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Lanchâtra

Lanchâtra (anciennement L'Enchâtra ou Lenchâtra) est un hameau de la commune de Saint-Christophe-en-Oisans. Il se situe Ă  1 436 m d'altitude, en haut d'un gradin de confluence Ă  l'entrĂ©e d'un vallon qui donne sur la vallĂ©e du VĂ©nĂ©on. Ce vallon est encadrĂ© par la Roche de la Muzelle et la TĂŞte de Lauranoure. Inaccessible par la route, on s'y rend Ă  pied depuis le plan du Lac. D'après un panneau mis en place au plan du lac, le nom Lanchâtra serait Ă  comprendre comme une dĂ©formation de « l'encastrĂ© », qui illustre sa situation dans un vallon glaciaire Ă©troit entre deux sommets : la Coche d'une part et l'aiguille de Lanchâtra de l'autre.

Le hameau existe avant 1676. On trouve dans les registres paroissiaux de Saint-Christophe-en-Oisans : « Ce 18 aoĂ»t, l'an mil six cent septante six j'ai enterrĂ© Dimanche [Dominique] Rodier femme Ă  Christophe Pasquet de Lanchâtra laquelle par accident est tombĂ©e dans un prĂ©cipice. Dieu lui fasse misĂ©ricorde. Perrillat, curĂ© Â»[1]. Il est mentionnĂ© en 1775 par le marquis de Pezay dans sa description de la vallĂ©e du VĂ©nĂ©on : « Ă€ la rive droite de la Veneon, se trouve le ruisseau descendant de l'ouest de la montagne de Dourrounoure [ Lauranoure ]. Il suit le vallon de l'Enchatra près du hameau de mĂŞme nom, Ă  une demi-lieue au-dessous de Saint-Christophe, & tombe dans la Veneon[2]. »

Le village possédait 69 habitants en 1881, principalement des bergers et des artisans ; 43 en 1893 ; 18 en 1931 et 7 en 1951 (tous ayant pour nom de famille Paquet), dont seulement quatre à l'année[3]. Une ardoisière de bonne qualité y était exploitée en commun par les habitants, et fournissait sur commande pour les toits des habitations de la vallée du Vénéon[4].

En 1900, un arrêté préfectoral de protection de biotope a été pris sur 6,5 ha du site Lanchâtra-Les Soreillers pour la protection de la dracocéphale d'Autriche. Le vallon de Lanchâtra fait partie de ceux du massif des Écrins qui ont été préservés de l'installation de tout refuge, à l'initiative de Lucien Devies, président du Club alpin français, et de la Fédération française de la montagne dans les années 1950 à 1970[5].

« On raconte beaucoup d'histoires et de dictons, sur l'ancien temps, sur les autres villages, particulièrement sur Lanchâtra, hameau écarté, qui n'a pas de route, et qu'on considère comme « peu civilisé », bien qu'il y ait des jolies filles et des chardons bleus[6]. »

Notes et références

  1. Pierre Dell'Accio, « Mourir à Saint Christophe en Oisans : Relevé des morts accidentelles entre 1676 et 1792 », Coutumes et Traditions de l'Oisans - bulletin, no 97,‎ (lire en ligne).
  2. Alexandre-Frédéric-Jacques Masson de Pezay, Histoire des campagnes de Monsieur le Maréchal de Maillebois en Italie, 1745-1746, Volume 2, p. cvii Imprimerie Royale, 1775
  3. Annie Illaire, « La Vie dans une cellule de haute montagne : Saint-Christophe-en-Oisans », Revue de géographie alpine, vol. 41, no 4,‎ , p. 705-706 (DOI 10.3406/rga.1953.1118, lire en ligne [PDF]).
  4. Charles Gardelle, Alpages : terres de l'été : Tome 2, Dauphiné, La Fontaine de Siloé, , 320 p. (ISBN 978-2842061494), p. 22.
  5. François Labande, Sauver la montagne, Olizane, , 400 p. (ISBN 2-88086-325-2, présentation en ligne), p. 341.
  6. Roger Canac, Ces demoiselles au tableau noir : Souvenirs d'institutrices en Oisans, 1921-1961, Presses universitaires de Grenoble, , 270 p. (ISBN 978-2706114427, présentation en ligne), p. 21.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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