La Tunisie martyre
La Tunisie martyre (arabe : تونس الشهيدة) ou La Tunisie martyre : ses revendications est un livre édité à Paris en 1920.
La Tunisie martyre ses revendications | |
Auteur | Abdelaziz Thâalbi (attribution) |
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Pays | Tunisie |
Genre | Essai |
Éditeur | Jouve |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | |
Nombre de pages | 212 |
Attribué à Abdelaziz Thâalbi, il s'agit d'un réquisitoire dénonçant l'exploitation politique et économique de la Tunisie sous le régime du protectorat français[1].
Histoire
Sadok Zmerli décrit en 1932 le livre comme une « œuvre collective, à laquelle collaborèrent plusieurs jeunes intellectuels et qui devait résumer sous une forme réduite l'essentiel de leurs revendications »[2].
Celle-ci est remise à Abdelaziz Thâalbi avant son départ pour Paris en [2], traduite en français par l'avocat Ahmed Sakka[3] et publié aux éditions Jouve[4].
Interdit à sa sortie mais distribué clandestinement à des personnalités politiques et des directeurs de journaux français, sa publication suscite un certain enthousiasme dans la population tunisienne[3] et sert de base à la fondation du Destour, qui a lieu le [1]. Elle justifie toutefois les poursuites engagées contre Thâalbi et ses compagnons en pour atteinte à la sûreté de l'État[2]. Au cours des interrogatoires, Thâalbi n'a de cesse de revendiquer la paternité de l'ouvrage[2].
Analyses
Taoufik Ayadi affirme dans Mouvement réformiste et mouvements populaires à Tunis (1906-1914), publié en 1986, que « Thaâlbi est considéré à tort comme l'auteur de La Tunisie martyre, qui est en fait un ouvrage collectif »[2].
Adnan Zmerli, qui publie une étude sur le livre dans la Revue sadikienne en , estime que Thaâlbi a fait prévaloir son droit d'auteur en toute bonne foi et cherché à protéger d'autres militants[2].
Le texte compare notamment l'organisation des pouvoirs publics sous le protectorat à celle, considérée comme plus positive, qui a précédé[4]. Abdesslem Ben Hamida considère La Tunisie martyre comme « une excellente illustration du rôle d’exaltation nationale dévolu à l'histoire dans les pays dominés »[4].
Éditions
- La Tunisie martyre : ses revendications, Paris, Jouve, , 212 p.
- La Tunisie martyre : ses revendications, Beyrouth, Dar al-Gharb al-Islami, , 262 p.
Notes et références
- Kmar Bendana, « Abdelaziz Thaalbi, renaissance d'une figure oubliée du nationalisme tunisien », sur orientxxi.info, (consulté le ).
- Adel Latrech, « Tunisie : Le pays martyre de A. Thaâlbi, d'après Adnan Zmerli. Genèse et paternité d'un texte fondateur », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
- Noureddine Sraieb, « Note sur les dirigeants politiques et syndicalistes tunisiens de 1920 à 1934 », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 9,‎ , p. 99 (lire en ligne, consulté le ).
- Abdesslem Ben Hamida, « Identité tunisienne et représentation de l'Autre à l'époque coloniale », Cahiers de la Méditerranée, no 66,‎ , p. 333-347 (ISSN 1773-0201, lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
- Béchir Tlili, « La Fédération socialiste et la Tunisie martyre (1919-1925) », Les Cahiers de Tunisie, vol. 25, nos 99-100,‎ , p. 139-209 (ISSN 0008-0012).