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Lac Noir (Haut-Rhin)

Le lac Noir est un lac glaciaire situĂ© sous la crĂŞte du versant est du massif des Vosges vers 935 mètres d’altitude moyenne, sous le col du Louchbach, en amont d'Orbey. Il est Ă©tabli dans un cirque glaciaire de hautes falaises granitiques, naturellement barrĂ© par un cordon morainique ; son Ă©missaire est le « ruisseau du lac Noir Â» qui rejoint la Weiss en aval d’Orbey. Le lac Blanc, analogue mais environ trois fois plus Ă©tendu et deux fois plus profond, est situĂ© Ă  environ un kilomètre en amont de lui, vers 1 050 mètres d’altitude moyenne. Les deux cirques sont sĂ©parĂ©s par l’arĂŞte granitique du Reisberg qui culmine Ă  1 272 mètres.

Lac Noir
Image illustrative de l’article Lac Noir (Haut-Rhin)
Le lac Noir et l'ancienne centrale hydroélectrique (détruite en 2014).
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Haut-Rhin
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 06′ 45″ N, 7° 05′ 50″ E
Type lac glaciaire morainique
Montagne Massif des Vosges
Superficie 14 ha
Altitude 955 m
Profondeur 45 m
Hydrographie
Alimentation Conduite forcée le reliant au lac Blanc
Émissaire(s) ruisseau du lac Noir (affluent de la Weiss)
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac Noir
GĂ©olocalisation sur la carte : Haut-Rhin
(Voir situation sur carte : Haut-Rhin)
Lac Noir
GĂ©olocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Lac Noir

L'aménagement hydroélectrique

Coupe schématique de la centrale.

Le lac Noir a fait l'objet d'un aménagement de pompage-turbinage avec le lac Blanc, le premier étant le réservoir bas et le deuxième étant le réservoir haut. Cet aménagement est réalisé entre 1928 et 1934 par René Koechlin, et a consisté à :

  • accroissement du volume utile du lac Noir : son cordon morainique, a Ă©tĂ© surĂ©levĂ© au moyen d’un barrage-digue haut de quinze mètres, construit avec les mĂŞmes matĂ©riaux prĂ©levĂ©s dans le lac ; ils enrobent un noyau d’étanchĂ©itĂ© en bĂ©ton et sont protĂ©gĂ©s du batillage par un parement amont en maçonnerie ;
  • sous le Reisberg, forage d’une galerie en charge de 4,6 mètres de diamètre reliant les deux lacs ;
  • sur la rive nord-ouest du lac Noir, construction d’une centrale hydroĂ©lectrique utilisant quatre alternateurs rĂ©versibles d’une puissance totale de 80 mĂ©gawatts.

Lors de la mise en service le à 21 h, la canalisation reliant la galerie à la centrale s’est rompue ; le toit de la centrale s’est effondré sur le personnel, ingénieurs, techniciens et ouvriers, tuant neuf d’entre eux et laissant un survivant. Après réparations, l’aménagement a été mis en service en 1938. Un monument commémoratif a été érigé au bord du lac.

Le monument commémorant l’accident du 4 janvier 1934.

La centrale est mise à l'arrêt à la suite de la rupture d'une bride ayant entraîné l'inondation de l'usine jusqu'au niveau du lac en . Elle n'a jamais été remise en route, et le [1], elle a été détruite entièrement à l’explosif. Actuellement les lac Noir et Blanc ne sont plus utilisés pour la production hydroélectrique. Des projets de construction d'une nouvelle centrale sont soutenus[2], mais EDF s'y oppose, arguant du manque de rentabilité d'un tel projet.

Étanchéification du cordon morainique

À peu près une fois par jour, le niveau du lac Noir variait d’environ 18 mètres dans chaque sens – le marnage est beaucoup plus faible dans le lac Blanc trois fois plus étendu.

Dans le cordon morainique, ces incessantes « vidanges brusques » ont provoquĂ© un renard permanent d’environ 200 l/j de sable qui a peu Ă  peu dĂ©formĂ© le corps de digue, fragmentĂ© le revĂŞtement et accrĂ»t la permĂ©abilitĂ© de la moraine, très faible Ă  l’origine ; le dĂ©bit de fuite atteignait Ă  peu près 350 m3/h en 1945 quand on a dĂ©cidĂ© de colmater les matĂ©riaux et de rĂ©parer l’ouvrage. On procĂ©da d’abord en tâtonnant avec plus ou moins de succès, puis rationnellement au moyen de forages Ă©quipĂ©s de tubes Ă  manchettes[N 1], Ă  des injections expĂ©rimentales puis systĂ©matiques de coulis de ciment, sable, argile et/ou silicates en proportions et quantitĂ©s variables selon l’état local des matĂ©riaux et l’efficacitĂ© des passes prĂ©cĂ©dentes contrĂ´lĂ©e par sondages et essais d’eau ; en fin d’opĂ©ration, le dĂ©bit de fuite Ă©tait infĂ©rieur Ă  m3/h, ce qui validait ce procĂ©dĂ© d’injection permettant de planifier, gĂ©rer et contrĂ´ler rigoureusement n’importe quelle opĂ©ration d’injection dans des matĂ©riaux meubles, jusqu’à l’obtention du rĂ©sultat cherchĂ©.

C’est donc pour étancher les matériaux sablo-graveleux du cordon morainique du lac Noir qu’a été mise au point et validée la technique du forage d’injection équipé d’un tube à manchettes qui, entre autres, a permis la réalisation du voile d’étanchéité sous le barrage de Serre-Ponçon.

Filmographie

L'ancienne centrale hydroélectrique, aujourd'hui démantelée.

Le Lac Noir a servi de décor à deux films français et un téléfilm :

Bibliographie

  • Vincent Vanoli s'est inspirĂ© de la centrale du Lac Noir, visitĂ©e dans le cadre d'une classe de neige pour Ă©crire sa bande dessinĂ©e l'Usine Électrique[3].

Liens externes

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Un tube à manchettes est mis en place dans un forage d'injection traversant une formation perméable, le plus souvent aquifère ; il est crépiné à intervalles réguliers et chaque crépine est masquée par un manchon en caoutchouc, la « manchette », qui fonctionne comme un clapet de non-retour permettant le passage du coulis vers le matériau à injecter et empêchant son reflux ; l’injection se fait crépine par crépine au moyen d’un double obturateur.

Références

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