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La era

La era ou El verano (« Le Champ Â», « La Moisson[1] Â» ou « L'ÉtĂ© Â»[2]) est une peinture rĂ©alisĂ©e par Francisco de Goya en 1786 et faisant partie de la cinquième sĂ©rie des cartons pour tapisserie destinĂ©e Ă  la salle Ă  manger du Prince des Asturies au Palais du Pardo. Il s'agit du plus grand carton rĂ©alisĂ© par Goya.

El verano

La era o El verano
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
276 Ă— 641 cm
Mouvement
No d’inventaire
Gassier-Wilson : 263
Localisation

Cette peinture est l'une des quatre représentations de chaque saison avec Las Floreras (le printemps), La Vendimia (l'automne) et La Nevada (l'hiver).

Contexte de l'Ĺ“uvre

Tous les tableaux de la cinquième série sont destinés à la salle à manger du Prince des Asturies, c'est-à-dire de celui qui allait devenir Charles IV et de son épouse Marie Louise de Parme, au palais du Pardo. Le tableau a été peint en automne 1786[3].

Il fut considéré perdu jusqu'en 1869, lorsque la toile fut découverte dans le sous-sol du Palais royal de Madrid par Gregorio Cruzada Villaamil, et fut remise au musée du Prado en 1870 par les ordonnances du et du , où elle est exposée dans la salle 94[3]. La toile est citée pour la première fois dans le catalogue du musée du Prado en 1876[4].

La série était composée de Las Floreras, La Era, La Vendimia, La Nevada, El Albañil herido, Los Pobres en la fuente, El Niño del carnero, Niños con perros de presa, Cazador junto a una fuente, Pastor tocando la dulzaina, Riña de gatos, Pájaros volando et La Marica en un árbol.

Analyse

La trilla (es), Ă©bauche de La Era.

Avec des dimensions de 276 Ă— 641 cm, il s'agit du plus grand carton rĂ©alisĂ© par Goya, toutes sĂ©ries comprises. La tapisserie devait ĂŞtre disposĂ©e sur l’un des murs principaux[3]. Ces tableaux servaient de modèle aux tisserands pour produire des tapisseries de grand luxe cousins d’or et d’argent[5].

Pour cette sĂ©rie, Goya aborde un thème de longue tradition dans l'art occidental : celui des quatre saisons. La thĂ©matique des saisons Ă©tait en gĂ©nĂ©ral la plus apprĂ©ciĂ©e pour le rococo et la tapisserie pour dĂ©corer les salles Ă  manger. Mais il y laisse une empreinte propre en convertissant les allĂ©gories en scènes bucoliques reprĂ©sentatives de chaque pĂ©riode de l'annĂ©e[5]. La toile faisait partie d'un ensemble composĂ© des Fleuristes (ou « le Printemps Â»), du Champ (ou « l’ÉtĂ© Â»), des Vendanges (ou « l’Automne Â») et de La Nevada (ou « l’Hiver Â»). La moisson est prise comme symbole de cette saison[3].

La Era rejette le modèle traditionnel de Cérès comme allégorie de l'été et représente un groupe de paysans qui se reposent et font des blagues à leurs compagnons. C’est une scène traditionnelle du repos après la moisson qui a lieu au pied d’un imposant château médiéval[3].

Francisco de Goya utilise ici des couleurs chaudes, le brun, le jaune et l’orange. Un groupe de moissonneurs se repose sous la chaleur près du blé fraîchement récolté. Bien que certaines personnes sur la droite continuent de travailler, des hommes sur la gauche essaient de soûler un paysan, connu comme l'idiot du village, selon leurs vêtements et attitudes respectives[3].

Goya utilise ici la composition en pyramide héritée de Mengs. Il rehausse la lumière d’une soirée d’été avec les teintes jaunes des blés et capte magistralement les gestes des personnages, ce qui annonce son talent postérieur pour les portraits. La petite taille des chevaux, est cependant un peu étrange[3].

Le musée Lazare Galdiano possède une esquisse pour ce tableau, intitulée La trilla (es).

Notes et références

  1. Rita de Angelis (trad. de l'italien par Simone Darses), Tout l'Ĺ“uvre peint de Goya, Paris, Flammarion, , 144 p. (ISBN 2-08-011202-3), p. 102
  2. Note de traduction : les cartons de Goya en général et l'ensemble des quatre saisons de cette cinquième série en particulier n'ont pas été nommés par leur auteur, aussi les noms par lesquels ils sont connus ont été attribués par des critiques d'art beaucoup plus tard. Dès lors, il n'y a pas de nom français à caractère officiel, et au nom de certaines subtilités de nommage en espagnol, leur nom dans cette langue a été retenu pour ces cartons.
  3. (es) « Fiche de La era, o El Verano », sur museodelprado.es (consulté le )
  4. Collectif Prado 1996, p. 165
  5. Cirlot 2007, p. 55

Annexes

Bibliographie

  • (es) Gregorio Cruzada Villaamil, Los tapices de Goya, Rivadeneyra, , 148 p. (OCLC 27205287), p. 49-50, 105, 138-139
  • (es) V. de Sambricio, Tapices de Goya, Madrid, Patrimonio Nacional, , p. 141-145, 250
  • (es) JosĂ© Manuel Arnaiz, Francisco de Goya : cartones y tapices, Madrid, Espasa Calpe, , p. 135-152, 287
  • (es) Janis Tomlinson, Francisco de Goya : los cartones para tapices y los comienzos de su carrera en la corte de Madrid, Madrid, Cátedra, , 302 p. (ISBN 978-84-376-0392-6), p. 205-206, 214-216, 226, 230, 252
  • (es) Valeriano Bozal, Francisco Goya : vida y obra, vol. 1, TF Editores & Interactiva, (ISBN 978-84-96209-39-8), p. 61 (vol. 1)
  • (es) Juan J. Luna et al, Goya, 250 aniversario, Madrid, MusĂ©e du Prado, , 436 p. (ISBN 84-87317-48-0 et 84-87317-49-9)
  • (es) Lourdes Cirlot, Museo del Prado, vol. 7, Madrid, Espasa, (ISBN 978-84-674-3810-9)

Articles connexes

Liens externes

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