, latins et ceux du Moyen Âge sont des traités décrivant les vertus médicinales ou magiques de ces pierres. Il s'agit plutôt d'un genre littéraire ou médical que d'un traité de géologie.
Lapidaires de l'Antiquité
Un lapidaire grec très connu est le Lapidaire orphique, datant peut-être du milieu du IIe siècle. La tradition, courante à l'époque gréco-romaine, attribue ce lapidaire à Orphée. On peut trouver dans ce document :
- un passage mentionnant le cristal de roche ou quartz, pierre brillante, minéral cristallin transparent polyédrique. Ce cristal de roche était connu et utilisé par les Grecs et les Romains pour confectionner des loupes. Ces loupes servaient à la fabrication de bijoux de petites dimensions et à l'allumage du feu.
- un autre passage de ce texte montre que les Grecs et les Romains connaissaient une pierre capable d'exercer sur le fer une attraction sélective à distance appelée, à l'époque, la magnésie. Cette pierre avait déjà été évoquée par des auteurs plus anciens comme Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle.
Lapidaires du Moyen Ă‚ge
Les lapidaires les plus célèbres du Moyen Âge sont, entre autres, le De duodecim lapidibus de Aimé du Mont-Cassin, le Liber lapidum de Marbode de Rennes, le Lapidaire de Jean de Mandeville, le Lapidaire chrétien, le Lapidaire du roi Philippe, ainsi que les deux lapidaires de Philippe de Thaon.
Bibliographie
- Fernand de Mély, Les lapidaires de l'Antiquité et du Moyen Âge, 4 tomes, Paris, E. Leroux, 1902. (BNF 43543394)
- Les lapidaires chinois, introduction, texte et traduction avec la collaboration de M. H. Courel. - 1896. - 1 vol. (lxvi + 300 + 144 p.) ; Vol. 1. — contient 144 p. de fac-similés en chinois.
- Les lapidaires grecs. Premier fascicule. [1], Texte / avec la collaboration de M. Ch.-Ém. Ruelle. - 1898. - 1 vol. (xvii + 318 p.) ; Vol. 2 (lire en ligne sur Gallica).
- Les lapidaires grecs. Premier fascicule. [2], Traduction. - 1902. - 1 vol. (lxxv + 140 p.) ; Vol. 3 (lire en ligne sur Gallica)
- Léopold Pannier (éditeur scientifique) (préf. Gaston Paris), Les lapidaires français du Moyen Âge des 12e, 13e et 14e siècles réunis, classés et pub. accompagnés de préfaces, de tables et d'un glossaire, Paris, F. Vieweg, coll. « Bibliothèque de l'École des hautes études. Sciences philologiques et historiques ; 52e fascicule », , xi + 340 (lire en ligne). — Reproduction en fac-similé par Slatkine (Genève), diffusion Champion (Paris) (lire en ligne sur Gallica)
- Paul Meyer, « Les plus anciens lapidaires français », Romania, vol. XXXVIII, nos 149, 150 et 152,‎ , p. 44-70, 254-285 et 481-552 (lire en ligne, consulté le ). — Trois articles de même titre.
- Robert Halleux et Jacques Schamp (éditeurs scientifiques), Les Lapidaires grecs : Lapidaire orphique, Kérygmes lapidaires d'Orphée, Socrate de Denys, Lapidaire nautique, Damigéron-Évax, Paris, Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France » (no 151), 1985 (2003 2e tirage), xxxiv + 347 (ISBN 978-2-251-00357-3 et 2-251-00357-6, BNF 34916355, SUDOC 001206370)
- Paul Studer et Joan Evans, Anglo-Norman Lapidaries, Paris, Éd. Champion, , xx + 404 (SUDOC 066052858) — Réunit diverses adaptations du Lapidaire de Marbode. Textes en anglo-normand, introduction et notes en anglais.
- Valérie Gontero-Lauze, Sagesses minérales : Médecine et magie des pierres précieuses au Moyen Âge, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Sagesse du Moyen Âge », , 316 p. (ISBN 978-2-8124-0125-1, SUDOC 145791211) — Contient la traduction en français moderne de cinq lapidaires, dont le Lapidaire de Marbode.
- Valérie Gontero-Lauze, Les pierres du Moyen Âge : anthologie des lapidaires médiévaux, Paris, Les Belles Lettres, , 222 p. (ISBN 978-2-251-44594-6, SUDOC 196680166) — Textes en ancien français et en moyen français accompagnés de leur traduction en français moderne