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Lady Alice (bateau)

Le Lady Alice était un bateau à voile et à rames démontable, construit en 1874, sur commande de Henry Morton Stanley, pour sa traversée de l'Afrique de 1874 à 1877.

Lady Alice (bateau)
illustration de Lady Alice (bateau)
Type Bateau
Carrière
Propriétaire Henry Morton Stanley

Histoire

Conception et construction

Henry Morton Stanley considĂ©rait que les embarcations africaines n'Ă©taient pas adaptĂ©es Ă  des voyages de longue durĂ©e tels que ceux qu'il voulait entreprendre. Il cherchait un bateau transportable pour les eaux intĂ©rieures de l'Afrique orientale et centrale. Ce bateau devait ĂŞtre facile Ă  transporter après dĂ©montage et Ă  mouvoir sur l'eau. Le constructeur de bateau, l'Anglais James Arthur Messenger (en) construisit Ă  Teddington près de Londres le Lady Alice, entre avril et juillet 1874, selon le projet de Stanley et Ă  l'intervention du rĂ©dacteur en chef du Daily Telegraph, Edwin Arnold[1] - [2]. L'une des particularitĂ© du bateau Ă©tait sa composition en cinq sections assemblables et dĂ©montables en trente minutes. Chaque segment mesurait environ 8 pieds, soit 2,44 mètres de long et pesait environ 60 kilos. Les segments devaient ĂŞtre portables au moyen de perches par deux personnes. Plus tard ces mesures ont Ă©tĂ© modifiĂ©es et chaque segment divisĂ© dans le sens de la longueur de telle manière qu'ils puisse ĂŞtre portĂ© par un seule homme dans des sentiers africains Ă©troits [3] - [4] Pour rĂ©duire le poids, les planches Ă©taient en bois de cèdre espagnol d'une Ă©paisseur d'environ un centimètre (3/8 pouces). L'ensemble des mâts, rames, voiles, cordage et autres accessoires pesaient environ une demi-tonne. Le transport Ă  pied par voie terrestre de l'ensemble des Ă©lĂ©ments nĂ©cessitait environ 32 Ă  40 personnes. Le bateau disposait de deux mâts avec une voile d'artimon. Une voile au tiers pouvait ĂŞtre installĂ©e Ă  l'arrière, dont les cĂ´tĂ©s pouvaient ĂŞtre fermĂ©s pour former une petite tente. Des essais sur la Tamise ont montrĂ© une grande maniabilitĂ©. Une seule personne suffisait pour ramer en cas de besoin. Pour augmenter la flottabilitĂ©, des conteneurs Ă©tanches en tĂ´les Ă©taient vissĂ©s Ă  bord[5].

Stanley a donné au bateau le nom de sa fiancée de l'époque Alice Pike[1]. Âgée de 17 ans, elle était la fille d'un magnat du whisky de Cincinnati rencontrée lors d'une fête à Londres. Une date fut même prévue pour le mariage : le 14 janvier 1877. Mais cette promesse datée de juillet 1874 ne résista pas jusqu'au retour de Stanley en 1877[3].

Expédition de Stanley

Portage des éléments de Lady Alice lors de l'expédition de Stanley 1874-1877

Le , Stanley commence son expĂ©dition sur le continent africain Ă  Bagamoyo au bord de l'OcĂ©an Indien. Le Lady Alice est utilisĂ© pour la première fois sur le fleuve Ruvu. Puis l'expĂ©dition se poursuit vers la rĂ©gion des grands lacs d'Afrique centrale en passant par le Lac Victoria puis le Lac Tanganyika traversĂ© Ă  hauteur d'Ujiji pour rejoindre ensuite le fleuve Lualaba jusqu'Ă  son embouchure dans l'Atlantique. Le bateau est transportĂ© par des porteurs et n'est assemblĂ© que pour les traversĂ©es de lacs et de rivières[6]. Le Lady Alice a parcouru environ 3 200 kilomètres sur le Lac Victoria, entre mars et aoĂ»t 1875, puis 1 300 kilomètres, entre juin et juillet 1876, sur le lac Tanganyika[7]. L'expĂ©dition poursuit ensuite sur le fleuve Congo, jusqu'Ă  la cĂ´te occidentale du Congo Ă  l'OcĂ©an Atlantique.

Comme les pièces de la coque du bateau étaient larges, leur transport était particulièrement difficile pour les porteurs[8]. Cela se manifestait particulièrement dans les forêts primaires du Congo, là où les sentiers devaient être alors élargi à la machette[9].

Fin du Lady Alice

Après un voyage de plus de 11 000 kilomètres par terre et par mer le Lady Alice Ă©tait en si mauvais Ă©tĂ© que Stanley l'abandonna. Le il est remorquĂ© en amont des cataractes du cours infĂ©rieur du fleuve Congo près de Vivi, recouvert de pierres et abandonnĂ©[10]. Durant son sĂ©jour au service du roi LĂ©opold II de 1878 Ă  1884, Stanley repassa par Vivi et constata que son bateau Lady Alice avait Ă©tĂ© rĂ©duit en pièces pour rĂ©cupĂ©rer ses clous de fer et de cuivre [3]

L'Advance

L'Advance avec ses 12 sections démontables

Le Lady Alice ne doit pas ĂŞtre confondu avec d'autres bateaux tel l'Advance[11] Ce dernier est celui que Stanley a utilisĂ© pour son expĂ©dition de secours Ă  Emin Pacha en 1887-1890. Il Ă©tait Ă©galement dĂ©montable mais comprenait 12 sections de 34 kg chacune. Il n'Ă©tait pas construit en bois mais en, galvanoplastie Siemens[12].

Philatélie

Le Lady Alice est représenté sur un timbre d'Ouganda en l'honneur d' Henry Morton Stanley[13]. Lady Alice est aussi le nom d'un jeu de société de Ludovic Gaillard dans lequel le bateau fait l'objet d'une enquête à la Sherlock Holmes[14].

Galerie

  • Personnages liĂ©s au Lady Alice
  • Henry Morton Stanley peint par Alice Pike
    Henry Morton Stanley peint par Alice Pike
  • Alice Pike Barney (1857–1931)
    Alice Pike Barney (1857–1931)
  • James Arthur Messenger, constructeur de bateaux (1826–1901)
    James Arthur Messenger, constructeur de bateaux (1826–1901)

Liens externes

Bibliographie

  • Hans-Otto Meissner:(de) Der Kongo gibt sein Geheimnis preis – Die Abendteuer des Henry M. Stanley. (= Bd. 9 von Die Abenteuer der Weltentdeckung), Bertelsmann, GĂĽtersloh 1969, p. 97 f. et ibidem.
  • Henry Morton Stanley:(en) Through the dark continent – or, The sources of the Nile around the great lakes of equatorial Africa and down the Livingstone River to the Atlantic Ocean. 7. Aufl., Sampson Low, Marston Searle, & Rivington, Londres, 1889, p. 3 und ibidem.
  • James L. Newman, Stanley, Entre Couronne et Empire, Bruxelles, Luc Pire, (ISBN 2-87415-583-7)

Références

  1. (de) Ken Howe, « James Arthur Messenger », The Twickenham Museum, (consulté le )
  2. (en) « History », The Boathouse Design Studio (consulté le )
  3. James L. Newman, Stanley, Entre Couronne et Empire, Bruxelles, Luc Pire, (ISBN 2-87415-583-7), p. 115-116, 188
  4. Henry M. Stanley: Through the dark continent. London 1889, S. 39.
  5. Meissner:(de) Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. GĂĽtersloh 1969, p. 139.
  6. Meissner: Le Congo dévoile son secret, Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. Gütersloh 1969, S. 108.
  7. Meissner: Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. GĂĽtersloh 1969, p. 134, 174 f.
  8. Meissner: Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. GĂĽtersloh 1969, S. 116.
  9. Meissner: Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. GĂĽtersloh 1969, p. 188 f.
  10. Meissner: Der Kongo gibt sein Geheimnis preis. GĂĽtersloh 1969, p. 217.
  11. La confusion est faite notamment par Van Reybroucks dans son Congo. Une histoire, dans lequel il décrit leLady Alice comme un bateau en acier de huit mètres de long /David Van Reybrouck: Kongo. Eine Geschichte. Suhrkamp, Berlin 2013, (ISBN 978-3-518-46445-8), p. 49./ (édition en français (ISBN 978-2-330-00930-4), page 52)
  12. (de)[Heinrich Pleticha] (Hrsg.): Der Mahdiaufstand in Augenzeugenberichten. Deutsche Taschenbuch Verlag, MĂĽnchen 1981, (ISBN 3-423-02710-X), p. 304 f.
  13. John Sefton, « Lady Alice (Stanley) », shipstamps.co.uk, (consulté le )
  14. Lady Alice, Hurrican Games.
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