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Laboraria eta Laborarisa

Laboraria eta Laborarisa (Etxeko anderea) (« le cultivateur et la maîtresse de maison » en basque) forment un couple de personnages des mascarades souletines. Représentant la société agricole du pays, leur rôle pendant le spectacle est mineur et honorifique.

Laboraria eta Laborarisa
Personnage de fiction apparaissant dans
les Mascarades souletines.

Laboraria et Laborarisa à Pagolle en 2023.
Laboraria et Laborarisa à Pagolle en 2023.

Sexe resp. masculin et féminin
Entourage gorriak

Description

Le couple revêt les habits traditionnels du dimanche des paysans basques[1]. L'homme a une blouse, un béret et un pantalon sombres, un foulard de couleur ; il tient un aiguillon à piquer les bœufs[2]. La femme tient un panier et porte une jupe et une blouse sombres[1]. Au XIXe siècle le laboureur portait un drapeau, désormais dévolu à l'entseinari[1].

Si auparavant les deux rôles étaient attribués à des garçons, c'est de nos jours toujours une fille qui interprète Laborarisa[1].

Étymologie

Laborari signifie littéralement « agriculteur, agricultrice ; cultivateur, cultivatrice[3] » car il n'y a pas de masculin ou féminin en basque.

Laborarisa est aussi nommée etxeko anderea, soit « maîtresse de maison ». Différents auteurs traduisent les noms de ces deux personnages ainsi :

  1. Laboraria eta Etxeko - anderea, « le cultivateur et la maîtresse de maison[4] » ;
  2. Laboraria eta Etcheko anderea, « le laboureur et sa femme[5] » ;
  3. laboraria eta laborarisa (etxeko andrea[6]) ;
  4. Laboraria, le Paysan, et Laborarisa ou Etchekandere , la Paysanne maîtresse de maison[7].

Rôle dans la mascarade

Au sein de la troupe des « Rouges » (gorriak), les personnages bien habillés qui représentent l'ordre et la société souletine, Laboraria et Laborarisa sont les personnages mineurs, sans grandes attributions. Ils suivent des notables Jauna eta Anderea et s'assoient à côté d'eux, mais n'entrent en scène que pour quelques danses comme le branle (bralia)[8] ou des quadrilles et des contre-danses exécutées par couple, avec Jauna et Anderea[1]. Leurs pas sont posés, dignes[2].

À midi, le couple est traditionnellement l'hôte de l'adjoint au maire du village dans lequel se déroule la mascarade[9].

Parenté et interprétation

Dans une lecture socio-politique des mascarades, Laboraria et Laborarisa représentent les Souletins. Ce sont des personnages honorables, symboles de la société agricole libre[10], qui sont placés à côté du seigneur (Jauna) et de sa dame (Anderea)[1].

Bibliographie

  • Jean-Michel Guilcher, La Tradition de danse en Béarn et pays basque français, Les Éditions de la MSH, , 727 p. (ISBN 978-2-901725-63-3, lire en ligne)

Références

  1. (eu) « Laboraria eta Laborarisa - Auñamendi Eusko Entziklopedia », sur aunamendi.eusko-ikaskuntza.eus (consulté le )
  2. Guilcher 1984, p. 564.
  3. Laborari dans le dictionnaire Elhuyar Hiztegia.
  4. Jacques Allières, Les Basques, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 1997), 127 p. (ISBN 213053144X et 9782130531449, OCLC 77097933), p. 108
  5. François Fourquet, La mascarade d'Ordiarp, Bayonne, Association de recherche sociale Ikerka, Ministère de la Culture. Direction du Patrimoine Ethnologique. Convention de recherche 31119-1983, , 108 p. (lire en ligne)
  6. Georges Hérelle,Le théâtre comique : Chikitoak et koblak, mascarades souletines, tragi-comédies de carnaval, sérénades charivariques, parades charivariques, farces charivariques, É. Champion, 1925, 241p.
  7. Revue internationale des études basques, Volume 8, P. Geuthner, 1914
  8. Jean-Dominique Lajoux, Les Mascarades : Carnaval populaire de la Soule, Institut culturel basque, coll. « Les Cahiers de Sü Azia », , 55 p., « La Mascarade souletine », p. 21-26
  9. François Fourquet, La Mascarade d'Ordiarp, Ministère de la culture - Direction du patrimoine ethnologique, , 106 p. (lire en ligne)
  10. Guilcher 1984, p. 664.
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